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Évangile :
Chapitre :
Verset :

Luc 10, 3 - 4

3Allez : voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. 4Ne portez ni bourse, ni besace, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. 
  • Saint Cyrille
    Saint Luc rapporte ensuite comment Notre-Seigneur Jésus-Christ enseigne aux soixante-douze disciples la science apostolique, la modestie, la sainteté, la justice, comme aussi à ne jamais sacrifier aux intérêts du siècle la prédication de l'Évangile, mais à pousser la force et le courage de l'âme jusqu'à braver toutes les terreurs du monde, même celle de la mort. Il leur dit donc: « Allez ».
  • Saint Jean Chrysostome
    Leur grande consolation, au milieu de tous les dangers, c'était la puissance de celui qui les envoyait; c'est pourquoi il leur dit: « Voilà que je vous envoie », c'est-à-dire: Cela doit suffire pour votre consolation, pour vous donner toute espérance, et vous affranchir de la crainte des maux qui vous attendent. Il ajoute « Comme des agneaux, au milieu des loups ».
  • Saint Isidore
    Comparaison qui exprime la simplicité et l'innocence des disciples; car ceux qui s'emportent et outragent la nature par leurs excès, il les appelle non point des agneaux, mais des boucs.
  • Saint Ambroise
    Ces animaux sont de moeurs tout opposées, puisque les uns sont dévorés par les autres, c'est-à-dire les agneaux par les loup s, mais le bon pasteur ne craint pas pour son troupeau les approches des loups. Aussi envoie-t-il ses disciples, non pour ravager, mais pour répandre la grâce, et la sollicitude du bon pasteur fait que les loups n'osent rien entreprendre contre les agneaux. Il envoie donc les agneaux au milieu des loups, pour accomplir cette prophétie d'Isaïe: « On verra paître ensemble le loup et l'agneau » ( Is 65,25 ).
  • Saint Jean Chrysostome
    Un des signes éclatants du plus glorieux triomphe, ce fut de voir les disciples environnés de tant d'ennemis, comme des agneaux au milieu des loups, les convertir à la foi.
  • Bède le Vénérable
    Ou bien ces loups, ce sont plus particulièrement les scribes et les pharisiens qui sont les ministres des Juifs.
  • Saint Ambroise
    Ou bien encore, ces loups sont la figure des hérétiques. Les loups, en effet, sont des animaux féroces qui guettent les bergeries, et rôdent autour des cabanes des pasteurs. Ils n'osent entrer dans l'intérieur des demeures, ils épient le sommeil des chiens, l'absence ou la négligence des bergers; ils se jettent à la gorge des brebis pour les étrangler plus vite; ils sont féroces, ravisseurs, leur corps est naturellement raide et peu flexible, et ne leur permet pas de se plier facilement, aussi ils sont comme emportés par leur impétuosité, et manquent souvent leur coup. S'ils aperçoivent les premiers un homme, ils étouffent sa voix, dit-on, par une certaine force naturelle; si, au contraire, l'homme les prévient le premier, ils sont comme surpris et déconcertés. Tels sont les hérétiques; ils tendent des piéges autour des bergeries du Christ, on les entend hurler pendant la nuit autour des cabanes des bergers; car il est toujours nuit pour ces ennemis perfides qui répandent sur la lumière de Jésus-Christ les nuages de leurs fausses interprétations. Cependant ils n'osent entrer dans ses bergeries, aussi n'obtiennent-ils jamais leur guérison, comme cet homme qui, après être tombé entre les mains des voleurs, fut guéri dans une étable. Ils épient l'absence des pasteurs, parce qu'ils n'oseraient, en leur présence se jeter sur les brebis du Christ. Ils ont aussi dans l'esprit une certaine raideur, et une dureté qui ne leur permettent pas de revenir de leurs erreurs. Mais Jésus-Christ, le véritable interprète de la sainte Écriture, déjoue leurs efforts, rend nulles toutes leurs attaques, et leur ôte toute puissance de nuire. Cependant s'ils trouvent le moyen d'enlacer quelqu'un les premiers dans les filets de leurs interprétations fallacieuses, ils le réduisent au silence; car on est muet quand on ne confesse pas Dieu, en proclamant la gloire qui lui appartient par essence. Prenez donc garde que quelque hérétique ne vous ravisse la voix avant que vous ne l'ayez surpris le premier; car l'oeuvre de sa perfidie avance toujours, tant qu'elle reste cachée; mais si vous mettez à découvert ses projets impies, vous n'aurez plus à craindre la perte d'une voix consacrée à Dieu. Ils prennent à la gorge, ils font des blessures mortelles aux organes essentiels de la vie, pour atteindre l'âme elle-même. Si donc vous entendez parler d'un prêtre même, et que vous appreniez ses vols et ses rapines, c'est une brebis dehors, mais au dedans, c'est un loup qui, par un instinct de cruauté insatiable, veut assouvir sa rage dans le sang des hommes qu'il égorge.
  • Saint Grégoire le Grand
