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Évangile :
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Verset :

Jean 3, 19 - 21

19Or, voici quel est le jugement: c'est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. 20Car quiconque fait le mal, hait la lumière, de peur que ses œuvres ne soient blâmées. 21Mais celui qui accomplit la vérité vient à la lumière, de sorte que ses œuvres soient manifestées, parce qu'elles sont faites en Dieu." 
  • Alcuin d'York
    Nôtre-Seigneur fait connaître à la fois la cause de l'incrédulité des hommes et celle de leur condamnation : « Or, la cause de cette condamnation est que la lumière est venue dans le monde, » etc.
  • Saint Jean Chrysostome
    C'est-à-dire, ils n'ont eu besoin ni de recherches, ni d'efforts pour trouver la lumière, la lumière elle-même est venue vers eux sans qu'ils aient été à sa rencontre : « Et ils ont mieux aimé les ténèbres que la lumière. » Voilà ce qui rend les hommes tout à fait inexcusables. Le Sauveur est venu les arracher aux ténèbres et les conduire à la lumière, comment donc peut-on avoir pitié de celui que la lumière vient trouver et qui refuse de s'approcher de cette lumière ?
  • Bède le Vénérable
    Cette lumière, c'est Nôtre-Seigneur lui-même, dont l'Evangéliste a dit plus haut : « Il était la vraie lumière, » etc. (Jean, 1.) Les ténèbres sont les péchés.
  • Saint Jean Chrysostome
    Cette haine de la lumière devait paraître  une chose incroyable pour plusieurs (car il n'est personne qui préfère les ténèbres à la clarté), il fait donc connaître la cause de cet aveuglement : « Car leurs œuvres, ajoute-t-il, étaient mauvaises. » S'il était venu pour juger les hommes, cette haine de la lumière aurait eu quelque raison, car celui qui a conscience de ses crimes, cherche à fuir le juge qui doit le condamner, mais les coupables se présentent sans crainte devant celui qui n'a pour eux que des paroles de pardon. Quoi de plus naturel donc pour les hommes dont la conscience était chargée de si grands crimes, d'aller au-devant du Sauveur, qui leur apportait le pardon ? C'est ce que plusieurs ont fait, et nous voyons les publicains et les pécheur; venir s'asseoir à la même table que Jésus. Mais il en est dont la mollesse est si grande, que leurs mains tombent de langueur devant les travaux de la vertu, et qu'ils persévèrent dans le mal jusqu'à la fin de leur vie ; Nôtre-Seigneur flétrit ouvertement celte lâcheté: « Quiconque fait le mal, hait la lumière, » ce qui est vrai de ceux qui veulent obstinément persévérer dans le mal.
  • Alcuin d'York
    « Tout homme qui fait le mal hait la lumière, c'est-à-dire, que celui qui est dans la résolution de pécher, qui aime le péché, hait par-là même la lumière qui découvre le péché.
  • Saint Augustin
    Les hommes ne peuvent souffrir d'être trompés, et ils veulent tromper, voilà pourquoi ils aiment la lumière quand elle se découvre, et la détestent quand elle les découvre eux-mêmes. La juste punition de cet aveuglement sera que la lumière les mettra en évidence malgré eux, pendant qu'elle-même leur sera cachée. Ils aiment donc la lumière de la vérité, mais ils ne peuvent souffrir ses censures : « Et il ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient découvertes. »
  • Saint Jean Chrysostome
    On ne songe point à reprendre de ses vices celui qui vit dans l'idolâtrie, les dieux qu'il adore sont esclaves des mêmes vices, et ses œuvres sont conformes à ses croyances. Les disciples de Jésus-Christ, au contraire, qui mènent une vie déréglée, sont accusés par tous les gens de bien ; mais y a-t-il des païens qui soient vraiment vertueux ?  Je n'en connais point quant à moi. Ne me citez pas, en effet, des hommes qui sont naturellement doux et honnêtes (ce n'est point là de la vertu), mais montrez-moi un homme qui soutient un rude combat contre ses passions, et vit selon les règles de la sagesse, cela vous est impossible. La promesse d'un royaume éternel, la menace de l'enfer, et tant d'autres vérités non moins importantes suffisent à peine pour retenir les hommes dans la pratique du bien, comment voulez-vous que ceux qui n'ont aucune de ces convictions aient quelque ardeur pour la vertu ? Vous rencontrez peut-être chez quelques-uns d'entre eux des vertus apparentes, qui n'ont pour motif que l'amour de la gloire. Aussi dès qu'ils peuvent espérer qu'ils ne seront point découverts, ils ne se font aucun scrupule de suivre tous leurs mauvais désirs. Or, à quoi leur sert d'être tempérants, de ne point ravir le bien d'autrui, s'ils sont esclaves de la vaine gloire ? Ce n'est point là de la vertu, l'esclave de la vaine gloire n'est pas moins coupable que le fornicateur, et cette passion lui fait commettre des fautes, et plus nombreuses et plus graves. Mais admettons qu'il y ait chez les païens quelques hommes vertueux, cela ne contredit nullement ce que nous disons, parce que ces hommes vertueux sont rares et forment l'exception.
