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Évangile :
Chapitre :
Verset :

Marc 8, 10 - 21

10Il monta aussitôt dans la barque avec ses disciples, et vint dans la région de Dalmanoutha. 11Survinrent les Pharisiens, qui commencèrent à discuter avec lui, réclamant de lui, pour le mettre à l'épreuve, un signe du ciel. 12Gémissant intérieurement, il dit: "Pourquoi cette génération réclame-t-elle un signe? Je vous le dis, en vérité, il ne sera point donnée de signe à cette génération." 13Et les laissant, il remonta dans la barque et partit pour l'autre rive. 14Or ils avaient oublié de prendre des pains, et ils n'avaient qu'un seul pain avec eux dans la barque. 15Il leur fit cette recommandation : " Voyez à vous défier du levain des pharisiens et du levain d'Hérode. " 16Et ils faisaient cette réflexion entre eux : " C'est parce que nous n'avons pas de pains. " 17Jésus le connut et leur dit : " Pourquoi faites-vous la réflexion que c'est parce que vous n'avez pas de pains? Ne saisissez-vous pas encore et ne comprenez-vous pas? Votre cœur est-il aveuglé? 18Avez-vous des yeux pour ne pas voir, des oreilles pour ne pas entendre? Et ne vous souvenez-vous pas? 19Quand j'ai rompu les cinq pains pour les cinq mille combien, avez-vous emporté de paniers pleins de morceaux? " Ils lui dirent : " Douze. " 20Et quand (j'ai rompu) les sept pains pour les quatre mille, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées? " Ils lui dirent : " Sept. " 21Il leur dit : " Ne comprenez-vous pas encore? " 
  • Théophylactus
    Après ce second miracle de la multiplication des pains, Notre-Seigneur Jésus-Christ se retire dans un autre endroit, dans la crainte qu'à la suite de ce miracle, le peuple ne se saisit de sa personne pour le faire roi: «Et montant aussitôt dans une barque avec ses disciples, il vint dans le pays de Dalmanutha (
  • Saint Augustin
    On lit dans saint Matthieu, qu'il vint sur les confins de Magedan, mais nul doute que ce ne soit le même lieu sous un nom différent, car la plupart des manuscrits de l'Évangile selon saint Marc portent le nom de Magedan.
  • Bède le Vénérable
    Les pharisiens lui demandent un signe du ciel, c'est-à-dire, que puisqu'il a nourri avec quelques pains plusieurs milliers de personnes, il renouvelle dans les derniers temps le miracle de Moïse, en nourrissant le peuple avec la manne qu'il ferait tomber du ciel et qui couvrirait toute l'étendue de la contrée. C'est cette demande qu'ils lui font aussi dans l'Évangile selon saint Jean, lorsqu'ils lui disent: «Quel miracle faites-vous, pour que le voyant, nous croyions en vous? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon qu'il est écrit ( Ex 6, 15; Ps 77, 24; 104, 40). Il leur a donné à manger le pain du ciel».
  • Théophylactus
    Ou bien le miracle qu'ils lui demandent du ciel, c'est qu'il arrête le cours du soleil et de la lune, qu'il fasse tomber de la grêle et change l'état de l'atmosphère, car ils ne croyaient pas qu'il pût opérer un prodige de ce genre, et ils pensaient qu'il ne pouvait faire de miracles que sur la terre et encore à l'aide de Béelzébub.
  • Bède le Vénérable
    Nous avons vu précédemment le Sauveur rendre grâces à Dieu avant de nourrir cette multitude qui croyait en lui; ici cette demande insensée des pharisie ns lui arrache un profond soupir. C'est qu'en effet, il a pris sur lui les sentiments de notre nature, et qu'il s'attriste des erreurs des hommes, comme il se réjouit de leur salut: «Et poussant un profond soupir, il dit: Pourquoi cette génération demande-t-elle un prodige? en vérité, je vous le dis, s'il sera donné un prodige à cette génération», c'est-à-dire, il ne lui en sera point donné, comme dans ces paroles du Roi-prophète: «Je l'ai juré une fois par ma sainteté, si je mens à David», ( Ps 88), c'est-à-dire, je ne lui mentirai pas.
  • Saint Augustin
    Saint Marc ne prête pas à Notre-Seigneur la même réponse que saint Matthieu, d'après lequel il leur déclare qu'ils n'auront point d'autre prodige que celui de Jonas, tandis qu'ici il leur répond qu'il ne leur en sera donné aucun, c'est-à-dire, il ne leur en sera point donné comme ils en demandaient, et cette explication fait disparaître toute difficulté; saint Marc a tout simplement omis de parler du miracle de Jonas, dont saint Matthieu a fait mention.
  • Théophylactus
