Une version améliorée de cette page est présentement en cours de développement sur un tout nouveau site

Cliquez ici pour aller sur le nouveau site et n'hésitez pas à me faire parvenir vos commentaires.
Évangile :
Chapitre :
Verset :

Luc 2, 33 - 35

33Et son père et sa mère étaient dans l'étonnement pour les choses que l'on disait de lui. 34Et Siméon les bénit, et il dit à Marie, sa mère : " Voici qu'il est placé pour la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël, et pour être un signe en butte à la contradiction, 35vous-même, un glaive transpercera votre âme, afin que soient révélées les pensées d'un grand nombre de cœurs. " 
  • Saint Grégoire le Grand
    Chaque fois que la connaissance des choses surnaturelles revient à la mémoire, chaque fois aussi elles produisent dans l'âme un nouveau sentiment d'admiration et d'étonnement: «Et le père et la mère de Jésus étaient dans l'admiration des choses que l'on disait de lui».
  • Origène
    Des choses qui avaient été annoncées par l'ange et publiées par la multitude de l'armée céleste, aussi bien que par les bergers et par Siméon lui-même.
  • Bède le Vénérable
    Joseph est appelé le père du Sauveur, non qu'il soit véritablement son père (comme les photiniens l'ont osé blasphémer), mais parce que Dieu voulait qu'il passât aux yeux de tous pour son père, afin de sauvegarder la réputation de Marie.
  • Saint Augustin
    Il peut être appelé d'ailleurs le père de Jésus dans le même sens qu'il est appelé l'époux de Marie, sans avoir avec elle aucun rapport charnel, et par le seul fait de l'union conjugale; et à ce titre il est son père d'une manière plus étroite que s'il l'avait adopté pour son enfant. Car pourquoi refuser à Joseph le nom de père de Jésus-Christ, parce qu'il ne l'avait pas engendré, alors qu'il pourrait être appelé très-bien le père d'un enfant qu'il aurait adopté, sans même que son épouse en fût la mère?
  • Origène
    Si l'on désire une raison plus élevée, voici ce que l'on peut répondre: La suite de la généalogie descend de David à Joseph; or, on ne verrait pas trop pourquoi le nom de Joseph s'y trouve, puisqu'il n'est pas le père du Sauveur; il est donc appelé le père du Seigneur, pour ne point déranger l'ordre de la généalogie.
  • Origène
    Après avoir offert à Dieu un juste tribut de louanges, Siméon bénit à leur tour ceux qui ont apporté l'enfant au temple: «Et Siméon les bénit». Cette bénédiction s'adresse à tous les deux, mais il réserve pour la mère de Jésus la prédiction des secrets divins. La bénédiction commune à Joseph et à Marie, respecte les droits que lui donne son titre de père; mais la prédiction que Siméon fait à Marie sente proclame hautement qu'elle est la véritable mère de Jésus: «Et il dit à Marie, sa mère», etc.
  • Saint Ambroise
    La grâce de Dieu se répand sur tous avec abondance par la naissance du Sauveur, et si le don de prophétie est refusé aux incrédules, il est accordé aux justes; Siméon prophétise que Jésus est venu pour la ruine et la résurrection de plusieurs.
  • Origène
    D'après l'explication la plus simple, on peut dire que Jésus-Christ est venu pour la ruine des infidèles et pour le salut de ceux qui croient.
  • Saint Jean Chrysostome
    La lumière, bien qu'elle fatigue et trouble les yeux débiles, ne laisse pas d'être toujours la lumière; ainsi le Sauveur ne cesse point d'être Sauveur, quoiqu'un grand nombre d'hommes se perdent. Leur ruine, en effet, n'est point son oeuvre, elle est l'oeuvre de leur folie. Aussi sa puissance éclate à la fois dans le salut des bons, et dans la ruine des méchants; car plus le soleil est brillant, plus il éblouit et trouble les yeux affaiblis.
  • Saint Grégoire de Nysse
    Considérez attentivement avec quel heureux choix d'expressions il fait ressortir cette distinction; la révélation du salut doit se faire devant tout le peuple, mais la ruine et le salut ne sont le partage que d'un grand nombre. Dieu, en effet, se propose le salut de tous les hommes, et leur élévation à une gloire toute divine, mais le salut et la perte dépendent de la volonté d'un grand nombre, de ceux qui embrassent la foi, et de ceux qui la rejettent. Or, il n'y a rien d'absurde à croire que ceux qui sont abattus, et que les incrédules soient relevés.
  • Origène
    Un interprète trop subtil objectera peut-être que nul ne peut tomber s'il n'était préalablement debout; qu'il me dise donc quel est celui que le Sauveur a trouvé debout, et pour la ruine duquel il serait venu.
