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Jean 8, 19 - 20

19Ils lui dirent donc: "Où est votre Père?" Jésus répondit: "Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père: si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père." 20Jésus parla de la sorte dans le parvis du Trésor, lorsqu'il enseignait dans le temple; et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. 
  • Saint Augustin
    Notre-Seigneur avait reproché aux Juifs de juger selon la chair, et ils justifient la vérité de ce reproche, en prenant dans un sens charnel le Père dont il leur parlait : « Ils lui dirent donc : Où est votre Père, » etc. C'est-à-dire, nous vous avons entendu dire : « Je ne suis pas seul, mais moi et le Père qui m'a envoyé ; » cependant nous ne voyons que vous, montrez-nous donc que votre Père est avec vous.
  • Théophylactus
    Il on est qui voient dans ces paroles des Juifs, une intention d'outrager le Sauveur et de le couvrir de mépris ; ils lui demandent insolemment où est son Père, comme s'il était le fruit de la fornication, ou comme s'il était le Fils d'un père inconnu ou d'un homme d'une condition obscure, tel qu'était Joseph, qui passait pour être son père. Ils semblent lui dire : Votre père est un homme sans considération, sans nom dans le monde, pourquoi nous parler sans cesse de votre Père ? Ce n'est point par le désir de s'instruire, mais pour éprouver le Sauveur qu'ils lui adressent cette question ; aussi ne veut-il pas y répondre, et il se contente de leur dire : « Vous ne me connaissez, ni moi ni mon Père. »
  • Saint Augustin
    C'est-à-dire, vous me demandez où est mon Père, comme si vous me connaissiez déjà, comme si je n'étais que ce que vous voyez. Or, c'est parce que vous ne me connaissez pas, que je ne veux pas vous faire connaître mon Père ; vous ne voyez en moi qu'un homme, et par-là même vous me cherchez un Père qui ne soit aussi qu'un homme. Mais comme indépendamment de ce que vous voyez, je suis encore autre chose que vous ne voyez pas, et qu'inconnu de vous, je vous parle ; de mon Père qui vous est également inconnu, il faudrait que vous me connaissiez d'abord avant de connaître mon Père : « Si vous me connaissiez, ajoute-t-il, peut-être connaîtriez-vous mon Père. »
  • Saint Jean Chrysostome
    En leur parlant de la sorte, il leur fait voir qu'il ne leur sert de rien de connaître le Père, s'ils ne connaissent le Fils.
  • Origène
    Il semble y avoir contradiction entre ce que dit ici Nôtre-Seigneur : « Vous ne me connaissez ni moi ni mon Père, » et ce qu'il a dit plus haut : « Vous savez qui je suis et d'où je suis. » Mais cette espèce de contradiction disparaît, lorsqu'on fait attention que ces paroles : « Vous savez qui je suis, » s'adressent à quelques habitants de Jérusalem, qui disaient : « Est-ce que les chefs de la nation ont reconnu qu'il était le Christ ? » Tandis que c'est aux pharisiens que le Sauveur dit : « Vous ne me connaissez pas. » Cependant il est vrai que dans ce qui précède, nous voyons Jésus dire aux habitants de Jérusalem : Celui qui m'a envoyé est véridique, et vous ne le connaissez pas. On se demande donc, comment il a pu dire ici : « Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père, » alors que les habitants de Jérusalem, à qui il dit ailleurs : « Vous savez qui je suis, » n'ont pas connu son Père. Nous répondons que le Sauveur parle tantôt de lui en tant qu'il est homme, et tantôt en tant qu'il est Dieu. Ces paroles : « Vous savez qui je suis, » doivent s'entendre de lui comme homme ; et ces autres : « Vous ne me connaissez pas, » veulent dire : Vous ne me connaissez pas comme Dieu.
  • Saint Augustin
    Que signifient ces paroles : « Si vous me connaissiez vous connaîtriez mon Père, » si ce n'est : « Mon Père et moi nous ne faisons qu'un. » (Jn 10, 30.) Lorsque vous rencontrez une personne qui ressemble à une autre, vous dites tous les jours : Si vous avez vu l'une, vous avez vu l'autre, et c'est la ressemblance parfaite de ces deux personnes qui vous fait tenir ce langage. Voilà aussi pourquoi Nôtre-Seigneur dit aux Juifs : Si vous me connaissiez, vous connaîtriez mon Père, non que le Père soit le Fils, mais parce que le Fils est semblable au Père.
  • Théophylactus
    Que les ariens rougissent en entendant ces paroles, car si, comme ils le prétendent, le Fils est une simple créature, comment celui qui connaît cette créature peut connaître par là même Dieu. Est-ce que celui qui connaît la nature d'un ange, connaît par là même la nature divine ? Donc puisque celui qui connaît le Fils, connaît le Père, le Fils est nécessairement consubstantiel au Père.