  • Bède le Vénérable
    Dans le sens moral, ceux qui préfèrent les ténèbres à la lumière, sont ceux qui poursuivent de leur haine et de leurs calomnies, les prédicateurs qui leur enseignent la saine doctrine.
  • Saint Jean Chrysostome
    Nôtre-Seigneur ne veut point parler ici de ceux qui sont devenus chrétiens dès le commencement, mais uniquement de ceux qui, parmi les Juifs et les Gentils, devaient embrasser la vraie foi, et il veut nous enseigner qu'il est impossible à celui qui vit dans l'erreur, de prendre la résolution d'embrasser la vraie foi, à moins d'être décidé tout d'abord à mener une vie vertueuse et pure.
  • Saint Augustin
    Nôtre-Seigneur dit que les œuvres de celui qui vient à la lumière sont faites en Dieu, parce qu'il comprend que sa justification est l'œuvre, non de ses mérites, mais de la grâce de Dieu.
  • Saint Augustin
    Mais si Dieu a trouvé mauvaises toutes les œuvres des hommes, comment se fait-il que quelques-uns ont obéi à la vérité, et sont venus à la lumière qui est Jésus-Christ ? « Ils ont mieux aimé, dit plus haut le Sauveur, les ténèbres que la lumière, » là est le point important. Il en est beaucoup qui ont aimé leurs péchés, il en est beaucoup qui les ont confessés. Dieu accuse vos péchés, si vous les accusez vous-même, vous faites cause commune avec Dieu. Il faut que vous haïssiez en vous ce qui est votre œuvre, et que vous aimiez en vous l'œuvre de Dieu. Le commencement des bonnes actions, c'est de confesser les mauvaises : alors vous faites la vérité, vous ne vous écoutez pas, vous ne vous flattez pas ; vous approchez volontiers de la lumière, car jamais votre péché ne vous déplairait, si Dieu ne faisait briller sa lumière à vos yeux et ne vous découvrait sa vérité. Or, on peut se placer dans la vérité de la confusion et s'approcher de la lumière par la pratique des bonnes œuvres, même quand il ne s'agit que de ces péchés légers de paroles ou de pensées, ou de l'usage immodéré des choses permises, parce qu'en effet, ces péchés légers, s'ils se multiplient et qu'on n'y fasse aucune attention, donnent la mort. Bien petites sont les gouttes d'eau qui remplissent le fleuve, bien petits sont les grains de sable, et cependant, ayez à porter une masse de grains de sable, c'est un poids qui vous écrasera. Une ouverture qu'on néglige dans la cale d'un vaisseau, produit les mêmes effets qu'une masse d'eau qui fait irruption ; cette eau entre peu à peu dans la cale, mais à force d'entrer sans qu'on songe à l’épuiser, elle coule à fond le vaisseau. Or, au sens moral, épuiser l'eau c'est empêcher par nos bonnes oeuvres, par nos gémissements, nos jeûnes, nos aumônes, le pardon des injures, que nous ne soyons accablés sous le poids écrasant de nos fautes.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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