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Évangile :
Chapitre :
Verset :

Jean 2, 1 - 4

1Et le troisième jour, il se fit des noces à Cana en Galilée; et la mère de Jésus y était. 2Jésus fut aussi convié aux noces avec ses disciples. 3Le vin étant venu à manquer, la mère de Jésus lui dit: "Ils n'ont plus de vin." 4Jésus lui répondit: "Femme, qu'est-ce que cela pour moi et pour vous? Mon heure n'est pas encore venue." 
  • Saint Jean Chrysostome
    Jésus est invité à ces noces, parce qu'il était très-connu dans la Galilée : « Et trois jours après il se fit des noces à Cana, en Galilée. »
  • Alcuin d'York
    La Galilée est une province de la Palestine, dans laquelle se trouve le bourg de Cana.
  • Saint Jean Chrysostome
    Le Sauveur est invité à ces noces, non pas comme un personnage considérable, mais simplement comme une connaissance ordinaire. C'est ce que semble indiquer l'Evangéliste en ajoutant : « Et la mère de Jésus y était, » c'est-à-dire qu'ils invitèrent le fils, parce qu'ils avaient invité la mère : « Et Jésus fut aussi convié aux noces avec ses disciples. » En se rendant à cette invitation, il ne considère pas les intérêts de sa dignité, mais le bien qui peut en résulter pour nous ; il n'a pas dédaigné de prendre la forme d'esclave, il ne dédaigne pas davantage de se rendre aux noces de ses serviteurs.
  • Saint Augustin
    Que l'homme rougisse donc de son orgueil, en voyant comment un Dieu pratique l'humilité. Entre autres raisons, le Fils de Dieu assiste à ces noces pour montrer que c'était lui qui, avant son incarnation et lorsqu'il était dans le sein de Dieu le Père, avait institué le mariage.
  • Bède le Vénérable
    La démarche pleine de condescendance de Jésus, en assistant à ces noces, confirme la foi des chrétiens, et démontre combien est condamnable l'erreur de Tatien et de Marcion, qui déclarent le mariage illicite. Si le lit nuptial, orné de la pureté requise, et le mariage, contracté avec la chasteté voulue, étaient illicites, le Seigneur n'eût jamais voulu assister à ces noces. La chasteté est bonne, la continence des veuves est meilleure, la perfection virginale est bien supérieure ; Nôtre-Seigneur donc pour approuver le choix de ces divers états de vie, et discerner cependant le mérite de chacun, a daigné naître du sein immaculé de la Vierge Marie ; aussitôt sa naissance, il a voulu recevoir les bénédictions de la prophétesse Anne qui était veuve, et, dans sa jeunesse, il honore de la présence de sa haute vertu les noces auxquelles il est invité.
  • Saint Augustin
    Qu'y a-t-il d'étonnant que le Fils de Dieu se soit rendu à ces noces, lui qui est venu dans le monde pour célébrer des noces toutes divines ? Il a, en effet, une épouse qu'il a rachetée de son sang, à laquelle il a donné l'Esprit saint pour gage, et qu'il s'est unie dans le sein de la Vierge Marie. Le Verbe est lui-même époux, et la nature humaine est sou épouse, et l'un et l'autre forment un seul Fils de Dieu, comme un seul Fils de l'homme. Le sein de la Vierge Marie a été le lit nuptial, d'où il s'avance comme un époux qui sort de sa chambre nuptiale.
  • Bède le Vénérable
    Ces noces ont lieu trois jours après l'arrivée de Jésus en Galilée ; et cette circonstance n'est pas sans mystère. Le premier âge ou le premier jour du monde, avant la loi, a été éclairé par les exemples éclatants des patriarches ; le second sous la loi, par les oracles des prophètes ; le troisième sous la grâce, par les écrits des Evangélistes, et c'est dans ce troisième jour, que Nôtre-Seigneur a voulu naître dans une chair mortelle. Ces noces ont lieu à Cana, en Galilée, c'est-à-dire (d'après la signification de ces deux mots), dans le zèle de la transmigration, et cette circonstance apprend à ceux qui veulent se rendre dignes de la grâce de Jésus-Christ, qu'ils doivent être enflammés du zèle d'une religion véritable, et passer des vices à la pratique des vertus et des choses de la terre à l'amour des biens célestes. Pendant que le Seigneur prend part au repas des noces , le vin vient à manquer, et il le permet pour faire éclater, par la création d'un vin plus exquis, la gloire qui est comme cachée dans l'Homme-Dieu : « Et le vin, venant à manquer, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont plus de vin. »
  • Saint Jean Chrysostome
    Il est important d'examiner d'où venait à la mère de Jésus, cette haute idée qu'elle avait de son Fils, alors qu'il n'avait encore fait aucun miracle, puisque l'Evangéliste fait plus loin cette remarque : « Ainsi Jésus fit à Cana, en Galilée, le premier de ses miracles, » etc. Nous répondons que sa gloire et sa puissance commençaient à se révéler par le témoignage de Jean, et par ce que Jésus lui-même avait dit à ses disciples. D'ailleurs, et bien auparavant, sa conception toute divine, et les prodiges qui entourèrent son berceau, avaient donné à Marie la plus haute idée de l'enfant dont elle était mère. Saint Luc confirme cette explication, lorsqu'il dit : « Et sa mère conservait toutes ces choses dans son cœur. » Pourquoi donc Marie ne l'a-t-elle pressé plus tôt de faire des miracles ? C'est qu'il commençait seulement alors sa vie publique ; jusque-là sa vie extérieure avait été celle d'un homme ordinaire, et sa mère n'avait osé lui faire une demande semblable. Mais dès qu'elle eut appris le témoignage que Jean lui avait rendu, et qu'elle l'eut vu entouré déjà de disciples, elle lui fait cette prière avec confiance.
