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Jean 8, 21 - 24

21Jésus leur dit encore: "Je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Où je vais, vous ne pouvez venir." 22Les Juifs disaient donc: "Est-ce qu'il va se tuer lui-même, puisqu'il dit: Où je vais vous ne pouvez venir?" 23Et il leur dit: "Vous, vous êtes d'en bas, et moi, je suis d'en haut; vous êtes de ce monde, moi, je ne suis pas de ce monde. 24C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans votre péché; car si vous ne croyez pas que je suis le Messie, vous mourrez dans votre péché." 
  • Saint Augustin
    L'Evangéliste vient de nous dire que « personne ne se saisit de Jésus, parce que son heure n'était pas encore venue. » Nôtre-Seigneur prend cette occasion de parler aux Juifs de sa passion, qui dépendait non de la fatalité, mais de sa puissance : « Jésus leur dit encore : Je m'en vais. » En effet, pour Jésus-Christ, la mort fut comme un départ vers le lieu d'où il était venu vers nous, sans qu'il l'ait cependant quitté.
  • Bède le Vénérable
    L'enchaînement qui paraît exister ici dans le récit de l'Evangéliste, nous permet de supposer également que ces, paroles ont été dites dans le même lieu et dans le même temps que les précédentes, où qu'elles ont été dites dans un lieu et dans un temps tout différent, car il est aussi vraisemblable d'admettre qu'elles font suite immédiate au discours qui précède, que de supposer d'autres discours ou d'autres faits intermédiaires.
  • Origène
    On peut faire tout d'abord cette objection : Si Nôtre-Seigneur s'adresse ici à ceux qui persévéraient dans leur incrédulité , comment peut-il leur dire : « Vous me chercherez ? » Car chercher Jésus, c'est chercher la vérité et la sagesse. Nous pouvons répondre qu'il est dit quelquefois de ses persécuteurs qu'ils cherchaient à se saisir de lui. Il y a, en effet, de grandes différences entre ceux qui cherchent Jésus ; car tous ne le cherchent pas pour leur salut et le bien qui peut leur en revenir. Aussi il n'y a que ceux qui le cherchent avec droiture, qui trouvent la paix. Or, chercher avec droiture, c'est chercher celui qui était en Dieu au commencement, afin qu'il nous conduise à son Père.
  • Saint Augustin
    Vous me chercherez donc, leur dit-il, sous l'inspiration non d'un pieux désir, mais d'une haine mortelle. En effet, lorsqu'il se fut dérobé aux regards des hommes, ceux qui le haïssaient, comme ceux qui l'aimaient, le cherchèrent, les uns pour le persécuter, les autres pour jouir de sa présence. Or, ne croyez pas que vous me chercherez avec de bonnes dispositions, car « vous mourrez dans votre péché. » Mourir dans son péché, c'est donc chercher Jésus-Christ avec une intention coupable, c'est avoir de la haine pour l'unique auteur de notre salut, et c'est contre ceux qui cherchent ainsi Jésus, que le Sauveur prononce prophétiquement cette sentence : « Ils mourront dans leur péché. »
  • Bède le Vénérable
    Remarquez que le mot péché est au singulier, et le pronom votre au pluriel, pour montrer que tous étaient coupables du même crime.
  • Origène
    Je me demande comment l'Evangéliste a pu dire plus bas, qu'à la parole de Jésus-Christ un grand nombre crurent en lui. Est-ce que ce n'est pas à tous ceux qui étaient présents qu'il disait : « Vous mourrez dans votre péché ? » Non, c'était à ceux dont il savait qu'ils ne croiraient point, qu'ils mourraient pour cela dans leur péché, et qu'ils ne pourraient marcher à sa suite, et c'est à ceux-là qu'il dit : « Vous ne pouvez venir là où je vais, » c'est-à-dire où est la vérité et la sagesse, car c'est là qu'est Jésus. Ils ne peuvent venir, parce qu'ils ne veulent pas ; car s'ils l'avaient voulu sans le pouvoir, le Sauveur n'eût pu leur dire avec justice : « Vous mourrez dans votre péché. » 
  • Saint Augustin
    Il tient dans un autre endroit le même langage à ses disciples, toutefois il ne leur dit pas : Vous mourrez dans votre péché, mais : « Vous ne pouvez maintenant venir là où je vais, » il ne leur ôte pas l'espérance, il en retarde seulement l'accomplissement.
