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Évangile :
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Verset :

Matthieu 26, 26

26Pendant le repas, Jésus prit du pain et après avoir dit la bénédiction, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant : " Prenez et mangez, ceci est mon corps. " 
  • Saint Jérôme
    Après qu'il eut célébré la Pâque figurative et mangé la chair de l'agneau avec ses dis ciples, le Sauveur en vient au véritable mystère de la Pâque, et de même que Melchisédech, prêtre du Dieu tout-puissant, avait offert du pain et du vin, il nous donna, sous les mêmes ap parences, la réalité de son corps et de son sang. «Or, pendant qu'ils soupaient, Jésus prit du pain»,etc.
  • Saint Augustin
    Cette circonstance prouve clairement que les disciples n'étaient pas à jeun lorsqu'ils reçurent, pour la première fois, le corps et le sang du Seigneur. Doit-on pour cela blâmer l'usage de l'Église universelle, qui prescrit de ne recevoir l'Eucharistie qu'à jeun? Non sans doute, car il a plu à l'Esprit saint que, par respect pour un si grand Sacrement, le corps du Seigneur entrât dans la bouche du chrétien avant toute autre nourriture. Ce fut pour faire ressortir plus fortement la grandeur de ce mystère que notre-Seigneur voulut l'imprimer en dernier lieu dans le coeur et dans le souvenir de ses disciples, dont il allait se séparer pour aller à la mort; et, s'il n'établit pas lui-même la manière de rece voir dans la suite ce Sacrement, c'était pour laisser aux Apôtres, qui devaient en son nom gou ver ner l'Église, le soin de la déterminer eux-mêmes.
  • La Glose
    Notre-Seigneur Jésus-Christ donne son corps et son sang sous une autre forme, et commande ensuite de les recevoir ainsi, afin de donner plus de mérite à la foi qui s'exerce sur les choses qui ne se voient point.
  • Saint Ambroise
    C'est encore pour prévenir tout sentiment d'horreur et de répul sion pour le sang, et nous donner cependant le véritable prix de notre rédemption.
  • Saint Augustin
    Or, le Seigneur nous a donné son corps et son sang sous les apparences de substances qui sont le résultat de plusieurs choses réduites en une seule, car le pain est le produit de plusieurs grains de blé, et le vin le produit de plusieurs grains de raisin mêlés et confondus ensemble. C'est ainsi qu'il a figuré l'union qui doit régner entre nous, et qu'il a consacré dans son banquet divin le mystère de notre paix et de notre unité.
  • Saint Rémi
    Une autre raison également juste pour laquelle il choisit les fruits de la terre, c'était pour nous apprendre qu'il était venu faire disparaître cette malédiction prononcée contre la terre, à la suite du péché du premier homme ( Gn 3,17 ). Enfin, un motif non moins sage du précepte qu'il nous fait d'offrir les fruits de la terre, qui sont l'objet principal des travaux des hommes, c'était qu'ils n'eussent aucune difficulté pour se les procurer, et que le travail de leurs mains leur fournît la matière du sacrifice qu'ils devaient offrir à Dieu.
  • Saint Ambroise
    Vous devez conclure de là que les mystères des chrétiens sont antérieurs à ceux des Juifs, car Melchisédech offrit du pain et du vin, comme étant en tout la figure du Fils de Dieu ( He 7,2-3 ), à qui il est dit: «Vous êtes prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédech» ( Ps 110,4 ), et dont l'Évangéliste dit ici: «Jésus prit du pain», etc.
  • La Glose
    Ce pain était du pain de froment, car c'est au grain de froment que le Seigneur s'est comparé par ces paroles: «Si le grain de froment tombant dans la terre», etc. ( Jn 12,24 ). Ce pain convient d'ailleurs à ce sacrement, parce qu'il est d'un usage plus commun, et que les autres espèces de pains ne se font que pour le remplacer. Or, comme Jésus-Christ n'avait cessé jusqu'au dernier jour d'établir qu'il n'était pas opposé à la loi, ainsi que ses paroles précédentes le prouvent; et que, le soir du jour où on immolait la Pâque, on ne devait manger que des pains azymes et jeter toute pâte fermentée. Il est in contestable que le pain, que prit le Seigneur pour le distribuer à ses disciples, était du pain azyme.
  • Saint Grégoire le Grand
    Il en est plusieurs qui s'étonnent de voir que, dans L'Église, les uns offrent des pains azymes et d'autres des pains fermentés; or, l'Église de Rome offre des pains azymes, parce que le Seigneur a pris une chair sans mélange d'aucune souillure, tandis que d'autres Églises offrent du pain fermenté, parce que le Verbe du Père s'est revêtu d'une chair humaine, et qu'il est à la fois vrai Dieu et vrai homme, car le pain fermenté ou levain est mélangé avec la farine. Mais que nous recevions du pain azyme ou du pain fermenté, nous nous unissons intimement au vrai corps de notre Sauveur.
