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Matthieu 17, 18 - 20

18Et Jésus lui commanda avec force, et le démon sortit de lui, et l'enfant fut guéri à l'heure même. 19Alors les disciples vinrent trouver Jésus, en particulier, et dirent : " Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser? " 20Il leur dit : " A cause de votre manque de foi. En vérité, je vous le dis, si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Passe d'ici là, et elle y passera, et rien ne vous sera impossible. 
  • Saint Jean Chrysostome
    Les Apôtres avaient reçu le pouvoir de chasser les esprits immondes, et comme cependant ils n'avaient pu délivrer le démoniaque qui leur avait été présenté, on peut supposer qu'ils doutaient s'ils avaient encore le pouvoir qui leur avait été donné. C'est ce que l'Évangéliste nous exprime en disant: «Alors les disciples vinrent trouver Jésus», etc. Ils l'interrogent en particulier, non par un sentiment de crainte ou de honte, mais parce qu'ils avaient à lui demander l'explication d'une chose extraordinaire et mystérieuse.
  • Saint Hilaire
    Les Apôtres avaient la foi, sans doute; mais elle était loin d'être parfaite; car pendant le séjour du Seigneur sur la monta gne, elle s'était bien affaiblie au contact de la foule, au milieu de laquelle ils étaient restés.
  • Saint Jean Chrysostome
    Il est donc évident, d'après ces paroles, que quelques-uns des disci ples, mais non pas tous, avaient faibli dans la foi; car ceux qui étaient comme les colonnes ( Ga 2,9 ), c'est-à-dire Pierre, Jacques et Jean, n'étaient pas alors avec eux.
  • Saint Jérôme
    C'est cette vérité que le Seigneur leur rappelle dans un autre endroit ( Jn 15 ): «Tout ce que vous demanderez en mon nom, vous le recevrez, si vous avez la foi». Donc toutes les fois que nous ne recevons pas, ce n'est pas l'impuissance de celui qui accorde, mais la faute de ceux qui demandent qui en est cause.
  • Saint Jean Chrysostome
    Il faut cependant se rappeler que souvent la foi de celui qui prie suffit pour obtenir le miracle qu'il demande, que bien des fois aussi la puissance de celui qui opère le miracle suffit également, lors même que ceux qui demandent ce miracle n'ont pas la foi. Car si d'un côté ceux qui vinrent trouver Pierre en faveur du centurion Corneille attirèrent sur lui la grâce de l'Esprit saint par la foi personnelle; d'un autre côté, le mort qui fut jeté dans le tom beau d'Elisée ressuscita par la vertu seule du corps du saint prophète ( 2R 13,21 ). Or, il arriva que les disciples faiblirent ici dans la foi, parce que leurs dispositions étaient imparfaites avant la passion du Sauveur. C'est pour cela qu'il donne ici la foi comme la cause des miracles: «Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi», etc.
  • Saint Jérôme
    Il en est qui pensent que la foi qui est ici comparée au grain de senevé, est petite et faible; mais qu'ils écoutent le grand Apôtre s'écriant: «Quand j'aurais une foi si grande, que je pourrais transporter les montagnes» ( 1Co 13,2 ). C'est donc une grande chose que la foi que le Sauveur compare ici à un grain de senevé.
  • Saint Grégoire le Grand
    Si le grain de sénevé n'est broyé, il ne fait point sentir sa vertu; ainsi, c'est lorsque la persécution accable et broie pour ainsi dire l'homme juste, que tout ce qui paraissait en lui de méprisable et d'informe se change en vertu pleine de ferveur.
  • Origène
    Ou bien encore, la foi est comparée au grain de sénevé, parce que les hommes n'ont pour elle que du dédain et la regardent comme une chose de peu d'importance et sans aucune valeur. Mais lorsque cette semence trouve une âme bonne, comme une terre bien disposée, elle devient un grand arbre. Or, la maladie de ce lunatique est si forte et si difficile à guérir parmi toutes les autres, qu'elle est comparée ici à une montagne et qu'elle ne peut être guérie que par toute la foi de celui qui entreprend cette guérison.
  • Saint Jean Chrysostome
    C'est pour cela que le Sauveur la compare indirectement au transport d'une montagne, et qu'il va même au delà en ajoutant: «Et rien ne vous sera impossible».
  • Rabanus Maurus
    Ainsi la foi rend notre âme capable de recevoir tous les dons du Ciel et d'obtenir avec la plus grande facilité tout ce que nous pouvons demander au Seigneur, fidèle dans ses promesses.
