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Évangile :
Chapitre :
Verset :

Matthieu 1, 23 - 25

23Voici que la Vierge sera enceinte et enfantera un fils; et on lui donnera pour nom Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous. 24Réveillé de son sommeil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait commandé : il prit chez lui son épouse. 25Et il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle enfantât son fils, et il lui donna pour nom Jésus. 
  • Saint Rémi
    La vie nous est revenue par la porte qui avait donné passage à la mort : la désobéissance d'Adam nous avait tous perdus, l'obéissance de Joseph commence à nous ramener à notre premier état. En effet, quelle magnifique leçon d'obéissance dans cette conduite de Joseph : " Joseph donc s'étant levé, " etc.
  • La Glose
    Il ne fit pas seulement ce que l'ange lui avait ordonné, il le fit de la manière qu'il lui avait ordonnée. Que celui donc qui reçoit un avertissement du Ciel se lève de son sommeil sans aucun retard et qu'il exécute ce qui lui est commandé.
  • Saint Jean Chrysostome
    Ce n'est pas dans sa maison qu'il la reçut, car il ne l'en avait pas encore renvoyée, mais il la reçut dans son coeur dont il l'avait momentanément bannie. – Remi. Ou bien il la reçut après la célébration des noces, afin qu'elle portât le nom d'épouse, mais non pour avoir comme époux aucune relation avec elle, car voyez la suite : " Et il ne la connut pas, " etc.
  • Saint Jérôme
    Helvidius fait de vains efforts pour prouver que le verbe connaître exprime les relations conjugales plutôt qu'une connaissance ordinaire, mais personne ne soutient le contraire, et il n'y a pas un auteur tant soit peu habile qui s'arrête aux inepties qu'il combat. Il veut encore nous apprendre que l'adverbe jusqu'à ce que signifie un temps déterminé, après lequel ce qui n'existait pas auparavant commencerait à avoir lieu, de manière que ces paroles : " Il ne la connut pas jusqu'à ce qu'elle eût enfanté son fils " signifieraient clairement qu'il eut avec son épouse, après l'enfantement, des rapports qu'il n'avait différés que jusqu'à la naissance de son fils. Pour le prouver il accumule le plus qu'il peut de textes de l'Écriture. Quant à nous, voici notre réponse : Ces paroles : " il ne la connut pas jusqu'à ce que, " etc. peuvent s'entendre de deux manières dans l'Écriture. D'abord il est certain que le verbe connaître qui, comme Helvidius l'avoue, doit s'entendre de l'union conjugale, a quelquefois le sens de connaissance proprement dite, comme dans ce passage : " L'enfant Jésus resta à Jérusalem et ses parents ne le connurent pas ou l'ignorèrent. " De même l'adverbejusqu'à ce que exprime souvent, comme il le reconnaît également, un temps déterminé, mais souvent aussi un temps sans limite, comme dans ce passage d'Isaïe : " Je suis jusqu'à ce que vous parveniez à la vieillesse. " Dira-t-on que Dieu ne sera plus lorsqu'ils auront vieilli ? – Le Sauveur dit aussi dans l'Évangile : " Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles. " Est-ce qu'il cessera d'être avec ses disciples après la fin du monde ? L'apôtre ne dit-il pas aussi : " Il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il mette ses ennemis sous ses pieds ? " Veut-il dire qu'après que Jésus aura réduit le monde sous son empire, il cessera de régner ? Qu'Helvidius comprenne donc que l'écrivain sacré n'a exprimé que ce qui aurait pu être un sujet de doute s'il ne l'avait écrit, et que le reste est abandonné à notre intelligence. D'après cette règle, l'Évangéliste ne nous indique que ce qui aurait pu donner matière à scandale, c'est-à-dire que son mari ne l'avait pas connue jusqu'à ce qu'elle eût enfanté, nous laissant à conclure qu'à plus forte raison il ne l'avait pas connue après la naissance du Sauveur.
