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Évangile :
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Verset :

Jean 8, 52 - 56

52Les juifs lui dirent: "Nous voyons maintenant qu'un démon est en vous. Abraham est mort, les prophètes aussi, et vous, vous dites: Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. 53Etes-vous plus grand que notre père Abraham, qui est mort? Les Prophètes aussi sont morts; qui prétendez-vous être?" 54Jésus répondit: "Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien; c'est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites qu'il est votre Dieu; 55Et pourtant vous ne le connaissez pas; mais moi, je le connais; et si je disais que je ne le connais pas, je serais menteur comme vous. Mais je le connais et je garde sa parole. 56Abraham votre père, a tressailli de joie de ce qu'il devait voir mon jour; il l'a vu, et il s'est réjoui." 
  • Saint Grégoire le Grand
    De même que les bons deviennent meilleurs par les outrages dont ils sont l'objet, ainsi les méchants deviennent pires par les bienfaits qu'ils reçoivent, c'est ainsi que les Juifs, en reconnaissance des enseignements du Sauveur, blasphèment de nouveau contre lui. Les Juifs lui dirent : Nous voyons maintenant qu'un démon est en vous.
  • Origène
    Ceux qui croient aux saintes Ecritures savent que ce que les hommes font de contraire à la droite raison, n'est point étranger à l'action du démon. Les Juifs pensaient donc que c'était sous l'inspiration du démon, que Jésus avait dit : « Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. » Ils tombèrent dans cette erreur, parce qu'ils n'ont point considéré la puissance de Dieu. Le Sauveur veut parler ici de celte mort ennemie de la droite raison et qui frappe tous les pécheurs ; les Juifs, au contraire, n'entendent que la mort ordinaire, et tournent en ridicule ses paroles, en lui rappelant qu'Abraham et les prophètes sont morts : « Abraham et les prophètes sont morts, vous dites : Si quelqu'un garde ma parole, il ne goûtera jamais la mort, » etc. Il y a une différence entre « goûter la mort et voir la mort, » cependant au lieu de : « Il ne verra pas la mort, » ils disent : « Ils ne goûtera pas la mort, » comme des auditeurs inattentifs qui confondent les paroles du Sauveur. De même, en effet, que le Seigneur, en tant qu'il est le pain vivant, peut être goûté, et qu'il est la beauté visible en tant qu'il est la sagesse de Dieu ; de même, la mort qui est son ennemie, peut être goûtée et vue. Tout homme qui se tient dans un milieu spirituel ne goûtera point la mort s'il reste dans cet état, selon ces paroles : « Il en est de ceux qui se tiennent ici qui ne goûteront pas la mort, » (Mt 16) mais pour celui qui reçoit et garde la parole de Jésus-Christ, il ne verra jamais la mort.
  • Saint Jean Chrysostome
    La vaine gloire les fait encore invoquer leur parenté avec Abraham : « Etes-vous plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? » Ils auraient pu aussi bien lui dire : « Etes-vous plus grand que Dieu, qui n'a point sauvé de la mort ceux qui ont entendu sa parole ? » Mais ils ne le font pas, parce qu'ils le considèrent comme bien inférieur à Abraham. 
  • Origène
    Ils ne comprennent pas que celui qui est né de la Vierge est plus grand, non-seulement qu'Abraham, mais que tous ceux qui sont nés des femmes. D'ailleurs, il est contraire à la vérité de dire comme ils le font, qu'Abraham est mort, car Abraham a entendu la parole du Christ et l'a gardée aussi bion que les prophètes, dont les Juifs ajoutent : « Et que les prophètes qui sont morts. » Ils ont gardé, en effet, la parole de Dieu, lorsque cette parole s'est fait entendre par exemple à Osée ou à Jérémie ; d'autres ont pu la garder, mais les prophètes l'ont gardée les premiers. Ils mentent donc à la vérité, et lorsqu'ils accusent Jésus-Christ d'être possédé du démon, et lorsqu'ils disent : « Abraham est mort aussi bien que les prophètes. »
  • Saint Grégoire le Grand
    Ils étaient livrés à la mort éternelle, et ils n'apercevaient pas cette mort à laquelle ils s'étaient dévoués, au milieu des ténèbres qui les environnaient, ils ne voyaient que la mort du corps dans les discours de la vérité. Ils lui font ensuite cette question : « Qui êtes-vous ? »
  • Théophylactus
    C'est-à-dire, vous qui n'êtes digne d'aucune considération, fils d'un charpentier de la Galilée, vous voulez vous attribuer une gloire qui ne vous appartient pas.
  • Bède le Vénérable
    « Que prétendez-vous être ? » c'est-à-dire, quel mérite, quelle dignité voulez-vous qu'on vous suppose ? Abraham était mort de la mort du corps, mais son âme était vivante ; or, la mort de l'âme qui doit vivre éternellement, est bien autrement importante que la mort du corps destiné à mourir un jour.
  • Origène
    Cette question suppose un grand aveuglement dans les Juifs, car Jésus ne s'est pas fait ce qu'il est, mais il l'a reçu de son Père : « Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien. »
  • Saint Jean Chrysostome
    Nôtre-Seigneur en parlant de la sorte, se conforme à leur manière de voir, comme dans ces autres paroles : « Si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai. »
  • Bède le Vénérable
     Le Sauveur fait ainsi voir le néant de la gloire de ce monde.
  • Saint Augustin