  • Alcuin d'York
    Marie représente ici la synagogue qui presse Jésus-Christ de faire un miracle ; car les Juifs avaient coutume de faire de semblables demandes.
  • Saint Augustin
    Il en est qui osent contredire l'Evangile, affirmer que Jésus n'est point né de la Vierge Marie, et ils cherchent à appuyer leur erreur sur ces paroles de Jésus à Marie. Comment, objectent-ils, regarder comme sa mère celle à qui Jésus ne craint pas de dire : « Qu'y a-t-il de commun entre vous et moi ? » Mais quel est donc celui qui présente ces dernières paroles du Seigneur à notre foi ? c'est Jean l'Evangéliste ; mais n'est-ce pas lui aussi qui vient de nous dire : « Et la mère de Jésus était là ? » Pourquoi s'exprime-t-il de la sorte ? c'est que les deux choses sont vraies. Mais Jésus s'est-il donc rendu à ces noces pour enseigner aux enfants à mépriser leurs mères ?
  • Saint Jean Chrysostome
    Voulez-vous savoir le respect profond que Jésus avait pour sa mère ? écoutez saint Luc qui vous dit que « le Sauveur était soumis à ses parents. » Tant que les parents, en effet, ne s'opposent pas à l'accomplissement de ce que Dieu demande de nous, c'est un devoir de leur être soumis. Mais quand leurs exigences sont inopportunes, et tendent à nous arracher à nos devoirs religieux, il n'est plus sûr de leur obéir.
  • Saint Augustin
    Jésus, en tant qu'homme, était inférieur à Marie, et il lui était soumis ; mais en tant que Dieu, il était au-dessus de toutes les créatures. C'est donc pour bien distinguer entre l'homme et Dieu, qu'il dît à Marie : « Femme, qu'y a-t-il de commun entre vous et moi ? »
  • Saint Jean Chrysostome
    Le Sauveur fait encore cette réponse pour une autre raison, il ne veut pas que ses miracles soient l'objet du moindre soupçon. En effet, c'étaient à ceux qui manquaient du vin, et non à sa mère, de lui faire cette demande. Il veut donc montrer qu'il fait toutes ses actions en temps convenable, avec discernement et sans aucune confusion. C'est pour cela qu'il ajoute : « Mon heure n'est pas encore venue, » c'est-à-dire, je ne suis pas encore connu de ceux qui sont ici ; ils ne savent pas encore que le vin manque, laissez-les donc s'en apercevoir tout d'abord. Celui qui n'a pas éprouvé la nécessité d'un bienfait, n'en comprendra pas non plus l'importance.
  • Saint Augustin
    Ou bien encore, Nôtre-Seigneur répond de la sorte, parce qu'en tant qu'il était Dieu, il n'avait point de mère ; il en avait une en tant qu'homme, mais le miracle qu'il devait opérer était l'œuvre de la divinité, et non de la faible nature humaine. Cependant la mère de Jésus le pressait de faire ce miracle. Mais Jésus, alors qu'il allait accomplir les oeuvres divines, semble méconnaître le sein où il a été conçu, et il dit à sa mère : « Femme, qu'y a-t-il de commun entre vous et moi ? » paroles dont voici le sens : Vous n'avez pas engendré la puissance qui doit en moi opérer ce miracle, c'est-à-dire ma divinité. (Il l'appelle femme, pour désigner son sexe, et non pour l'assimiler aux femmes ordinaires.) Mais comme c'est vous qui avez engendré ce qu'il y a de faible en moi, je vous reconnaîtrai lorsque cette faible nature humaine sera suspendue à la croix. Voilà pourquoi il ajoute : « Mon heure n'est pas encore venue, » c'est-à-dire, je vous reconnaîtrai lorsque cette humanité, dont vous êtes la mère, sera attachée à la croix. C'est alors, en effet, qu'il recommande sa mère à son disciple, parce qu'il allait mourir avant elle, et qu'il devait ressusciter avant sa mort. Remarquez qu'à l'exemple des manichéens qui cherchent un appui à leurs pernicieuses erreurs dans ces paroles : « Qu'y a-t-il de commun entre vous et moi ? » les astrologues veulent autoriser leur système erroné sur ces autres paroles du Sauveur : « Mon heure n'est pas encore venue. » Vous voyez, disent-ils, que Jésus-Christ était assujetti au destin, puisqu'il déclare lui-même que son heure n'est pas encore venue. Qu'ils se rendent donc à ces paroles du Fils de Dieu, lorsqu'il dit : « J'ai le pouvoir de quitter la vie, et de la reprendre ensuite ; » qu'ils cherchent le véritable sens de ces paroles : « Mon heure n'est pas encore venue ; » qu'ils cessent d'asservir au destin le Créateur du ciel, car en supposant même l'influence des astres sur la destinée de l'homme, le Créateur des astres devait être nécessairement affranchi de cette influence. Ajoutez que non-seulement Jésus-Christ ne fut point soumis à cette destinée fatale, ni vous, ni un autre, ni aucun homme que ce soit. Que signifient donc ces paroles : « Mon heure n'est pas encore venue ? » C'est qu'il avait le pouvoir de mourir quand il le voudrait, et que le temps ne lui paraissait pas encore venu d'user de ce pouvoir. Il voulait auparavant appeler ses disciples autour de lui, annoncer le royaume des deux, opérer les prodiges et les miracles qui devaient faire reconnaître sa divinité, et aussi manifester son humilité en se soumettant à toutes les infirmités de notre nature mortelle. Lorsqu'il eut accompli suffisamment ces divers desseins, l'heure vint pour lui, non l'heure de la nécessité, mais celle de sa volonté, non l'heure imposée par la fatalité, mais déterminée par sa puissance.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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