  • Saint Grégoire le Grand
    de Nysse. Le saint vieillard Siméon veut donc ici parler d'une ruine entière et profonde, c'est-à-dire que le châtiment des coupables ne devait pas être, après l'accomplissement du mystère de l'incarnation et la prédication de l'Évangile, le même qu'il était avant la venue du Sauveur. Et il a surtout en vue les enfants d'Israël qui devaient perdre tous les biens dont ils jouissaient, et encourir des châtiments plus terribles que toutes les autres nations, parce qu'ils ont refusé de recevoir celui que leurs prophètes avaient annoncé, celui qui a été adoré parmi eux, celui qui est né du milieu d'eux. Ils sont donc particulièrement menacés de ruine, non seulement parce qu'ils n'ont rien à espérer pour le salut de leurs âmes, mais parce qu'ils verront l'entière destruction de leur ville et de ses habitants. Au contraire, la résurrection est promise à tous ceux qui croient, tant à ceux qui sont comme abattus sous le joug de la loi et qui seront relevés de cette servitude, qu'à ceux qui sont ensevelis avec Jésus-Christ, et qui ressusciteront avec lui.
  • Saint Grégoire le Grand
    De l'admirable concordance de ces paroles avec les oracles prophétiques, apprenez que c'est un seul et même Dieu, un seul et même législateur qui a parlé dans les prophètes et dans le Nouveau Testament. En effet, les prophètes ont annoncé que le Christ serait une pierre de chute, une pierre de scandale ( Ps 117, 22; Mt 21, 42; Is 8, 14 ; Rm 9, 33), afin qu e ceux qui croient en lui ne soient pas confondus. Il est donc une cause de ruine pour ceux qui sont scandalisés de l'humilité de sa chair, et un principe de résurrection pour ceux qui ont reconnu la certitude de l'accomplissement des conseils divins.
  • Origène
    Il y a encore ici une leçon plus élevée à l'adresse de ceux qui se récrient contre le Dieu créateur en disant: «Voyez quel est ce Dieu de la loi et des prophètes: C'est moi, dit-il, qui fais mourir, et c'est moi qui rend la vie». ( Dt 32). Or, si à cause de ces paroles vous le traitez de juge cruel et de créateur barbare, il est on ne peut plus évident que Jésus est son fils; car l'Écriture ne s'explique pas autrement à son égard, en disant qu'il est venu pour la fume et la résurrection de plusieurs.
  • Saint Ambroise
    C'est-à-dire qu'il est venu pour apprécier et juger les mérites des justes et des pécheurs, et nous décerner, en juge équitable et intègre, des châtiments ou des récompenses, selon la nature de nos oeuvres.
  • Origène
    Il n'est peut-être pas inutile de remarquer que le Sauveur n'est pas venu à l'égard de tous pour la ruine et pour la résurrection, entendues dans le même sens. En effet, comme je me tenais debout dans le péché, il a été d'abord dans mon intérêt de tomber, et de mourir au péché; et les prophètes eux-mêmes, quand une vision auguste se révélait à leurs yeux, tombaient la face contre terre, afin de se purifier davantage de leurs péchés par cette chute volontaire. Le Sauveur vous accorde d'abord la même grâce. Vous étiez pécheur; que le pécheur qui est en vous, tombe et meure, pour que vous puissiez ressusciter et dire: «Si nous mourons avec lui, nous vivrons aussi avec lui». ( 2Tm 2 ).
  • Saint Jean Chrysostome
    Or, la résurrection, c'est une vie toute nouvelle; lorsqu'un impudique devient chaste, un avare miséricordieux, un homme violent, plein de douceur, c'est une véritable résurrection, où nous voyons le péché frappé de mort, et la justice ressuscitée.
  • Saint Basile
    La croix est appelée par l'Écriture, dans un sens véritable, un signe de contradiction; car il est dit que Moïse fit un serpent d'airain, et l'éleva pour être un signe. ( Nb 21).
  • Saint Grégoire de Nysse
    L'ignominie se trouve ici mêlée à la gloire. Ce signe nous offre, à nous chrétiens, ce double caractère de contradiction, lorsque les uns n'y voient qu'un objet de dérision et d'horreur; de gloire, lorsqu'il est pour les autres un signe auguste et vénérable. Peut-être aussi est-ce Jésus-Christ lui-même qui est ce signe, lui qui est supérieur à toute la nature, et l'auteur de tous les signes miraculeux.
  • Saint Basile
    En effet, un signe est comme un indice qui nous fait connaître une chose mystérieuse et cachée; les plus simples voient le signe extérieur, mais il n'est compris que de ceux qui ont l'intelligence exercée.