  • Origène
    En s'exprimant de la sorte, le Sauveur menace donc les Juifs de se retirer d'eux, mais pour nous, tant que nous conservons les semences de vérité qu'il a répandues dans nôtre âme, le Verbe de Dieu ne se retire pas de nous ; si, au contraire, la corruption du mal entre dans notre âme à la suite d'une chute dans le péché, alors il nous dit : « Je m'en vais, » et nous le chercherons sans pouvoir le trouver, et nous mourrons dans notre péché, saisis que nous serons par la mort elle-même. Il ne faut point passer légèrement sur ces paroles : « Vous mourrez dans votre péché. » Si on prend ces paroles dans le sens naturel qu'elles présentent, elles veulent dire évidemment que les pécheurs mourront dans leurs péchés, comme les justes mourront dans leur justice. Mais si l'on entend ces paroles : « Vous mourrez, » de la mort dont est frappé celui qui commet un péché mortel, il est clair que ceux à qui Nôtre-Seigneur les adressait n'étaient pas morts encore, mais ils vivaient dans une grande infirmité spirituelle, infirmité qui devait les conduire à la mort, voilà pourquoi le médecin voyant toute la gravité de leur maladie, leur disait : « Vous mourrez dans votre péché, » et ces paroles font comprendre celles qui suivent : « Là où je vais , vous ne pouvez venir ; » car celui qui meurt dans son péché, ne peut aller où va Jésus, puisqu'aucun de ceux qui sont morts ne peut suivre Jésus, selon ces paroles du Psalmiste : « Ce ne sont pas les morts qui vous loueront, Seigneur. » (Ps 113)
  • Saint Augustin
    Ces paroles ne firent naître chez les Juifs que des pensées charnelles, et ils interrogent le Sauveur en conséquence : « Les Juifs disaient donc : Se tuera-t-il lui-même, puisqu'il dit : Là où je vais, vous ne pouvez venir ? » Quelles paroles insensées ! Quoi, ils ne pourraient venir là où il irait s'il se donnait la mort ? Est-ce donc qu'ils ne devaient pas eux-mêmes mourir. Lors donc qu'il leur dit : « Vous ne pouvez venir là où je vais, » il ne veut point parler du lieu où l'on va par la mort, mais de celui où il allait lui-même après la mort.
  • Théophylactus
    Il déclarait ainsi par avance qu'il devait ressusciter dans la gloire, et s'asseoir à la droite de Dieu.