  • Saint Augustin
    Cette locution « peut-être, » qui parait être une expression dubitative, est une parole de reproche ; ainsi les hommes s'expriment d'une manière dubitative sur des choses qu'ils regardent comme certaines, par exemple, dans un mouvement d'indignation contre votre serviteur, vous lui dites : Tu me méprises, veuille y réfléchir, peut-être suis-je ton maître. C'est ainsi que Notre-Seigneur s'exprime vis-à-vis des Juifs infidèles, lorsqu'il leur dit : « Peut-être connaîtriez-vous aussi mon Père. »
  • Origène
    Examinons ici l'opinion de certains hérétiques qui prétendent pouvoir prouver clairement par ces paroles, que le Dieu qu'adoraient les Juifs n'était pas le Père de Jésus-Christ; car, disent-ils, c'est aux pharisiens qui adoraient un Dieu maître du monde, que le Sauveur tenait ce langage. Or, il est certain que les pharisiens n'ont jamais connu un Père de Jésus différent du Créateur du monde. En parlant de la sorte, ces hérétiques ne réfléchissent pas sur le langage ordinaire des Ecritures. En effet, qu'un homme veuille nous exposer les notions sur la divinité, qu'il doit à l'instruction que lui ont donnée ses parents, sans prendre soin d'y conformer sa conduite ; nous disons qu'il n'a pas la connaissance de Dieu ; voilà pourquoi l'Ecriture dit des fils d'Héli, par suite de leur méchanceté, qu'ils ne connaissaient pas Dieu ; (1 R 2) c'est ainsi que les pharisiens eux-mêmes n'ont pas connu Dieu, parce qu'ils ne vivaient pas conformément aux préceptes du Créateur. Il y a d'ailleurs une autre manière d'entendre la connaissance de Dieu. En effet, connaître Dieu, c'est autre chose que de croire simplement en Dieu. Nous lisons dans le psaume 45 (vers. 10) : « Soyez dans le repos et considérez que c'est moi qui suis Dieu. » Qui ne reconnaîtra que ces paroles sont écrites pour le peuple, qui croit en Dieu créateur de cet univers ? Il y a une grande différence entre la foi jointe à la connaissance, et la foi seule. Jésus aurait pu avec raison dire aux pharisiens à qui il reproche de ne connaître ni son Père ni lui : Vous ne croyez pas à mon Père ; car celui qui nie l'existence du Fils, nie par là même l'existence du Père, c'est-à-dire qu'il n'admet le Père ni par la foi, ni par la connaissance. Suivant l'Ecriture, il y a encore une autre manière de connaître quelqu'un, c'est de lui être uni. Aussi Adam connut sa femme lorsqu'il lui fut uni ; (Gn 4) celui qui s'attache à une femme, connaît cette femme, et celui qui s'attache au Seigneur, devient un seul esprit avec lui, (1 Co 6, 17) et connaît Dieu. S'il en est ainsi, les pharisiens n'ont connu ni le Père, ni le Fils. Enfin il y a aussi une différence entre connaître Dieu, et connaître le Père, c'est-à-dire qu'on peut connaître Dieu sans connaître le Père. Ainsi dans le nombre presque infini de prières que nous trouvons dans l'ancienne loi, nous n'en trouvons aucune où Dieu soit invoqué comme Père, les Juifs le priaient et l'invoquaient comme Dieu et Seigneur, pour ne pas prévenir la grâce que Jésus devait répandre sur le monde entier, en appelant tous les hommes à l'honneur de la filiation divine, suivant ces paroles : « J'annoncerai votre nom à mes frères. » (Ps 21)
  • Alcuin d'York
    Le mot gaza dans la langue persane signifie richesse, et le mot grec f????a? signifie conserver, c'était l'endroit du temple où l'on conservait les offrandes.
  • Saint Jean Chrysostome
    Le Sauveur parlait comme maître et docteur dans le temple, ce qui aurait dû les toucher davantage : mais ce qu'il disait les blessait, et ils l'accusaient de se faire égal à Dieu le Père.
  • Saint Augustin
    Il montre une grande confiance sans mélange d'aucune crainte, car il pouvait ne rien souffrir, à moins qu'il ne le voulût : « Et personne ne se saisit de lui, dit l'Evangéliste, parce que son heure n'était pas encore venue. » Il en est qui, en entendant ces paroles, prétendent que Jésus était soumis aux lois du destin. Mais si le mot latin fatum (destin) vient du verbe fari, qui veut dire parler, comment admettre que le Verbe, la parole de Dieu, soit esclave du destin ? Où sont les destins ? Dans le ciel, direz-vous, où ils dépendent du cours et des révolutions des astres. Mais comment encore soumettre à ce destin celui qui a créé le ciel et les astres, alors que votre volonté à vous-même, si vous êtes conduit par la sagesse, s'élève bien au-dessus des astres. Est-ce parce que, vous avez appris que le corps de Jésus-Christ a vécu sous le ciel, que vous voulez soumettre sa puissance à l'influence des cieux ? Comprenez donc que « son heure n'était pas encore venue, » non pas l'heure où il souffrirait la mort malgré lui. mais l'heure où il daignerait l'accepter volontairement.
  • Origène
    Toutes les fois que l'Evangéliste mentionne cette circonstance : « Jésus parla de la sorte en tel lieu, » si vous voulez y faire attention, vous découvrirez que ce n'est pas sans raison qu'il s'exprime ainsi. Le Trésor était l'endroit où se conservait l'argent destiné au service du temple et à la subsistance des pauvres ; les pièces de monnaie sont les paroles divines qui sont marquées à l'effigie du grand roi. Or, chacun doit concourir à l'édification de l'Eglise, en déposant dans le trésor spirituel tout ce qui peut contribuer à l'honneur de Dieu, au bien général ; et puisque tous les Juifs déposaient leurs offrandes volontaires dans le trésor, il était juste aussi que Jésus mît son offrande dans le trésor, c'est-à-dire les paroles de la vie éternelle. Personne n'osa se saisir de la personne du Sauveur, tandis qu'il parlait dans le temple, parce que ses discours étaient plus forts que ceux qui voulaient s'emparer de lui, car il n'y a aucune faiblesse dans ceux qui sont les instruments et les organes du Verbe de Dieu.
  • Bède le Vénérable
    Ou bien encore, Jésus parle dans le parvis du Trésor, parce qu'il parlait aux Juifs en paraboles, et il commença à ouvrir le trésor, lorsqu'il découvrit à ses disciples les mystères des cieux. Or, le trésor était une dépendance du temple, parce que toutes les prophéties figuratives de la loi et des prophètes avaient le Sauveur pour objet.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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