  • Origène
    Or, tout ce que l'histoire évangélique nous raconte de Jésus-Christ est contredit, non pas, sans doute, par nous qui croyons en lui, et qui savons que tout ce qui est écrit de lui est la vérité, mais par les incrédules, pour lesquels tout ce que l'Écriture nous rapporte du Sauveur est un signe et un objet de contradiction.
  • Saint Grégoire de Nysse
    Cette prédiction concerne le Fils, mais elle s'adresse aussi à sa mère qui partage tous ses dangers comme toutes ses gloires, et le vieillard Siméon ne lui prédit pas seulement des joies, mais des afflictions et des douleurs: «Et votre âme sera percée d'un glaive».
  • Bède le Vénérable
    Nous ne voyons dans aucune histoire que Marie ait fini ses jours par le glaive, d'ailleurs ce n'est pas l'âme, mais le corps qui est accessible aux coups mortels du glaive. Il nous faut donc entendre ici ce glaive dont le Psalmiste a dit: «Ils ont un glaive sur leurs lèvres ( Ps 58), et c'est ce glaive, c'est-à-dire la douleur que Marie éprouva de la passion du Sauveur, qui transperça son âme. Car bien qu'elle sût que Jésus-Christ, comme Fils de Dieu, mourait, parce qu'il le voulait, et qu'elle ne doutât nullement qu'il triompherait de la mort, cependant elle ne put voir crucifier le propre fils de ses entrailles sans un vif sentiment de douleur.
  • Saint Ambroise
    Ou bien peut-être Siméon veut-il nous apprendre par ces paroles, que Marie n'ignorait point le secret des célestes mystères; car le Verbe de Dieu est vivant et efficace, et plus pénétrant que le glaive le plus aigu et le plus tranchant ( Hb 4).
  • Saint Augustin
    Ou bien enfin, peut-être veut-il signifier que Marie elle-même, par laquelle s'est accompli le mystère de l'incarnation, a eu à la mort du Seigneur, et sous l'impression de la douleur comme un moment de doute et d'hésitation, en voyant le Fils de Dieu réduit à ce degré d'humiliation qui le faisait mourir sur une croix. Et de même qu'un glaive qui ne fait qu'effleurer un homme, lui donne un vif sentiment de crainte, mais sans le blesser; ainsi le doute lui inspira un vif sentiment de tristesse, mais sans donner la mort, parce qu'il ne s'arrêta pas dans son âme, mais la traversa seulement comme une ombre.
  • Saint Grégoire de Nysse
    La mère de Jésus n'est point la seule dont le vieillard Siméon nous prédit les sentiments au temps de la passion du Sauveur; il ajoute: «Afin que les pensées cachées dans le coeur de plusieurs soient découvertes». Cette manière de parler indique tout simplement le fait qui doit arriver, et nullement la cause qui le produit. En effet, à la suite de tous ces événements, le voile qui couvrait les intentions d'un grand nombre, fut découvert; les uns reconnaissaient un Dieu dans celui qui mourait sur la croix, les autres, malgré cet affreux supplice, ne cessaient de l'accabler d'injures et d'outrages. Ou bien ces paroles signifient qu'au temps de la passion, on vit à découvert les pensées d'un grand nombre de coeurs, à qui la résurrection inspira ensuite de meilleurs sentiments; ca r le doute de quelques instants fit bientôt place à une certitude inébranlable. Peut-être encore le mot révélation a ici le sens d'illumination, comme dans beaucoup d'autres endroits de l'Écriture.
  • Bède le Vénérable
    Jusqu'à la fin du monde, l'âme de l'Église est toujours traversée par le glaive de la plus amère tribulation, lorsqu'elle voit, en gémissant, que le signe de la foi est en butte aux contradictions des méchants, lorsqu'à la prédication de la parole de Dieu, elle en voit un grand nombre ressusciter à la vie avec Jésus-Christ, mais un grand nombre aussi tomber des hauteurs de la foi dans l'abîme de l'incrédulité; lorsque, pénétrant les pensées cachées dans le coeur d'une multitude de chrétiens, elle s'aperçoit que là où elle avait semé la bonne semence de l'Évangile, l'ivraie des vices l'emporte sur cette bonne semence, et quelque fois l'étouffe et la remplace entièrement.
  • Origène
    Ily avait dans les hommes bien des pensées mauvaises qui ont été révélées, pour être détruites par celui qui a voulu mourir pour nous; car tant qu'elles demeuraient cachées, il était impossible de les détruire entièrement. Si donc nous avons péché, nous devons dire avec le Roi-prophète: «Je n'ai point caché mon iniquité» ( Ps 31, 3; cf. Job 31, 33); car si nous découvrons nos péchés, non seulement à Dieu, mais à ceux qui ont le pouvoir de guérir les blessures de notre âme, nos péchés seront complètement effacés.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

Cet outil a été conçu par Miguel Morin.