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Évangile :
Chapitre :
Verset :

Jean 3, 22 - 26

22Après cela, Jésus se rendit avec ses disciples au pays de Judée, et il y séjourna avec eux, et il baptisait. 23Jean aussi baptisait à Ennon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau, et l'on venait, et l'on était baptisé, 24Car Jean n'avait pas encore été jeté en prison. 25Or, il s'éleva une discussion entre les disciples de Jean et un Juif touchant la purification. 26Et ils vinrent trouver Jean, et lui dirent: "Maître, celui qui était avec vous au delà du Jourdain, et à qui vous avez rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui." 
  • Saint Jean Chrysostome
    Rien qui marche plus à découvert, comme aussi rien de plus fort que la vérité ; elle ne cherche pas à se cacher, elle ne craint aucun danger, ne redoute aucune embûche, elle ne désire point la gloire que donne le grand nombre, et n'est soumise à aucune des faiblesses humaines. C'est ainsi que Nôtre-Seigneur venait à Jérusalem aux jours de fête, non pour se produire ou par amour de la gloire, mais pour communiquer à un plus grand nombre ses divins enseignements, et opérer des miracles dans leur intérêt. Après que les fêtes étaient passées, il se rendait ordinairement sur les bords du Jourdain, où une foule considérable se réunissait : « Après cela, Jésus vint avec ses disciples dans la terre de Judée, » etc.
  • Bède le Vénérable
    Ces paroles : « Après cela, » ne signifient pas immédiatement après l'entretien avec Nicodème, qui eut lieu à Jérusalem ; et il s'écoula un certain espace de temps, avant que Jésus revînt de la Galilée en Judée.
  • Alcuin d'York
    Le mot Judée signifie ceux qui confessent et qui reçoivent la visite de Jésus-Christ, car là où il trouve la confession des péchés ou des louanges divines, Jésus s'y rend avec ses disciples (c'est-à-dire suivi de sa doctrine et de ses lumières), et il demeure dans cette âme pour la purifier de ses crimes : « Et il y demeurait avec eux et il baptisait. »
  • Saint Jean Chrysostome
    Gomme l'Evangéliste déclare plus bas que Jésus ne baptisait pas, mais ses disciples, il est évident qu'il faut entendre également que ses disciples seuls baptisaient.
  • Saint Augustin
    Le baptême que donnait le Sauveur après qu'il fut baptisé n'était pas celui qu'il avait reçu ; il avait voulu être baptisé par son serviteur pour nous tracer la voie de l'humilité et nous conduire jusqu'au baptême du Seigneur, c'est-à-dire à son baptême, mais Jésus baptisait comme étant lui-même Seigneur, le Fils de Dieu.
  • Bède le Vénérable
    Jean continue de baptiser alors même que Jésus baptise, les ombres ne sont pas encore entièrement dissipées, et le précurseur ne doit cesser son ministère que lorsque la vérité se manifestera dans tout son jour : « Or, Jean baptisait à Ænon,» etc. Ænon veut dire eau, en hébreu et l'Evangéliste donne pour ainsi dire la signification de ce nom en ajoutant : « Parce qu'il y avait là beaucoup d'eau. » Salem est une petite ville située sur les bords du Jourdain, et où Melchisédech régna autrefois.
  • Saint Jérôme
    Peu importe qu'on dise Salem ou Salim, les Hébreux emploient très rarement les voyelles au milieu des mots, et les mêmes mots ont une prononciation et un accent tout différents suivant la volonté personnelle des lecteurs ou la diversité des pays.
  • Bède le Vénérable
    Le baptême de Jean avait avant le baptême de Jésus-Christ la même efficacité que les enseignements de-la foi qui sont donnés aux catéchumènes, Il prêchait la pénitence, annonçait le baptême de Jésus-Christ, et attirait les hommes à la connaissance de la vérité qui venait de se manifester au monde ; c'est ainsi que les ministres de l'Eglise commencent par enseigner ceux qui veulent embrasser la foi, ils leur font voir ensuite l'énormité de leurs péchés, leur en promettent la rémission par le baptême de Jésus-Christ, et les attire ainsi à la connaissance et à l'amour de la vérité.