  • Saint Jean Chrysostome
    Si l'on dit de quelqu'un : Tant qu'il a vécu il n'a point tenu ce langage, cela veut-il signifier qu'il l'ait tenu après sa mort ? cela n'est pas possible. Ainsi on aurait pu croire que Joseph avait eu des rapports avec la Vierge avant l'enfantement parce qu'il ne connaissait pas la dignité du mystère qui s'était accompli dans son sein ; mais après qu'il eut appris qu'elle était devenue le sanctuaire du Fils unique de Dieu, comment supposer qu'il ait eu la témérité de profaner un temple aussi auguste ? Les disciples d'Eunomius s'imaginent que parce qu'ils osent le dire, Joseph aurait osé le faire, comme un insensé croit que tout le monde a perdu la raison.
  • Saint Jérôme
    En résumé, je demanderai : Pourquoi Joseph s'est-il abstenu de tout rapport avec son épouse jusqu'à l'enfantement ? C'est parce qu'il avait entendu l'ange lui dire : " Ce qui est né en elle vient de l'Esprit saint, " etc. Celui donc qu'un songe mystérieux avait déterminé à ne pas s'approcher de son épouse, comment, après avoir entendu les bergers, vu les Mages, été témoin de tant de merveilles, aurait-il osé s'approcher du temple de Dieu, du siège de l'Esprit saint, de la Mère de son Seigneur ?
  • Saint Jean Chrysostome
    On peut aussi donner ici au verbe connaître le sens ordinaire de simple connaissance, car en réalité Joseph n'avait pas connu jusque là la dignité de Marie. Ce n'est qu'après son divin enfantement qu'il la connut parfaitement ; c'est alors qu'elle lui devint plus précieuse et plus chère que le monde entier, parce qu'elle avait porté dans l'étroit espace de son sein virginal celui que le monde entier ne peut contenir.
  • Saint Hilaire
    Ou bien encore on peut dire que Joseph ne put connaître la très-sainte vierge Marie avant son enfantement à cause de la gloire dont elle était revêtue ; car comment aurait-il pu connaître celle qui portait dans son sein le Dieu de gloire ? La face de Moïse, qui s'était entretenu avec Dieu, fut si resplendissante de gloire que les Israélites ne pouvaient en soutenir la vue ; à plus forte raison Joseph ne pouvait-il regarder et connaître Marie qui portait dans son sein le Seigneur tout-puissant. Après son enfantement, Joseph la connut par la beauté resplendissante de son visage, et non pas en usant de ses droits d'époux.
  • Saint Jérôme
    De ce que l'Évangéliste dit : " Son fils premier-né, "quelques esprits pervers en concluent qu'elle a eu d'autres enfants, et ils prétendent qu'on ne donne le nom de premier-né qu'à celui qui a des frères, assertion complètement fausse, car l'Écriture appelle premier-né non pas l'aîné d'autres frères, mais celui qui est né le premier.
  • Saint Jérôme
    S'il n'y a de premier-né que lorsqu'il y a d'autres enfants, il faut en conclure que les prémices ou les premiers-nés n'étaient pas dus aux prêtres tant que ces premiers-nés n'avaient pas d'autres frères.
  • La Glose
    Ou bien il est appelé le premier-né entre tous les élus de la grâce, tandis qu'il est proprement le Fils unique de Dieu le Père et de Marie.
  • La Glose
    Ce fut le huitième jour où l'enfant était circoncis et recevait le nom qui lui était destiné.
  • Saint Rémi
    Ce nom a été parfaitement connu des saints patriarches et des prophètes de Dieu, mais il l'a été surtout de celui qui a dit : " Mon âme a défailli dans l'attente de votre salut (Ps.118), et encore : " Mon coeur tressaillera dans votre salut (Ps. 12), et de celui encore qui disait : " Je tressaillerai dans Jésus qui est mon Dieu. on (Habac. 3.)

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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