  • Origène
    Examinons cependant si ce langage n'est pas dans la bouche des Juifs l'expression de pensées plus relevées. Car ils puisaient souvent dans leurs traditions ou dans leurs livres apocryphes des idées qui leur étaient particulières, de même que dans leurs traditions sur Jésus-Christ, il y en avait de conformes aux oracles authentiques des prophètes, d'après lesquels il devait naître à Bethléem ; il pouvait aussi se rencontrer des traditions relatives à sa mort, et qui annonçaient qu'il quitterait cette vie de la manière qu'il le dit lui-même : « Nul ne m'ôte ma vie, mais je la donne de moi-même. » (Jn 10) Lors donc que les Juifs se demandent : « Se tuera-t-il lui-même, » il ne faut point prendre ces paroles dans leur sens ordinaire, mais y voir une allusion à quelque tradition juive qui se rapportait au Christ; car ces paroles du Sauveur : « Je m'en vais, » tendaient à faire ressortir dans tout son jour le pouvoir qu'il avait de mourir eu se séparant volontairement de son corps. Je pense toutefois que ce n'est point pour faire honneur à Jésus, mais bien plutôt pour l'outrager, qu'ils citent cette tradition relative à sa mort, et qu'ils se demandent : « Est-ce qu'il se tuera lui-même ? » car s'ils avaient eu l'intention de lui appliquer cette tradition dans un sens honorable pour le Sauveur, ils auraient dû s'exprimer de la sorte : « Est-ce que son âme sortira de son corps, quand il lui plaira ? »
  • Saint Jean Chrysostome
    Le Seigneur leur répond comme à des hommes charnels et terrestres : « Et il leur dit : Vous êtes d'en bas, » c'est-à-dire, vous goûtez les choses de la terre, et vous ne portez pas bien haut les affections de votre cœur. C'est-à-dire, il n'est point surprenant que des hommes charnels et qui ne comprennent rien de ce qui est spirituel, aient de semblables pensées, mais : « Pour moi je suis d'en haut. »
  • Saint Augustin
    Quelles sont ces hauteurs d'où il descend ? De Dieu le l'ère lui-même, qui n'a rien au-dessus de lui. Vous, vous êtes de ce monde, mais pour moi je ne suis pas de ce monde, et comment, en effet, celui par qui le monde a été fait, pourrait-il être du monde ?
  • Bède le Vénérable
    Comment pourrait-il être du monde, celui qui était avant le monde ? pour eux, ils étaient du monde, parce qu'ils ont été créés longtemps après la création du monde.
  • Saint Jean Chrysostome
    Ou bien encore : « Je ne suis pas de ce monde, » c'est-à-dire, je n'en partage point les pensées vaines et profanes.
  • Théophylactus
    Je n'ai aucun sentiment mondain ou terrestre ; je ne puis donc arriver à cet excès de folie de me donner la mort. Apollinaire, par une fausse interprétation de ces paroles, prétend que le corps du Seigneur ne fut pas formé dans ce monde, mais qu'il vint d'en haut, c'est-à-dire du ciel. Mais dira-t-on que les Apôtres avaient aussi un corps formé dans les cieux, parce que Nôtre-Seigneur leur a dit : « Vous n'êtes pas de ce monde ? » Ces paroles : « Je ne suis pas de ce monde, » signifient donc : Je ne suis pas du nombre de ceux qui, comme vous, sont plongés tout entiers dans les préoccupations du monde.
  • Origène
    On peut encore donner une autre explication des choses qui sont d'en bas et de celles qui sont de ce monde. L'expression en bas, signifie un endroit spécial ; or, ce monde matériel se divise en une multitude d'endroits qui sont tous en bas, relativement aux choses immatérielles et invisibles. Mais si l'on établit une comparaison entre ces divers lieux du monde, les uns seront en haut et les autres en bas. Or, chacun a son cœur là où est son trésor. (Mt 6) Celui donc qui thésaurise sur la terre, descend en bas ; celui au contraire qui amasse des trésors pour le ciel, monte en haut, il est véritablement d'en haut, et en s'élevant au-dessus des d'eux, il parviendra à la souveraine béatitude. Disons encore, que l'amour du monde fait l'homme du monde ; celui au contraire qui n'aime ni le monde, ni les choses qui sont dans le monde, n'est pas de ce monde. Il est cependant en dehors de ce monde sensible, un autre monde habité par les êtres invisibles, et dont l'éclat et la splendeur seront révélés à ceux qui ont le cœur pur. Enfin on peut aussi donner le nom de monde au premier né de toute créature, et en tant qu'il est la souveraine sagesse, car toutes choses ont été faites dans la sagesse. Le monde et tout ce qu'il renferme était donc en lui, mais d'une manière aussi différente du monde matériel, que la raison même du monde pure de tout principe matériel diffère du monde extérieur et sensible. L'âme de Jésus-Christ dit donc : « Je ne suis pas de ce monde, » parce qu'elle ne vit pas dans ce monde.
