Une version améliorée de cette page est présentement en cours de développement sur un tout nouveau site

Cliquez ici pour aller sur le nouveau site et n'hésitez pas à me faire parvenir vos commentaires.
Évangile :
Chapitre :
Verset :

Jean 7, 37 - 39

37Le dernier jour de la fête, qui en est le jour le plus solennel, Jésus, debout, dit à haute voix: "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. 38Celui qui croit en moi, de son sein, comme dit l'Ecriture, couleront des fleuves d'eau vive." 39Il disait cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui; car l'Esprit n'était pas encore donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié. 
  • Saint Jean Chrysostome
    Au moment où la fête étant terminée ils allaient retourner chez eux, Notre-Seigneur leur donne pour le voyage la nourriture du salut : « Le dernier jour de la fête, qui en est le plus solennel, » etc. 
  • Saint Augustin
    C'est en ce jour qu'avait lieu la fête de la Scénopégie, c'est-à-dire de la construction des tentes.
  • Saint Jean Chrysostome
    Cette fête, comme nous l'avons vu, durait sept jours, le premier jour et le dernier étaient les plus solennels, comme l'Evangéliste nous l'apprend, lorsqu'il dit : « Le dernier jour de la fête, qui en est le plus solennel ; » les jours intermédiaires étaient surtout consacrés aux délassements. Le Sauveur s'est donc abstenu de leur parler le premier jour et les jours suivants, parce que ses enseignements eussent été perdus pour des cens livrés aux divertissements et aux plaisirs, il élève la voix à cause du grand concours de peuple qui se pressait autour de lui.
  • Théophylactus
    Il élève la voix pour se faire entendre, leur inspirer de la confiance, et montrer qu'il ne craint personne.
  • Saint Jean Chrysostome
    Notre-Seigneur crie à haute voix : « Si quelqu'un a soif, » c'est-à-dire, je n'attire personne par nécessité ou par violence, je n'appelle que celui qui éprouve un vif désir de se rendre à mon appel.
  • Saint Augustin
    Il y a une soif intérieure, parce qu'il y a un homme intérieur. Il est certain d'ailleurs que l'homme intérieur est l'objet d'un plus grand amour que l'homme extérieur. Si donc nous éprouvons cette soif, approchons, non avec les pieds du corps, mais avec les affections de l'âme, non pas en marchant, mais en aimant. 
  • Saint Jean Chrysostome
    Il leur fait comprendre qu'il s'agit ici d'une boisson intellectuelle par les paroles qui suivent : « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive, comme dit l'Ecriture, couleront de son sein. » Mais où donc l'Ecriture parle-t-elle de la sorte ? nulle part. Comment donc expliquer cette citation du Sauveur ? Il faut séparer de cette manière les deux membres de la proposition : « Celui qui croit en moi, » comme dit l'Ecriture, et ajouter comme venant du Sauveur : « Des fleuves d'eau vive couleront de son sein. » Nôtre-Seigneur leur apprend qu'il faut avoir des idées plus droites, et croire en lui bien plus sur le témoignage des Ecritures que sur celui des miracles. C'est pourquoi il les avait renvoyés précédemment aux Ecritures, on leur disant : « Approfondissez les Ecritures. »
  • Saint Jérôme
    On peut dire encore que ce témoignage est emprunté au livre des Proverbes, où nous lisons : « Que tes eaux jaillissent au dehors, et que tes eaux coulent sur les places publiques. » (Pr 5, 16.)
  • Saint Augustin
    Le sein de l'homme intérieur, c'est la conscience de son cœur. Lorsque la conscience a bu cette divine liqueur, elle est purifiée et reprend une nouvelle vie, et en puisant de nouveau de cette eau, elle devient elle-même une source d'eau vive. Or, quelle est cette source, ou bien quel est ce fleuve qui coule du sein de l'homme intérieur ? C'est la bonté qui le porte à se consacrer aux intérêts du prochain. Celui qui boit de cette eau est celui qui croit au Seigneur, mais s'il pense que cette eau qui lui est donnée, n'est que pour lui seul, l'eau vive ne coulera point de son sein ; si, au contraire, il prodigue à son prochain les soins empressés de la charité, cette source intérieure ne tarit point, parce qu'elle coule au dehors.
  • Saint Grégoire le Grand
    Lorsque les paroles sacrées de la prédication évangélique coulent de l'âme des fidèles, ce sont comme autant de fleuves d'eau vive qui sortent de leur âme. Les entrailles, qu'est-ce autre chose que ce qu'il y a de plus intime dans l'âme, c'est-à-dire l'intention droite, les saints désirs, l'humilité envers Dieu et la volonté d'être utile au prochain ?
  • Saint Jean Chrysostome
    Il dit « des fleuves » et non un fleuve, pour exprimer sous cette image l'abondance et la fécondité de la grâce ; ce sont « des fleuves d'eau vive, » et qui ne cesse d'agir. En effet, lorsque la grâce de l'Esprit entre dans une âme et s'y affermit, elle coule plus abondamment que toutes les sources, elle ne tarit point, ni ne se dessèche ni ne s'arrête, comme on peut s'en convaincre en considérant la sagesse d'Etienne, la parole éloquente de Pierre, la fécondité abondante des discours de Paul ; rien ne les arrêtait ; mais semblables à des fleuves au cours rapide, ils entraînaient tout avec eux.