  • Saint Ambroise
    Ce pain, avant les paroles sacramentelles, n'est que du pain ordinaire; après la consécration, ce pain devient la chair de Jésus-Christ. Or, de quelles paroles se compose la consécration, si ce n'est des paroles du Seigneur Jésus? Car si ces paroles ont une puissance si grande qu'elles font sortir du néant ce qui n'existait pas, à combien plus forte raison pourront-elles changer en une autre substance celles qui existent déjà, tout en leur conservant leur apparence extérieure. Pourquoi, en effet, la parole céleste, qui s'est montrée si efficace dans les autres choses, le serait-elle moins dans les divins sacrements? Le pain devient donc le corps de Jésus-Christ, et le vin devient son sang parla consécration de la parole divine. Vous demandez comment cela se fait? Le voici: N'est-ce pas l'ordinaire que l'homme ne naisse que de l'union de l'homme avec la femme? Et cependant, parce que telle a été la volonté du Seigneur, le Christ est né de l'Esprit saint et de la Vierge.
  • Saint Augustin
    De même que l'Esprit saint a créé une véritable chair sans union conjugale, ainsi le même Esprit consacre et change le pain et le vin au corps et au sang de Jé sus-Christ, et comme cette consécration se fait par la parole du Seigneur, l'Évangéliste ajoute: «Et il le bénit».
  • Saint Rémi
    il nous apprend encore par là qu'avec le Père et le Saint-Esprit, il a rempli la nature humaine de la grâce de la vertu divine, et l'a enrichie pour l'éternité du don de l'immortalité, Mais, pour nous montrer en même temps que ce n'est pas sans sa volonté que son corps a été soumis aux souffrances de sa passion, il ajoute: «Et il le rompit».
  • Saint Augustin
    Lors donc que l'hostie est rompue, et que le sang coule du calice sur les lèvres des fidèles, quel mystère nous est représenté, si ce n'est l'immolation du corps du Seigneur sur la croix et l'effusion de son sang qui sortit de son côté ?
  • Saint Denys
    Nous voyons encore ici que le Verbe de Dieu, un et simple dans son essence, est devenu un être composé par son incarnation, et s'est rendu visible en descendant jusqu'à nous, et qu'il a recherché avec bienveillance notre société, pour nous ren dre participants des biens spirituels qu'il est venu répandre sur la terre «Et il le donna à ses disciples».
  • Saint Léon le Grand
    Il n'éloigne pas même le traître de ce mystère, afin qu'il fût démontré qu'aucune offense ne motivait la haine de Judas, dont l'impiété toute vo lontaire lui était connue d'avance, et qui devait y persévérer volontairement.
  • Saint Augustin
    Le même pain fut donné à Pierre et à Judas; mais Pierre le reçut pour la vie, et Judas pour la mort. C'est ce qu'indiquent ces paroles de saint Jean «Et quand il eut prit ce morceau, Satan entra en lui». Car ce qui augmenta l'énormité de son crime, c'est qu'il osa s'approcher des saints mystères dans des dispositions aussi coupables, et, qu'après les avoir reçus, il n'en devint pas meilleur, insensible à la crainte, à la reconnaissance et à l'honneur qui lui était fait. Jésus-Christ ne lui défendit pas de s'en approcher, bien qu'il connût toutes choses, pour nous apprendre qu'il n'a rien omis de ce qui pouvait le faire changer de sentiment.
  • Saint Rémi
    Par cette conduite, il laisse à son Église l'exemple de ne retrancher personne de sa société ou de la communion du corps et du sang du Seigneur, si ce n'est pour des crimes manifestes et publics.
  • Saint Jérôme
    Ou bien, on peut dire que Notre-Seigneur, ayant rompu le pain et pris le calice, consacra la vraie Pâque lorsque Judas fut sorti, car il n'était pas digne de participer aux sacrements éternels, Or, une preuve qu'il était sorti du cénacle, c'est que nous le voyons revenir avec la foule.
  • Saint Augustin
    Le Seigneur invite ses serviteurs à ce festin, où il se donne lui-même à eux en nourriture. Mais qui osera se nourrir de la chair de son maître? Or, remarquez que, lorsqu'il est mangé, il répare les forces sans défaillir lui-même; il vit lorsqu'il est mangé, parce qu'il est ressuscité après qu'il eut été mis à mort. Observez encore que, lorsque nous le mangeons, nous ne le partageons pas. Voici ce qui arrive dans ce sacrement, et les fidèles savent la manière dont ils mangent la chair du Christ: chacun d'eux reçoit sa part de cet aliment divin, il est mangé comme par parties dans ce sacrement, et cependant il demeure tout entier dans le ciel et tout entier dans votre coeur. On appelle ce mystère sacrement, parce que ce qui paraît aux yeux est tout différent de ce que l'on com prend; ce que l'on voit a une apparence corporelle, ce que l'esprit comprend produit des fruits tout spirituels.
  • Saint Augustin
    Ne nous contentons pas de manger la chair de Jésus-Christ, ce que font beaucoup de mauvais chrétiens; mais allons dans cette manducation jus qu'à la participation de l'Esprit, afin de rester unis à Jésus-Christ, comme les membres à leur corps et d'être vivifiés par son esprit.
  • Saint Augustin
    Avant d'être consacré, c'est du pain; mais, aussitôt que Jésus-Christ a prononcé ces paroles: «Ceci est mon corps», c'est le corps du Christ.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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