  • Saint Augustin
    Le Seigneur explique le sens de ces paroles qu'il leur adresse : « Vous êtes de ce monde, » parce qu'ils étaient pécheurs ; or, nous sommes tous nés dans le péché, et tous nous avons ajouté à ce premier péché par une vie coupable. Tout le crime d'infidélité des Juifs consistait donc, non pas d'être coupables du péché, mais de mourir dans leur péché. C'est pourquoi Nôtre-Seigneur ajoute : « Je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. » Parmi cette multitude qui écoutait le Sauveur, il en était qui devaient croire en lui. Mais comme cette sentence sévère : « Vous mourrez dans votre péché, » semblait tomber sur tous, et ôter toute espérance à ceux qui devaient croire en lui, il fait renaître l'espérance dans leur cœur, en ajoutant : «Car si vous ne croyez pas que je suis, vous mourrez dans votre péché. » Donc si vous croyez que je suis, vous ne mourrez point dans votre péché.
  • Saint Jean Chrysostome
    En effet, si Notre-Seigneur est venu sur la terre pour effacer les péchés du monde, et si le péché ne peut être effacé que par le baptême, celui qui ne croit pas est nécessairement encore revêtu du vieil homme. Car celui qui refuse de mourir et de s'ensevelir spirituellement par la foi, mourra avec le vieil homme, et ne sortira de cette vie que pour souffrir les peines ducs à ses crimes. Aussi Nôtre-Seigneur disait-il : « Celui qui ne croit pas est déjà jugé, » non-seulement parce qu'il ne croit pas, mais parce qu'il sort de cette vie chargé des crimes dont il s'est rendu coupable.
  • Saint Augustin
    Nôtre-Seigneur, en disant aux Juifs : « Si vous ne croyez pas que je suis, » sans rien ajouter, leur apprend une grande vérité ; c'est dans les mêmes termes que Dieu avait dit à Moïse : « Je suis celui qui suis. » (Ex 3) Mais comment entendre ces paroles : « Je suis celui qui suis ; » et ces autres : « Si vous ne croyez pas que je suis, » comme si les autres êtres n'existaient pas ? C'est qu'en effet, quelles que soient l'excellence et la perfection d'un être, dès lors qu'il est soumis à la loi de la mutabilité, il n’existe vraiment pas. L'être véritable ne peut se trouver là où il y a alternative de l'être et du néant. Examinez la nature des êtres soumis à la loi des changements, vous y trouverez le passé et le futur ; reportez votre pensée sur Dieu, vous trouverez cette seule chose, il est, sans qu'il soit possible de trouver de temps passé : si donc vous voulez être véritablement, élevez-vous au-dessus du temps. Ces paroles : « Si vous ne croyez pas que je suis, » par lesquelles Nôtre-Seigneur nous exhorte à ne point mourir dans nos péchés, n'ont point d'autre signification que celle-ci : Si vous ne croyez que je suis Dieu. Rendons grâces à Dieu de ce que le Sauveur nous dit : « Si vous ne croyez pas, » et non : Si vous ne comprenez pas, car qui pourrait comprendre ces mystères ?
  • Origène
    Il est évident que celui qui meurt dans ses péchés, affirmerait-il qu'il croit en Jésus-Christ, n'y croit pas véritablement. En effet, celui qui croit à la justice, ne doit commettre aucune injustice ; celui qui croit à la sagesse, ne doit ni dire ni faire rien qui lui soit contraire. Parcourez ainsi les autres perfections de Jésus-Christ, et vous comprendrez comment celui qui ne croit point en lui, meurt dans ses péchés, et comment celui dont la conduite est en opposition avec les divins attributs de Jésus-Christ.

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Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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