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Matthieu 26, 51 - 54

51Et voilà qu'un de ceux qui étaient avec Jésus, mettant la main à son glaive, le tira et, frappant le serviteur du grand prêtre, lui emporta l'oreille. 52Alors Jésus lui dit : " Remets ton glaive à sa place; car toux ceux qui prennent le glaive périront par le glaive. 53Ou penses-tu que je ne puisse pas recourir à mon Père, qui me fournirait sur l'heure plus de douze légions d'anges? 54Comment donc s'accompliraient les Ecritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi? " 
  • Saint Jean Chrysostome
    Saint Luc nous rapporte que le Seigneur avait dit pendant la Cène à ses disciples: Que celui qui a un sac le prenne, de même que sa bourse, et que celui qui n'en a pas vende sa tunique et achète un glaive: «Et les disciples répondirent: Il y a deux glaives ici» ( Lc 22 ). On comprend qu'ils aient eu des glaives avec eux, puisqu'ils venaient de manger l'Agneau pascal. D'ailleurs, comme ils savaient que les ennemis de Jésus-Christ s'approchaient pour se saisir de lui, ils prirent, au sortir du cénacle, des glaives pour défendre leur Maître contre ses persécuteurs ou comme s'ils allaient combattre pour lui. «Alors, un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira».
  • Saint Jérôme
    On lit dans un autre évan géliste que ce fut Pierre, et qu'il agit avec la même ardeur qu'il fait paraître en toute circons tance «Et, frappant un des serviteurs du grand-prêtre, il lui coupa une oreille».Ce serviteur du grand-prêtre s'appelait Malchus, et l'oreille qui lui fut coupée était la droite. Or, nous di rons en passant que ce Malchus (c'est-à-dire qui était autrefois roi des Juifs),est devenu es clave de l'impiété et de la cupidité des prêtres, et a perdu l'oreille droite pour ne plus entendre que de l'oreille gauche la pauvreté du sens littéral de la loi.
  • Origène
    Car, bien que les Juifs paraissent encore entendre aujourd'hui la loi, ce n'est pas la vérité, mais l'ombre de la tradition de la loi qu'ils entendent de l'oreille gauche. Au contraire, le peuple qui a embrassé la foi parmi les Gentils est ici représenté par Pierre, et par le fait même qu'ils ont cru en Jésus-Christ, ils ont été cause que les Juifs ont cessé d'entendre de l'oreille droite.
  • Rabanus Maurus
    Ou bien on peut dire que Pierre n'enlève pas à ceux qui écoutent, le sens de la perception de la vérité, mais qu'il ne fait que manifester le juste jugement de Dieu qui ôte ce sens à ceux qui négligent de s'en servir, tandis que l'usage de cette même oreille droite est rendu par un effet de la miséricorde divine à tous ceux qui, parmi le peuple juif, ont embrassé la foi.
  • Saint Hilaire
    Ou bien, dans un autre sens, l'oreille coupée par Pierre au valet du grand-prêtre figure le sens indocile de l'ouïe, qui est retranché par le disciple de Jésus-Christ au peuple esclave du sacerdoce judaïque et qui devient incapable de recevoir la vérité qu'il a refusé d'entendre.
  • Saint Léon le Grand
    Le Seigneur ne souffre pas que le pieux élan de son zélé disciple aille plus loin: «Alors Jésus lui dit: Remets ton glaive en son lieu».En effet, il eut été contraire au mystère de la rédemption que celui qui venait mourir pour tous les hommes ne consentît pas à se laisser prendre par ses ennemis. Il donna donc à ces furieux le pouvoir d'assouvir leur rage contre lui, pour ne point prolonger, par le retard du glorieux triomphe de la croix, l'empire du démon et la captivité du genre humain.
  • Rabanus Maurus
    Il fallait aussi que l'auteur de la grâce enseignât par son exemple la patience aux fidèles, et qu'il leur apprît à sup porter courageusement la persécution, plutôt que de les exciter à la vengeance.
  • Saint Jean Chrysostome
    Il use même de menaces pour persuader plus facilement son disciple: «Car tous ceux qui prendront le glaive périront par le glaive».