  • Saint Jean Chrysostome
    Si vous me demandez: Quand donc les Apôtres ont-ils transporté des montagnes? je vous répondrai qu'ils ont opéré des prodiges bien plus grands en ressuscitant plusieurs fois des morts. Mais l'histoire nous apprend qu'après les Apôtres, des saints qui leur étaient inférieurs ont réellement transporté des montagnes dans des nécessités pressantes. Si les Apôtres eux-mêmes n'ont pas fait de miracles de ce genre, ce n'est point impuissance de leur part, mais parce qu'ils ne l'ont pas voulu, n'y voyant aucune nécessité. Le Seigneur ne dit pas d'ailleurs qu'ils feraient ce miracle, mais qu'ils pourraient le faire. Il est probable cepen dant qu'ils ont opéré ce prodige, mais les Évangélistes ne nous en ont point conservé le souvenir, car ils n'ont pas rapporté tous les miracles faits par les Apôtres.
  • Saint Jérôme
    Ou bien encore, la montagne qu'il s'agit ici de transporter n'est point une de ces montagnes qui peut être aperçue des yeux du corps, mais cette montagne qui fut enlevée de l'âme du lunatique et dont Jérémie a dit qu'elle corrompait toute la terre ( Jr 51,25 ).
  • La Glose
    Voici donc le sens de ces paroles: Vous direz à cette montagne, c'est-à-dire au démon plein d'orgueil: Transporte-toi d'ici, c'est-à-dire de ce corps que tu obsèdes, dans les profondeurs de la mer, c'est-à-dire dans les abîmes de l'enfer; et il s'y transportera, et rien ne vous sera impossible, c'est-à-dire qu'il n'y aura point de maladie que vous ne puissiez guérir.
  • Saint Augustin
    Ou bien, dans un autre sens, de peur que les Apôtres ne vinssent à s'enorgueillir des miracles qu'ils opéraient, Notre-Seigneur les avertit de chercher plutôt à remplacer la vanité naturelle à l'homme, figurée ici par une montagne élevée, par l'humilité de la foi, qu'il compare à un grain de sénevé.
  • Rabanus Maurus
    En enseignant aux Apôtres ce qu'ils doivent faire pour chasser les démons, il nous apprend à tous les règles de la vie spirituelle, c'est-à-dire que nous pouvons surmonter les plus fortes tentations, qu'elles viennent des esprits impurs ou des hommes, par la prière et par le jeûne, et que c'est encore un des moyens les plus efficaces d'apaiser la colère de Dieu; c'est pour cela qu'il ajoute: «Cette sorte de démon ne se chasse que par la prière et par le jeûne».
  • Saint Jean Chrysostome
    Le Sauveur ne parle pas ici seulement de l'espèce des lunatiques, mais de tous les démons, quels qu'ils soient; car le jeûne est une source abondante de sagesse; il rend l'homme semblable à un ange descendu du ciel et le revêt d'une force toute divine pour combattre les puissances invisibles. Mais la prière lui est encore plus nécessaire, car celui qui joint le jeûne à une prière bien faite est affranchi de bien des nécessités; il n'est plus esclave de l'avarice; au contraire, sa main se répand facilement en aumônes. De même celui qui jeûne est beaucoup plus dégagé, sa prière est plus attentive et plus recueillie; il éteint dans son coeur les mauvais désirs, se rend Dieu propice et humilie l'orgueil de son âme. Celui donc qui sait unir la prière au jeûne a, pour ainsi dire deux ailes plus rapides que les vents; il ne se laisse atteindre dans la prière ni par l'ennui, ni par la tiédeur, défauts si communs dans un grand nombre; m ais il est plus ardent que le feu et plus élevé que la terre, et un tel homme est pardessus tout re doutable au démon. Rien n'est plus fort que l'homme qui sait bien prier. Si la faiblesse de votre tempérament ne vous permet pas de jeûner continuellement, au moins vous permet-elle de prier, et si vous ne pouvez jeûner, vous pouvez au moins ne pas vous livrer à la volupté. Or, c'est là un acte de haute importance et qui égale presque le mérite du jeûne.
  • Origène
    Si donc nous devons, un jour entreprendre et poursuivre la guérison d'un mal semblable, n'adjurons pas l'esprit impur, ne l'interrogeons pas comme s'il nous entendait; mais chassons ces esprits malins par nos jeûnes et par nos prières.
  • La Glose
    Ou bien encore on ne peut vaincre cette espèce de démon, c'est-à-dire cette inconstance des voluptés charnelles, qu'en fortifiant son esprit par la prière et en macérant son corps par les jeûnes.
  • Saint Rémi
    Ou bien enfin, le jeûne doit s'entendre ici dans un sens plus étendu, non-seulement de l'abstinence des aliments, mais du renoncement à toute volupté charnelle et à toutes les passions qui portent au péché; il faut entendre également la prière dans un sens général en tant qu'elle comprend les oeuvres de la piété et de la charité, prière que l'Apôtre recommande quand il dit: «Ne cessez point de prier».

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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