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Évangile :
Chapitre :
Verset :

Jean 1, 14

14Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous, (et nous avons vu sa gloire, gloire comme celle qu'un fils unique tient de son Père) tout plein de grâce et de vérité. 
  • Saint Jean Chrysostome
    Nous avons donc été faits enfants de Dieu et en vertu du mystère du Verbe fait chair; l'Évangéliste nous fait connaître un nouveau bienfait de l'incarnation: «Et nous avons vu sa gloire»; car jamais nous n'aurions pu la voir, si lui-même ne s'était manifesté à nous sous une forme semblable à la nôtre. En effet, si les Hébreux n'ont pu soutenir l'éclat du visage glorifié de Moïse, qu'il fallut couvrir d'un voile, comment, nous, dont l'origine et les instincts sont tout terrestres, pourrions-nous soutenir à découvert la vue de la Divinité, inaccessible même aux vertus supérieures des cieux.
  • Saint Augustin
    Ou bien encore, ces paroles: «Le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous», nous apprennent que le Verbe a fait du mystère de sa naissance comme un collyre pour éclaircir les yeux de notre coeur, et nous permettre de voir sa Majesté à travers son humanité: «Et nous avons vu sa gloire». Personne ne pourrait voir sa gloire, s'il n'était guéri par l'humilité de son incarnation. L'oeil de l'homme était comme obscurci par la poussière soulevée de la terre, il avait les yeux malades, et Dieu lui met comme de la terre sur les yeux pour les guérir. La chair vous avait aveuglé, c'est la chair qui vous guérit. L'âme était devenue charnelle en donnant son consentement aux affections de la chair, et c'est ainsi que l'oeil du coeur avait été aveuglé. Le médecin vous a fait un collyre en venant revêtu d'une chair mortelle pour réprimer les vices de la chair, car le Verbe s'est fait chair, afin que vous puissiez dire: «Nous avons vu sa gloire».
  • Saint Jean Chrysostome
    Saint Jean ajoute: «Comme la gloire du Fils unique». C'est, qu'en effet, un grand nombre de prophètes ont été glorifiés, tels que Moïse, Elie, Elisée, et beaucoup d'autres qui ont opéré de grands miracles. Il en est de même des anges qui, en apparaissant aux hommes, ont fait briller à leurs yeux la gloire qui est propre à leur nature; c'est ainsi que les chérubins et les séraphins ont été vus par le prophète, environnés d'une gloire éclatante. L'Évangéliste nous élève bien au-dessus de cette gloire, au-dessus de toute nature et de toute gloire créée, et nous conduit jusqu'au faite de tous les biens. Or voici le sens de ses paroles: La gloire que nous avons vue n'est pas la gloire d'un prophète, d'un homme ordinaire, ni même d'un ange, d'un archange, ou de quelqu'une des puissances supérieures, mais c'est comme la gloire du dominateur lui-même, du roi, du Fils unique par nature.
  • Saint Grégoire le Grand
    En effet, dans les saintes Écritures, les particules, de même, comme (sicut, quasi), n'indiquent pas toujours une simple ressemblance, mais quelquefois une parfaite identité, comme dans ces paroles: «Comme du Fils unique du Père».
  • Saint Jean Chrysostome
    Ceux qui ont vu un roi dans toute sa gloire et sa majesté, dans l'impuissance où ils sont de rendre comme ils le voudraient l'impression produite sur eux par tant d'éclat et de splendeur, s'expriment ordinairement de la sorte: Pourquoi vous en dirai-je davantage? C'était comme un roi. Saint Jean s'exprime de la même manière: «Nous avons vu sa gloire comme, celle du Fils unique du Père». Lorsque les anges apparaissaient, c'était toujours comme des serviteurs qui exécutent les ordres de leur maître; mais le Fils de Dieu, quoique sous une forme humaine, se révèle comme étant le Seigneur. D'ailleurs, les créatures le reconnaissent comme leur Maître; l'étoile, en appelant les mages à son berceau; les anges, en annonçant sa naissance aux bergers; l'enfant (Jean-Baptiste), en tressaillant dans le sein de sa mère. Le Père lui-même lui a rendu témoignage du haut des cieux, et le Paraclet en descendant sur lui lors de son baptême. Que dis-je, toute la nature a proclamé bien plus haut que la multitude qu'il était le roi des cieux. Il mettait les démons en fuite, il guérissait toutes les maladies, faisait sortir les morts de leurs tombeaux, retirait les âmes de l'abîme du mal pour les conduire au sommet des plus éminentes vertus. Qui pourrait dire la sagesse de ses préceptes, la force de ses lois divines et la belle harmonie de la vie toute angélique qu'il est venu établir parmi les hommes ?
  • Origène
    Les paroles qui suivent: "Plein de grâce et de vérité", peuvent s'entendre de deux manières différentes, c'est-à-dire de l'humanité et de la divinité du Verbe incarné. Ainsi la plénitude de la grâce se rapporterait à l'humanité, par laquelle le Christ est le chef de l'Eglise et le premier né de toute créature. En effet, c'est en lui que s'est manifesté le plus grand et le plus merveilleux effet de la grâce, en vertu de laquelle l'homme est devenu dieu sans aucun mérite de sa part. La plénitude de la grâce en Jésus-Christ peut encore s'entendre de l'Esprit saint, dont les sept dons remplirent l'humanité du Sauveur. (Is 11) La plénitude de la vérité se rapporte à la divinité. Si vous aimez mieux appliquer au Nouveau Testament cette plénitude de grâce et de vérité, vous pourriez dire avec beaucoup de vraisemblance que la plénitude de la grâce du Nouveau Testament nous a été donnée par Jésus-Christ, et que la vérité des symboles figuratifs de la loi s'est accomplie en lui.
  • Théophylactus
    Ou encore, il est plein de grâce, à cause de la grâce de ses paroles, comme le prédit David: "La grâce est répandue sur vos lèvres" (Ps 44); il est plein de vérité, en comparaison de Moïse et des prophètes qui parlaient ou agissaient eu figure, tandis que toutes les paroles comme toutes les actions de Jésus-Christ étaient vérité.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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