    Notre-Seigneur ne se rend pas à leur demande, parce que le temps des prodiges qui auront lieu dans le ciel sera tout autre, ce sera le temps du second avènement où les vertus des cieux seront ébranlées, et où la lune ne donnera plus sa lumière ( Mt 24, 29), tandis que le premier avènement ne doit point être accompagné de prodiges semblables, car tout y est plein de mansuétude.
  • Bède le Vénérable
    D'ailleurs, cette génération qui venait tenter le Seigneur, ne méritait pas d'obtenir ce prodige du ciel, et le Sauveur le réservait à la génération qui cherche le Seigneur ( Ps 23, 6), c'est-à-dire, à ses apôtres, qu'il rendit témoins de son ascension au plus haut des cieux.
  • Théophylactus
    Il abandonne les pharisiens comme incapables d'être ramenés au bien; il faut insister en effet tant qu'il y a espoir de retour, mais quand le mal est irrémédiable, il n'y a plus qu'à se retirer. «Or, les disciples oublièrent de prendre des pains, et ils n'avaient qu'un seul pain avec eux». - bjède. Mais comment peut-il se faire qu'ils n'avaient pas de pain, eux qui montèrent dans la barque aussitôt après en avoir rempli sept corbeilles. Il faut nous en tenir à la sainte Ecriture, qui atteste qu'ils oublièrent de prendre des pains avec eux ( Mt 16); preuve du peu de soin que les Apôtres prenaient en général de leur corps, puisque le zèle avec lequel ils suivent le Seigneur, ne laisse dans leur âme aucune place aux préoccupations du besoin le plus légitime, celui de la nourriture.
  • Théophylactus
    C'est du reste par suite d'un dessein providentiel qu'ils oublièrent de prendre des pains avec eux. Jésus voulait que le reproche qu'il leur ferait, les rendit meilleurs, et les fît parvenir à une connaissance plus exacte de sa divine puissance: «Et Jésus leur donna cet avertissement: Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d'Hérode».
  • Saint Jean Chrysostome
    Saint Matthieu dit: «Du levain des pharisiens et des sadducéens» ( Mt 16); saint Marc: «Du levain des pharisiens et d'Hérode»; saint Luc: «Du levain des pharisiens seulement» ( Lc 12) Ces trois Évangélistes ont donc fait une mention expresse des pharisiens, comme étant les premiers dont il fallait se garder; saint Matthieu e t saint Marc se sont partagé ceux qui avaient un rôle secondaire, et saint Marc ajoute: «Du levain d'Hérode»,saint Matthieu ayant laissé à saint Marc de compléter son récit en parlant des hérodiens. Par cet avertissement, le Sauveur découvre peu à peu à ses disciples le sens et le but de cette recommandation.
  • Théophylactus
    Le levain des pharisiens et des hérodiens, c'est leur doctrine remplie d'un venin corrupteur et mortel, et toute pleine d'une malice invétérée; car il y avait des docteurs hérodiens qui prétendaient qu'Hérode était le Christ.
  • Bède le Vénérable
    Ou bien le levain des pharisiens consiste à préférer les traditions humaines aux préceptes de la loi divine, à exalter la loi en paroles, et à la combattre par ses actions, à tenter le Seigneur et à refuser toute croyance à sa doctrine comme à ses oeuvres. Le levain d'Hérode, c'est l'adultère, l'homicide, le serment téméraire, l'hypocrisie en matière de religion, la haine de Jésus-Christ et de son saint précurseur.
  • Théophylactus
    Mais les disciples crurent que le Seigneur leur parlait du levain ordinaire: «Et ils s'entretenaient entre eux en disant: Nous n'avons pas de pains». En tenant ce langage, ils montraient qu'ils ne comprenaient pas la puissance de Jésus-Christ qui peut tirer des pains du néant, aussi le Sauveur leur en fait-il un reproche: «Ce qu'ayant connu, Jésus leur dit: Pourquoi vous entretenez-vous de ce que vous n'avez point de pains ?»
  • Bède le Vénérable
    L'occasion qui a donné lieu à cette recommandation: Gardez-vous du levain des pharisiens et des hérodiens, nous donne en même temps l'explication allégorique des cinq pains et des sept pains multipliés par le Sauveur, ce qu'il rappelle en leur disant: «Ne vous souvenez-vous pas quand je rompis les cinq pains entre les cinq mille hommes», etc. En effet, si le levain dont il vient déparier signifie les mauvaises traditions, pourquoi ces pains qui servirent à la nourriture du peuple de Dieu, ne seraient-ils pas la figure de la véritable doctrine ?

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Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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