  • Saint Jean Chrysostome
    Pendant que les disciples de Jésus baptisent, Jean Baptiste continue de baptiser lui-même jusqu'à son incarcération, comme l'indique l'Evangéliste en ajoutant : « Car Jean n'avait pas encore été mis en prison. »
  • Bède le Vénérable
    Nous voyons ici clairement que cet Evangéliste raconte les faits de la vie de Jésus-Christ qui ont précédé la captivité de Jean-Baptiste. Ces faits ont été passés sous silence, par les autres Evangélistes qui commencent leur récit par les événements qui suivirent cette incarcération.
  • Saint Augustin
    Or pourquoi Jean baptisait-il ? Parce qu'il fallait que le Christ fût baptisé. Mais le Sauveur ne fut pas le seul qui fut baptisé par le précurseur, afin que le baptême de Jean ne parût point supérieur au baptême du Seigneur.
  • Saint Jean Chrysostome
    Pourquoi encore continuait-il de baptiser jusqu'alors ? S'il avait cessé débaptiser, on eût attribué sa conduite à un sentiment de jalousie ou de mécontentement. Au contraire en continuant de baptiser, il ne cherchait point sa propre gloire, mais il envoyait de nouveaux disciples à Jésus-Christ ; et sa parole avait mille fois plus d'efficacité que celle des disciples du Sauveur, car son témoignage était à l'abri de tout soupçon, et sa réputation était beaucoup plus grande aux yeux de tous. Il baptisait encore pour ne pas augmenter l'esprit de rivalité de ses disciples. Je pense du reste que Dieu permit la mort de Jean-Baptiste, et que Jésus ne commença qu'après la mort du précurseur le cours de ses prédications, afin que l'affection du peuple tout entier lui fût acquise, les esprits n'étant plus partagés sur le mérite respectif de l'un et de l'autre. En effet, les disciples de Jean nourrissaient des sentiments de jalousie contre les disciples de Jésus-Christ, et contre Jésus-Christ lui-même ; dès qu'ils virent que les disciples du Sauveur baptisaient, ils engageront une discussion avec ceux qui recevaient leur baptême, discussion qui avait pour objet la supériorité du baptême de Jean sur celui des disciples de Jésus-Christ : « Or, il s'éleva une question entre les disciples de Jean et les Juifs, » etc. Ce furent les disciples de Jean et non les Juifs qui soulevèrent cette question. Ce que l'Evangéliste fait entendre en disant que cette question s'éleva, non parmi les Juifs, mais entre les disciples de Jean et les Juifs.
  • Saint Augustin
    Les Juifs soutenaient probablement que Jésus était supérieur à Jean, et qu'on devait recevoir son baptême ; les disciples du précurseur, au contraire, ne comprenant pas encore cette supériorité, défendaient le baptême de leur maître. On vint donc trouver Jean-Baptiste pour qu'il décidât la question : « Les premiers étant venus trouver Jean, lui dirent : Maître, celui qui était avec vous au delà du Jourdain, baptise, » etc. 
  • Saint Jean Chrysostome
    C'est-à-dire, celui que vous avez baptisé ; mais ils se gardent bien de s'exprimer de la sorte, car alors ils eussent été forcés de rappeler aussi la voix qui se fit entendre au-dessus de lui ; ils se contentent donc de dire : « Celui qui était avec vous, celui qui était confondu avec vos disciples, qui n'avait rien qui le distinguât de nous, se sépare maintenant de vous, et baptise lui-même. Ils ajoutent : A qui vous avez rendu témoignage. » C'est-à-dire celui dont vous avez manifesté la gloire, sur qui vous avez attiré les regards, ose remplir le même ministère que vous ; car que signifient ces paroles : « Voilà qu'il baptise ? » Et ce n'est point le seul grief qu'ils formulent contre Jésus auprès de son précurseur, ils se plaignent encore de voir ses disciples perdre de leur considération, et leur nombre diminuer de jour en jour. « Et tous vont à lui. »
  • Alcuin d'York
    C'est-à-dire, tous vous abandonnent et courent se foire baptiser par celui que vous avez baptisé.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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