1. Quel est le dessein de Dieu sur l’homme?
Infiniment parfait et bienheureux en Lui-même, Dieu, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le rendre participant de sa vie bienheureuse. Lorsque les temps furent accomplis, Dieu le Père a envoyé son Fils comme Rédempteur et Sauveur des hommes tombés dans le péché, pour les appeler dans son Église et pour leur donner d’être ses fils adoptifs par l’action de l’Esprit Saint et les héritiers de son éternité bienheureuse.
6. Qu’est-ce que Dieu révèle à l’homme?
Dans sa bonté et dans sa sagesse, Dieu se révèle à l’homme. Par les événements et par ses paroles, il se révèle lui-même ainsi que son dessein de bienveillance, qu’il a établi de toute éternité dans le Christ, en faveur des hommes. Ce dessein consiste à faire participer, par la grâce de l’Esprit Saint, tous les hommes à la vie divine, pour qu’ils soient fils adoptifs en son Fils unique.
12. En quoi consiste la Tradition apostolique?
La Tradition apostolique est la transmission du message du Christ, qui s’accomplit, depuis les origines du christianisme, par la prédication, le témoignage, les institutions, le culte, les écrits inspirés. Les Apôtres ont transmis à leurs successeurs, les Évêques, et, à travers eux, à toutes les générations, jusqu’à la fin des temps, ce qu’ils ont reçu du Christ et ce qu’ils ont appris de l’Esprit Saint.
38. Par quel nom Dieu se révèle-t-il ?
À Moïse, Dieu s’est révélé comme le Dieu vivant, « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob » (Ex 3, 6). Il lui a révélé son nom mystérieux : « Je suis Celui qui Est » (YHWH). Déjà, à l’époque de l’Ancien Testament, le nom ineffable de Dieu fut remplacé par celui de Seigneur. Ainsi, dans le Nouveau Testament, Jésus, appelé Seigneur, apparaît comme vrai Dieu.
45. Le mystère de la Sainte Trinité peut-il être connu par la seule raison humaine ?
Dieu a laissé des traces de son être trinitaire dans la création et dans l’Ancien Testament ; mais la profondeur de son être comme Trinité sainte constitue un mystère inaccessible à la seule raison humaine, et même à la foi d’Israël, avant l’Incarnation du Fils de Dieu et l’envoi de l’Esprit Saint. Ce mystère a été révélé par Jésus Christ et il est à la source de tous les autres mystères.
46. Que Jésus Christ nous révèle-t-il du mystère du Père ?
Jésus Christ nous révèle que Dieu est « Père », non seulement parce qu’il est le Créateur de l’univers et de l’homme, mais surtout parce qu’il engendre éternellement en son sein le Fils, qui est son Verbe, « reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de sa substance » (He 1, 3).
53. Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde ?
Le monde a été créé pour la gloire de Dieu, qui a voulu manifester et communiquer sa bonté, sa vérité et sa beauté. La fin ultime de la création, c’est que Dieu, dans le Christ, puisse être « tout en tous » (1 Co 15, 28), pour sa gloire et pour notre bonheur.
« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu » (saint Irénée).
57. Si Dieu est tout-puissant et providence, pourquoi alors le mal existe-t-il ?
Seul l’ensemble de la foi chrétienne peut donner réponse à cette question, à la fois douloureuse et mystérieuse. En aucune manière, Dieu n’est la cause du mal, ni directement, ni indirectement.
Il éclaire le mystère du mal par son Fils Jésus Christ, mort et ressuscité pour vaincre le grand mal moral qu’est le péché des hommes, racine des autres maux.
58. Pourquoi Dieu permet-il le mal ?
La foi nous donne la certitude que Dieu ne permettrait pas le mal s’il ne faisait pas sortir le bien du mal lui-même. Cela, Dieu l’a déjà merveilleusement accompli dans la mort et la résurrection du Christ. En effet, du mal moral le plus grand, la mort de son Fils, il a tiré les plus grands biens, la glorification du Christ et notre rédemption.
82. Pourquoi Jésus est-il appelé « Christ » ?
« Christ » en grec, « Messie » en hébreu, signifie « oint ».
Jésus est le Christ parce qu’il a été consacré par Dieu, oint par l’Esprit Saint pour sa mission rédemptrice. Il est le Messie attendu par Israël, envoyé dans le monde par le Père. Jésus a accepté le titre de Messie en en précisant toutefois le sens : « Descendu du Ciel » (Jn 3, 13), crucifié puis ressuscité, il est le Serviteur souffrant, qui « donne sa vie pour racheter la multitude » (Mt 20, 28). Du nom Christ dérive notre nom de chrétiens.
97. Comment Marie collabore-t-elle au dessein divin du salut ?
Par la grâce de Dieu, Marie est restée préservée de tout péché personnel durant toute son existence. Elle est « pleine de grâce » (Lc 1, 28), la «Toute Sainte ». Quand l’ange lui annonça qu’elle mettrait au monde « le Fils du Très-Haut » (Lc 1, 32), elle donna librement son consentement dans « l’obéissance de la foi » (Rm 1, 5). Marie s’est livrée totalement à la Personne et à l’œuvre de son Fils Jésus, acceptant de toute son âme la volonté divine du salut.
98. Que signifie la conception virginale de Jésus ?
Elle signifie que Jésus a été conçu dans le sein de la Vierge par la seule puissance de l’Esprit Saint, sans intervention de l’homme. Il est Fils du Père céleste selon sa nature divine, Fils de Marie selon sa nature humaine, mais vraiment Fils de Dieu dans ses deux natures, étant en lui-même une seule Personne, qui est divine.