  • Saint Augustin
    L'Evangéliste explique ensuite quel était ce breuvage que le Seigneur les invitait à venir boire : « Il disait cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. » Quel est cet esprit, si ce n'est l'Esprit saint ? car tout homme a en lui-même son propre esprit.
  • Alcuin d'York
    Le Sauveur avait promis avant son ascension l'Esprit saint à ses Apôtres, et il le leur envoya après l'ascension sous la forme de langues de feu, c'est pour cela que l'Evangéliste dit : « L'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. »
  • Saint Augustin
    Cet esprit était donc l'Esprit de Dieu, mais il n'était pas encore dans ceux qui croyaient en Jésus-Christ, car le Seigneur avait résolu de ne leur donner l'Esprit saint qu'après sa résurrection : « L'Esprit n'avait pas encore été donné, » parce que Jésus-Christ n'était pas encore glorifié.
  • Saint Jean Chrysostome
    Les Apôtres chassaient d'abord les démons, non par la vertu de l'Esprit-Saint, mais par la puissance qu'ils avaient reçue de Jésus-Christ. En effet, lorsqu'il leur donnait leur mission, on ne lit pas qu'il leur donna l'Esprit saint, mais le pouvoir de chasser les démons. Quant aux prophètes, tous reconnaissent que l'Esprit saint leur était donne, mais cette grâce avait cessé de se répandre sur la terre.
  • Saint Augustin
    Mais comment est-il dit de Jean-Baptiste : « Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère ? » Comment Zacharie est-il inspiré par ce divin Esprit pour prédire la mission future du Précurseur ? Comment Marie elle-même est remplie de l'Esprit saint pour annoncer les destinées de son divin Fils, aussi bien que Siméon et Anne pour proclamer la grandeur de Jésus-Christ dès son berceau. La seule explication qu'on puisse donner des paroles de l'Evangéliste, c'est que l'Esprit saint devait être donné après la glorification de Jésus-Christ, comme il ne l'avait jamais été auparavant, c'est-à-dire que l'effusion de ce divin Esprit devait avoir un caractère d'efficacité qu'elle n'avait jamais été précédemment. En effet, nous ne lisons nulle part que sous l'action de l'Esprit saint qui descendait en eux, les hommes aient parlé des langues qu'ils ne connaissaient pas, comme il arriva lors de la descente de l'Esprit saint, dont l'avènement devait être démontré par des prodiges extérieurs et sensibles.
  • Saint Augustin
    Mais comment se fait-il que l'Esprit saint qui est encore actuellement reçu par les fidèles, ne donne à personne de parler les langues de tous les peuples ? C'est que l'Eglise parle elle-même la langue de toutes les nations ; et on ne peut recevoir l'Esprit saint qu'autant qu'on est dans l'Eglise. Si vous aimez l'unité, tout ce que possède chacun de vos frères est à vous. Bannissez l'envie de votre cœur, et ce que j'ai vous appartient. L'envie sépare, la charité unit ; ayez la charité, et vous posséderez tout avec elle, et au contraire, tout ce que vous pourrez avoir sans elle, ne vous servira de rien. Or, la charité de Dieu a été répandue dans nos cœurs par l'Esprit saint qui nous a été donné. (Rm 5) Mais pourquoi le Sauveur n'a-t-il voulu donner le Saint-Esprit qu'après sa résurrection ? C'est pour nous apprendre qu'après cette résurrection spirituelle, notre charité doit être ardente, nous séparer entièrement de l'amour du siècle, et se diriger toute entière vers Dieu, car celui qui nous a dit : « Celui qui croit en moi, qu'il vienne et qu'il boive, et des fleuves d'eau vive couleront de son sein, » nous a promis la vie éternelle où nous serons délivrés de tout danger, et affranchis de la crainte de la mort. C'est donc à raison de ces magnifiques promesses qu'il a faites à ceux que l'Esprit saint embraserait des feux de la charité, que le Sauveur n'a point voulu donner ce divin Esprit avant d'être glorifié, pour nous donner dans son corps ressuscité, un modèle de la vie que nous n'avons pas encore maintenant, mais dont nous espérons jouir après notre résurrection.
  • Saint Augustin
    Si donc la raison pour laquelle le Saint-Esprit n'était pas donné, c'est que Jésus n'était pas encore glorifié, il devait l'envoyer aussitôt qu'il serait glorifié. Les Cataphrygiens ont prétendu que c'est sur eux que le Saint-Esprit est descendu en vertu de cette promesse, et sont tombés par là dans l'hérésie. Les Manichéens affirment aussi que la promesse du Sauveur d'envoyer l'Esprit saint s'est accomplie dans Manès et dans leur secte, comme si ce divin Esprit n'avait pas été donné auparavant.
  • Saint Jean Chrysostome
    Ou bien encore, cette gloire dont parle ici Jésus, c'est sa croix. Nous étions les ennemis de Dieu, et comme ce sont nos amis et non pas nos ennemis que nous comblons de nos dons, il était nécessaire que le Sauveur offrit à Dieu la victime d'expiation, qu'il détruisît les inimitiés dans sa chair, et que devenus ainsi les amis de Dieu, nous fussions capables de recevoir ses dons.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

Cet outil a été conçu par Miguel Morin.