    Il en est beaucoup qui, en prenant la charge pastorale, semblent n'avoir de zèle que pour dépouiller ceux qui leur sont soumis, et cherchent à inspirer la crainte de leur autorité. Comme ils n'ont pas les entrailles de la charité, ils veulent qu'on les regarde comme des maîtres, ils ignorent tout à fait qu'ils sont pères, et ils font d'une place toute d'humilité, un instrument d'orgueil et de domination. Afin de nous préserver de ces excès, rappelons-nous que nous sommes envoyés comme des agneaux au milieu des loups, pour nous apprendre à conserver la douceur de l'innocence, et à ne point déchirer nos frères par méchanceté; car celui qui exerce le ministère de la prédication, loin de faire du mal aux autres, doit supporter celui qu'on veut lui faire; et si le zèle de la justice exige qu'il déploie quelquefois de la sévérité, il faut qu'il ressente dans son coeur un amour tout paternel pour ceux qu'il est obligé de poursuivre et de châtier extérieurement. Or, l'accomplissement de ce devoir sera facile au pasteur qui ne place pas son âme sous le joug écrasant des convoitises de la terre; voilà pourquoi Notre-Seigneur ajoute: « Ne portez ni bourse, ni sac ».
  • Saint Gregoire de Nazianze
    Le résumé de ces divines instructions, c'est que leur vertu doit être tellement éminente, que les exemples de leur vie servent aussi puissamment au progrès de l'Évangile, que leurs prédications.
  • Saint Grégoire le Grand
    Le prédicateur doit avoir en Dieu une telle confiance, que tout en ne se préoccupant aucunement des choses nécessaires à la vie, il soit cependant assuré qu'elles ne lui manqueront jamais; autrement une trop grande sollicitude pour les choses de la terre, le détournerait de procurer aux autres les biens de l'éternité.
  • Saint Cyrille
    Le Sauveur avait défendu à ses disciples toute sollicitude à l'égard de leur corps, en leur disant: « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups ». Il ne veut pas qu'ils se préoccupent davantage des choses qui sont en dehors du corps: « Ne portez ni bourse, ni sac ».Il ne leur permet pas même de porter les vêtements qui ne sont pas encore à l'usage du corps: « Ni chaussures ». Non seulement, il leur défend de porter un sac ou une bourse, mais il ne veut pas qu'ils se laissent distraire du ministère qui leur est confié, même pour saluer ceux qu'ils rencontrent: « Et ne saluez personne dans le chemin ». Élie avait déjà fait la même recommandation à son serviteur ( 2R 4,29 ), et Notre-Seigneur semble leur dire: Marchez droit à votre oeuvre sans échanger de salutations. Car le temps destiné à la prédication ne doit pas être employé inutilement, et on ne peut en distraire que ce que réclame la nécessité.
  • Saint Ambroise
    Si donc le Sauveur fait cette défense, ce n'est pas qu'il désapprouve les témoignages de bienveillance mutuelle, mais parce qu'il met au-dessus le désir que nous devons avoir d'accomplir les devoirs de religion.
  • Saint Grégoire le Grand
    de Nazianze. Il fait encore ce commandement pour l'honneur de sa parole, pour soustraire ses disciples à la funeste influence de la flatterie, et les rendre indifférents aux paroles d'autrui.
  • Saint Grégoire le Grand
    Si l'on veut entendre ces paroles dans un sens allégorique, l'argent renfermé dans la bourse est la sagesse qui demeure cachée. Celui donc qui possède en lui-même la parole de la sagesse, et qui néglige de la communiquer au prochain, tient son argent comme lié dans sa bourse. Le sac représente le fardeau des affaires du siècle, et les chaussures, les oeuvres mortes. Celui donc qui prend la charge du ministère de la prédication, doit regarder comme indigne de lui de porter le poids des sollicitudes de la terre, qui courbe sa tête sous un joug honteux et ne lui permet pas de se relever pour prêcher les choses du ciel. Il ne doit pas non plus arrêter ses regards sur les oeuvres des insensés, dans l'espérance de défendre et de protéger ses oeuvres comme avec des peaux mortes, et de pouvoir faire impunément ce qu'il voit faire aux autres.
  • Saint Ambroise
    Le Seigneur ne veut rien voir en nous de mortel, voilà pourquoi il ordonne à Moïse de délier sa chaussure terrestre et mortelle, lorsqu'il l'envoie pour délivrer son peuple ( Ex 3). Êtes-vous surpris de ce que Dieu commande aux Israélites, en Égypte, d'avoir leurs chaussures pour manger l'agneau ( Ex 12 ), tandis que les Apôtres doivent les quitter pour prêcher l'Évangile? considérez que tant qu'on est dans l'Égypte, on doit craindre les morsures du serpent; car l'Egypte est fertile en poisons de tout genre, et celui qui célèbre la pâque figurative est encore exposé aux blessures, tandis que le ministre de la vérité ne craint aucunement les poisons.
  • Saint Grégoire le Grand
    Tout homme qui en salue un autre en chemin, le salue plutôt, parce qu'il le rencontre, que pour lui souhaiter toutes sortes de biens. Celui donc qui prêche la parole du salut, moins par l'amour de la vie éternelle, que par désir de la récompense, salue aussi pour ainsi dire en chemin, parce qu'il souhaite le salut à ceux qui l'écoutent par occasion, plutôt que dans l'intention directe de leur être utile.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

Cet outil a été conçu par Miguel Morin.