    C'est la réponse à la question qu'ils lui ont faite : « Que prétendez-vous être ? » Il rapporte toute sa gloire à Dieu son Père de qui il vient. Il ajoute : « C'est mon Père qui m'a glorifié. » Les Ariens accusent ici notre foi et disent : Le Père est donc plus grand que le Fils, puisqu'il le glorifie ? Hérétiques que vous êtes, vous n'avez donc pas entendu le Fils, vous dire qu'il glorifie lui-même son Père ?
  • Alcuin d'York
    Quant au Père, il a glorifié son Fils lors de son baptême (Mt 3), sur la montagne du Thabor (Mt 16), aux approches de sa passion, lorsqu'une voix du ciel se fit entendre devant le peuple (Jn 12), et après sa passion, lorsque Dieu l'a ressuscité et placé à la droite de sa majesté. (Ep 1 ; He 1) Il ajoute : « Lui que vous dites être votre Dieu. »
  • Saint Jean Chrysostome
    Il voulait leur prouver que non-seulement ils ne le connaissaient pas, mais qu'ils ne connaissaient même pas Dieu.
  • Théophylactus
    En effet, s'ils connaissaient véritablement le Père, ils honoreraient son Fils. Mais ils méprisent Dieu lui-même qui a défendu l'homicide dans la loi, lorsqu'ils demandent à grands cris la mort du Sauveur : Aussi, ajoute-t-il encore : « Et vous ne le connaissez pas. »
  • Alcuin d'York
    C'est-à-dire, vous l'appelez votre Dieu dans un sens tout charnel, vous ne le servez que pour un obtenir les biens de la terre, et vous ne le connaissez pas comme il doit être connu, vous ne lui rendez pas un culte spirituel.
  • Saint Augustin
    Il est des hérétiques qui prétendent que le Dieu annoncé dans l'Ancien Testament n'est point le Père de Jésus-Christ, mais je ne sais quel prince des mauvais anges. Notre-Seigneur combat cette erreur, en appelant son Père celui qu'ils disaient être leur Dieu, sans le connaître, car s'ils l'avaient connu, ils auraient reçu son Fils : « Quant à moi, ajoute le Sauveur, je le connais. » Cette assertion put paraître téméraire et présomptueuse à ceux qui ne le jugeaient que selon les yeux de la chair, mais s'il faut fuir la présomption, ce ne doit jamais être aux dépens de la vérité, c'est pour cela qu'il ajoute : « Et si je disais que je ne le connais point, je serais menteur comme vous. »
  • Saint Jean Chrysostome
    C'est-à-dire, de même que vous mentez en disant que vous le connaissez, je mentirais moi-même, si je disais que je ne le connais point. Mais la plus grande preuve que Jésus est envoyé de Dieu, c'est ce qu'il ajoute : « Pour moi je le connais, et je garde sa parole. »
  • Théophylactus
    Je le connais d'une connaissance naturelle et parfaite, car je suis absolument égal à mon Père, donc je le connais, puisque je me connais moi-même. Et la preuve qu'il le connaît, c’est, ajoute-t-il, « que je garde sa parole, » c'est-à-dire ses commandements. Il en est qui l'entendent en ce sens : « Je garde la raison d'être, » parce qu'en effet, le Fils a la même raison d'être que le Père. C'est pour cela que je connais mon Père, la particule mais doit être prise ici dans le sens de parce que : « Je connais mon Père, parce que je garde sa parole ou sa raison d'être. »
  • Saint Augustin
    Comme Fils du Père, il faisait entendre sa parole, et il était lui-même le Verbe de Dieu qui parlait aux hommes.
  • Saint Jean Chrysostome
    Etes-vous plus grand que notre père Abraham, lui avaient demandé les Juifs ? Nôtre-Seigneur eu leur répondant ne leur dit rien de sa mort, et voici comme il leur montre qu'il est plus grand qu'Abraham : « Abraham, votre père, a tressailli du désir de voir mon jour, il l'a vu, et a été rempli de joie, » pour tout le bien qu'il a reçu de moi comme lui étant supérieur. 
  • Théophylactus
    C'est-à-dire, mon jour a été l'objet de ses désirs les plus ardents, et de sa joie la plus vive, et il ne l'a pas considéré comme quelque chose de fortuit et de peu d'importance.
  • Saint Augustin
    Abraham ne craignit pas de voir ce jour, mais il tressaillit du désir de le voir , sa foi le fit aussi tressaillir d'espérance de voir et de comprendre mou jour. On ne peut dire d'une manière certaine si le Sauveur a voulu parler du jour de sa vie mortelle, ou de ce jour qui n'a ni lever ni coucher. Mais pour moi, je ne doute pas qu'Abraham n'ait connu l'un et l'autre de ces deux jours, car lorsqu'il envoie son serviteur demander une épouse pour son fils Isaac, il lui dit : « Mets ta main sous ma cuisse et jure-moi par le Dieu du ciel. » (Gn 24) Or, que signifiait ce serment ? que c'était de la race d'Abraham que le Dieu du ciel viendrait un jour dans une chair mortelle.
  • Saint Grégoire le Grand
    Abraham vit encore le jour du Seigneur, lorsqu'il donna l'hospitalité à trois anges qui étaient la figure de la sainte Trinité.(Gn 8) Ou bien encore, ce jour, c'est le jour de sa croix, dont Abraham vit la figure dans l'immolation du bélier et d'Isaac. (Gn 22) Il leur prouvait ainsi que ce n'était point malgré lui qu'il allait endurer les souffrances de sa passion, et en même temps qu'ils étaient de véritables étrangers pour Abraham, puisqu'ils trouvaient un sujet de douleur dans ce qui l'avait fait tressaillir d'allégresse. 
  • Saint Augustin
    Quelle joie dut inonder le cœur de celui qui vit le Verbe immuable, brillant d'un éclat resplendissant aux regards de la piété, Dieu restant toujours avec son Père, et qui ne devait point quitter le sein de Dieu, lorsqu'il viendrait sur la terre revêtu d'une chair mortelle ?

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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