  • Saint Augustin
    C'est-à-dire, quiconque se sera servi du glaive. Celui qui prend le glaive est celui qui le fait servir à répandre le sang sans l'ordre, le consentement ou la permission de l'autorité supérieure et légitime; car le Seig neur avait bien ordonné à ses disciples de porter un glaive, mais non pas de s'en servir pour frapper. En quoi donc est-ce une indignité qu'après cette faute, Pierre soit devenu le chef de l'Église, de même que Moïse devint le chef et le prince de la synagogue après avoir tué un Egyptien? ( Ex 2,11-14 ). L'un et l'autre outrepassèrent la règle, non par une cruauté détestable, mais par un sentiment de colère bien digne de pardon; l'un et l'autre agi rent sous l'impression de la haine contre l'injustice commise sous leurs yeux, bien que l'un ait péché par un excès d'amour fraternel, et le second par une affection vive, quoique charnelle encore, pour son Maître.
  • Saint Hilaire
    Mais la mort par le glaive n'est point le châtiment de tous ceux qui se servent du glaive, car la fièvre ou d'autres accidents en emportent beaucoup de ceux qui ont fait usage du glaive, ou en remplissant les fonctions de juge, ou en résistant néces sairement aux voleurs. Si cependant, d'après la sentence du Sauveur, tout homme qui se sert du glaive doit périr par le glaive, c'est avec justice qu'on faisait mourir par le glaive ceux qui s'en servaient pour commettre quelque crime.
  • Saint Jérôme
    Or, quel est le glaive qui fera périr ce lui qui se sera servi du glaive? le glaive de feu qui flamboie à la porte du paradis ( Gn 3,24 ), et le glaive de l'esprit qui se trouve décrit dans l'armure de Dieu ( Ep 6,11 ).
  • Saint Hilaire
    Le Seigneur ordonne que le glaive soit remis dans le fourreau, parce qu'il devait faire périr ses ennemis, non sous les coups d'un glaive matériel, mais par le glaive de sa bouche.
  • Saint Rémi
    Ou bien enfin, dans un autre sens, celui qui se sert du glaive pour tuer son semblable, périt tout le premier, victime du glaive de sa malice.
  • Saint Jean Chrysostome
    Non-seulement le Sauveur modère le zèle de ses disciples par cette menace, mais encore en leur montrant que c'était volontairement qu'il souffrait cet attentat: «Penses-tu que je ne puisse prier mon Père, et qu'il ne m'enverra pas à l'heure même plus de douze légions d'anges ?» Comme il avait donné de si nombreuses marques de la faiblesse na turelle à l'homme, ils auraient eu peine à le croire s'il leur avait dit qu'il pouvait lui-même se défaire de ses ennemis; c'est pour cela qu'il ajoute: «Penses-tu que je ne puisse pas prier mon Père ?»
  • Saint Jérôme
    C'est-à-dire: je n'ai nul besoin d'être défendu par douze apôtres, quand ils devraient tous s'armer pour ma cause, moi qui puis avoir douze légions d'anges à mon service. Une légion, chez les anciens, était composée de six mille hommes; ces douze légions, par conséquent, formeraient un total de soixante-douze mille anges, correspondant au nombre des nations qui se dispersèrent après la division des langues.
  • Origène
    Nous voyons par là que de même qu'il existe des légions dans la milice de la terre, il y a aussi, dans la milice du ciel, des légions d'anges pour combattre les légions des démons ( Mc 4 Lc 8 ), car toute milice est formée dans le dessein de l'opposer aux attaques de l'ennemi. Toutefois, s'il s'exprime de la sorte, ce n'est pas qu'il ait besoin du secours des anges, mais c'est pour se conformer à la manière de voir de Pierre, qui voulait lui porter secours, car les anges ont plus besoin du secours du Fils unique de Dieu, qu'il n'a besoin lui-même de leur appui.
  • Saint Rémi
    Nous pouvons en tendre aussi par ces légions d'anges l'armée des Romains; car, avec Titus et Vespasien, on vit les peuples de toute langue se déclarer contre la Judée, et alors fut accomplie cette prédiction: «L'univers combattra contre les insensés» ( Sg 5,21 ).
  • Saint Jean Chrysostome
    Ce n'est pas seulement par cette considération qu'il dissipe la crainte de ses Apôtres, mais encore en leur apportant le témoignage des Écritures: «Comment donc s'accomplirent les Écritures, qui dé clarent qu'il doit être fait ainsi ?»
  • Saint Jérôme
    Ces paroles prouvent combien il tardait à son âme de souffrir ce que les prophètes auraient inutilement prédit s'il n'avait confirmé par sa passion la vérité de leurs prophéties.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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