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Jean 12, 44 - 50

44Or, Jésus éleva la voix et dit: "Celui qui croit en moi, croit, non pas en moi, mais en celui qui m'a envoyé; 45Et celui qui me voit, voit celui qui m'a envoyé. 46Je suis venu dans le monde comme une lumière, afin que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. 47Si quelqu'un entend ma parole, et ne la garde pas, moi, je ne le juge point; car je suis venu, non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. 48Celui qui me méprise et ne reçoit pas ma parole, il a son juge: c'est la parole même que j'ai annoncée. Elle le jugera au dernier jour. 49Car je n'ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a prescrit lui-même ce que je dois dire et ce que je dois enseigner. 50Et je sais que son commandement est la vie éternelle. Les choses donc que je dis, je les dis comme mon Père me les a enseignées." 
  • Saint Jean Chrysostome
    Comme l'amour de la gloire, humaine empochait les princes du peuple d'avouer qu'ils croyaient en Jésus-Christ, le Sauveur s'élève avec force contre cette passion : « Jésus s'écria et dit : Celui qui croit en moi, ne croit point en moi, mais en celui qui m'a envoyé. » Comme s'il leur disait : Pourquoi redoutez-vous de croire en moi ? Votre foi arrive jusqu'à Dieu par moi.
  • Saint Augustin
    Les hommes ne voyaient que son humanité, qui voilait sa divinité, et pouvaient penser qu'il n'était que ce qu'il paraissait à leurs yeux. Le Sauveur, qui voulait que l'on crût sa nature et sa majesté égales à la nature et à la majesté de son Père, dit aux Juifs : « Celui qui croit en moi, ne croit point en moi, » c'est-à-dire, en ce qu'il voit de ses yeux, mais en celui qui m'a envoyé ; c'est-à-dire, en mon Père. Car, s'il pense que mon Père n'a que des fils selon la grâce, et qu'il n'a point de Fils qui lui soit égal et coéternel, il ne croit point au Père, qui l'a envoyé, parce que tel n'est point le Père, qui l'a envoyé. Et, comme il ne veut pas laisser supposer que son Père a bien engendré un grand nombre d'enfants par la grâce, mais qu'il n'est point le Père d'un Fils qui lui soit égal, il ajoute aussitôt : « Et celui qui me voit, voit celui qui m'a envoyé. » C'est-à-dire, il est si vrai qu'il n'y a point de différence entre mon Père et moi, que celui qui me voit, voit celui qui m'a envoyé. Certainement c'est le Seigneur qui a envoyé les Apôtres, jamais cependant aucun d'eux n'a osé dire : « Celui qui croit en moi ; » car, nous croyons à l'apôtre, mais nous ne croyons pas en l'apôtre. Le Fils unique au contraire peut dire avec raison : « Celui qui croit en moi, ne croit pas en moi, mais croit en celui qui m'a envoyé. » Non pas qu'il repousse la foi de celui qui croit en lui, mais il ne veut pas que cette foi s'arrête à la forme du serviteur.
  • Saint Jean Chrysostome
    Ou bien encore, ces paroles : « Celui qui croit en moi, ne croit point en moi, mais en celui qui m'a envoyé, » doivent être entendues dans ce sens : Celui qui reçoit l'eau d'un fleuve, ne reçoit pas l'eau du fleuve, mais l'eau qui sort de la source. Or, le Sauveur voulant montrer qu'on ne peut croire en Dieu le Père sans croire en lui, ajoute : « Celui qui me voit, voit celui qui m'a envoyé. » Quoi donc, est-ce que Dieu est un corps ? Non, sans doute ; mais le Sauveur donne ici le nom de vision à la considération du vrai, qui se fait par l'intelligence. Il explique ensuite ce qu'est la connaissance du Père, en ajoutant : « Et moi, qui suis la lumière, je suis venu en ce monde. » Comme le Père est appelé la lumière, le Sauveur emploie et s'applique partout ce nom. Il s'appelle ici la lumière, parce qu'il nous délivre de l'erreur et dissipe les ténèbres de l'intelligence ; c'est pour cela qu'il ajoute : « Afin que tous ceux qui croient en moi, ne demeurent pas dans les ténèbres. »
  • Saint Augustin
    Il nous fait assez comprendre par là qu'il a trouvé tous les hommes plongés dans les ténèbres ; mais, s'ils veulent sortir des ténèbres au milieu desquelles il les a trouvés, il leur faut croire dans la lumière qui est venue dans le monde. Dans un autre endroit, il dit à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde. » Il ne leur dit pas, toutefois : Vous êtes venus dans le monde comme étant la lumière, afin que tout homme qui croit en vous ne demeure pas dans les ténèbres. Tous les saints sont donc des lumières ; mais c'est en croyant en Jésus-Christ qu'ils sont éclairés par lui, dont on ne peut se séparer sans retomber dans les ténèbres.
  • Saint Jean Chrysostome
    Le Sauveur veut éloigner la pensée que l'impunité, dont semblent jouir ceux qui le méprisent, vient de sa faiblesse, et il ajoute : « Si quelqu'un écoute mes paroles, et ne les garde pas, je ne le juge pas. »
  • Saint Augustin
    Il faut entendre : Je ne le juge pas actuellement, puisqu'il dit dans un autre endroit : « Le père a donné tout pouvoir de juger à son Fils. » (Jn 5) Pourquoi ne juge-t-il pas maintenant ? Il en donne lui-même la raison : « Car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. » C'est donc maintenant le temps de la miséricorde : viendra ensuite celui du jugement.
  • Saint Jean Chrysostome
    Mais de peur que ce délai ne devienne une cause de relâchement, il rappelle l'idée de ce terrible jugement : « Celui qui me méprise et ne reçoit pas mes paroles, a quelqu'un qui le jugera. »
  • Saint Augustin
    Il ne dit pas : Je ne le jugerai pas au dernier jour, ce qui serait en contradiction avec ce qu'il a dit plus haut : « Il a donné tout pouvoir de juger à son Fils. » Les paroles : « Celui qui me méprise, a quelqu'un qui le jugera, » donnaient naturellement lieu à cette question : Quel est celui qui jugera ? Nôtre-Seigneur la prévient, en ajoutant : « Ce sera la parole même que j'ai annoncée qui le jugera an dernier jour. » En s'exprimant de la sorte, il fait assez entendre que c'est lui-même qui doit juger au dernier jour ; car, il s'est affirmé lui-même, il s'est annoncé et fait connaître lui-même. Ceux donc qui n'ont point entendu sa parole, n'auront point le même jugement à subir que ceux qui ne l'ont entendue que pour la mépriser.
  • Saint Augustin
    C'est la parole annoncée par le Fils, qui jugera an dernier jour; parce que le Fils n'a point parlé de lui-même. « Car, ajoute-t-il, je n'ai point parlé de moi-même. » Mais je me demande comment nous devons entendre ces paroles : « Ce n'est pas moi qui jugerai, ce sera la parole que j'ai annoncée qui jugera, » puisqu'il est lui-même la parole du Père. On peut les expliquer de la sorte : Je ne jugerai pas en vertu d'un pouvoir humain, parce que je suis le Fils de l'homme, mais je jugerai par la puissance du Verbe de Dieu, parce que je suis le Fils de Dieu.
  • Saint Jean Chrysostome
    On bien encore : « Je ne le juge pas, » c'est-à-dire, je ne suis pas la cause de sa perte, qui ne doit être imputée qu'à celui qui méprise mes paroles ; car, ces paroles que j'ai dites prendront le rôle d'accusateur, et enlèveront toute excuse. C'est pour cela qu'il ajoute : « La parole que j'ai annoncée, le jugera. » Et quelle est cette parole? Celle que je n'ai point dite de moi-même, mais qui est la parole de mon Père, qui m'a envoyé ; car c'est lui qui m'a prescrit, par son commandement, ce que je dois dire, et comment je dois parler. Toutes les vérités qu'il leur annonçait étaient donc dans leur intérêt, et aussi pour les rendre inexcusables s'ils refusaient d'y croire.
  • Saint Augustin
    Or, le Père n'a point donné au Fils un commandement qu'il n'avait pas auparavant ; car tous les commandements du Père émanent de la sagesse du Verbe, qui est le Verbe du Père. Nôtre-Seigneur dit que ce commandement lui est donné parce que celui à qui il est donné n'existe pas de lui-même. Donner au Fils ce sans quoi il n'a jamais été Fils, c'est engendrer le Fils, qui n'a jamais cessé d'exister.
  • Théophylactus
    Comme le Fils est le Verbe du Père, et qu'il révèle et qu'il explique dans toute leur vérité ce qui est dans l'intelligence du Père, il dit qu'il a reçu le commandement qui lui prescrit ce qu'il doit dire, et commentai doit parler. C'est ainsi que notre parole, lorsque nous voulons dire la vérité, ne fait qu'énoncer ce que la pensée lui suggère.
  • Saint Augustin
    Si donc le Fils est la vie éternelle, et que la vie éternelle soit le commandement du Père, quelle conclusion tirer de ces paroles, si ce n'est : Je suis le commandement du Père ? Ainsi lorsqu'il ajoute : « Ce que je dis donc, je le dis selon que mon Père me l'a enseigné, » il ne faut pas l'entendre dans ce sens que Dieu ait adressé une parole extérieure à son Verbe. Le Père a donc parlé au Fils de la même manière qu’il lui a donné la vie, non en lui faisant connaître ce qu'il ignorait, ou en lui donnant ce qu'il n'avait pas, mais en lui donnant ce par quoi il était son Fils. Que signifient ces paroles : « Comme il dit, je parle, » si ce n'est : Je parle comme étant le Verbe ? Le Père parle comme étant essentiellement vrai ; le Fils parle comme étant la vérité. Celui qui est vrai  a engendré la vérité ; que pourrait-il donc dire à la vérité ? Car la vérité n'était point dans cet état d'imperfection qui la rendit susceptible d un accroissement quelconque de vérité

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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