99. En quel sens Marie est-elle « toujours vierge » ?
Dans le sens qu’elle est « restée vierge en concevant son Fils, vierge en l’enfantant, vierge en le portant, vierge en le nourrissant de son sein, vierge mère, vierge toujours » (saint Augustin). Cependant, quand les Évangiles parlent de « frères et sœurs de Jésus », il s’agit de parents proches de Jésus, selon une expression utilisée dans la Sainte Écriture.
100. De quelle manière la maternité spirituelle de Marie est-elle universelle ?
Marie a un Fils unique, Jésus, mais, en lui, sa maternité spirituelle s’étend à tous les hommes, qu’il est venu sauver.
Obéissante aux côtés du nouvel Adam, qui est Jésus Christ, la Vierge est la nouvelle Ève, la véritable mère des vivants, qui coopère avec son amour maternel à leur naissance et à leur croissance dans l’ordre de la grâce. Vierge et Mère, Marie est la figure de l’Église, sa plus parfaite réalisation.
101. En quel sens toute la vie du Christ est-elle Mystère ?
Toute la vie du Christ est un événement de révélation. Ce qui est visible dans la vie terrestre du Christ conduit à son Mystère invisible, surtout au Mystère de sa filiation divine : « Qui me voit, voit le Père » (Jn 14, 9). D’autre part, bien que le salut soit pleinement accompli par la croix et la résurrection, la vie entière du Christ est Mystère de salut, car tout ce que Jésus a fait, a dit et a souffert avait pour but de sauver l’homme déchu et de le rétablir dans sa vocation de fils de Dieu.
109. Dans le Royaume, quelle autorité confère le Christ à ses Apôtres ?
Jésus choisit les Douze, futurs témoins de sa Résurrection.
Il les fait participer à sa mission et à son autorité pour enseigner, pour pardonner les péchés, pour édifier et pour gouverner l’Église. Dans ce collège, Pierre reçoit « les clefs du Royaume » (Mt 16, 19) et occupe la première place, avec la 46 mission de garder la foi dans son intégrité et de confirmer ses frères.
117. Qui est responsable de la mort de Jésus ?
La passion et la mort de Jésus ne peuvent être imputées indistinctement ni à tous les Juifs alors vivants, ni aux Juifs venus ensuite dans le temps et dans l’espace. Tout pécheur individuel, c’est-à-dire tout homme, est réellement la cause et l’instrument des souffrances du Rédempteur. Sont plus gravement coupables ceux qui, surtout s’ils sont chrétiens, retombent souvent dans le péché et se complaisent dans les vices.
118. Pourquoi la mort du Christ fait-elle partie du dessein de Dieu ?
Pour réconcilier en lui tous les hommes, voués à la mort à cause du péché, Dieu a pris l’initiative pleine d’amour d’envoyer son Fils afin qu’il se soumette à la mort pour les pécheurs. Annoncée dans l’Ancien Testament, en particulier comme sacrifice du Serviteur souffrant, la mort du Christ est arrivée « selon les Écritures ».
119. Comment le Christ s’est-il offert lui-même au Père ?
Toute la vie du Christ est offerte librement au Père pour accomplir son dessein de salut. Il a donné sa vie « en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45). Par là, il réconcilie toute l’humanité avec Dieu. Sa souffrance et sa mort manifestent que sa propre humanité a été l’instrument libre et parfait de l’Amour divin qui veut le salut de tous les hommes.
120. Comment s’exprime l’offrande de Jésus lors la dernière Cène ?
Au cours de la dernière Cène avec ses Apôtres, la veille de sa passion, Jésus anticipe, c’est-à-dire signifie et réalise par avance, l’offrande volontaire de lui-même : « Ceci est mon corps livré pour vous » (Lc 22, 19), « Ceci est mon sang répandu…» (Mt 26, 28). Ainsi, il a institué en même temps l’Eucharistie comme « mémorial » (cf. 1 Co 11, 25) de son sacrifice et ses Apôtres comme prêtres de la nouvelle Alliance.
121. Que s’est-il produit lors de l’agonie au jardin de Gethsémani ?
Malgré l’horreur que cause la mort dans l’humanité toute sainte de celui qui est l’« Auteur de la Vie » (Ac 3, 15), la volonté humaine du Fils de Dieu adhère à la volonté du Père : pour nous sauver, Jésus accepte de porter nos péchés dans son corps, « en devenant obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2, 8).
122. Quels sont les effets du sacrifice du Christ sur la croix ?
Jésus a librement offert sa vie en sacrifice d’expiation, c’est-à-dire qu’il a réparé nos fautes par la pleine obéissance de son amour jusqu’à la mort. Cet « amour jusqu’au bout » (Jn 13, 1) du Fils de Dieu réconcilie toute l’humanité avec le Père. Le sacrifice pascal du Christ rachète donc tous les hommes d’une façon unique, parfaite et définitive, et leur ouvre la communion avec Dieu.
131. Quels sont le sens et la portée de la Résurrection pour le salut ?
La Résurrection est le point culminant de l’Incarnation. Elle confirme la divinité du Christ, ainsi que tout ce qu’il a fait et enseigné. Elle réalise toutes les promesses divines en notre faveur. De plus, le Ressuscité, vainqueur du péché et de la mort, est le principe de notre justification et de notre résurrection.
Dès à présent, elle nous procure la grâce de l’adoption filiale qui est une participation réelle à la vie du Fils unique, lequel, à la fin des temps, ressuscitera notre corps.
149. Quel est le commencement et l’achèvement de l’Église ?
L’Église a son commencement et son achèvement dans le dessein éternel de Dieu. Elle a été préparée dans l’Ancienne Alliance par l’élection d’Israël, signe du rassemblement futur de toutes les nations. Fondée sur la parole et sur l’action de Jésus Christ, elle s’est accomplie surtout par sa mort rédemptrice et sa résurrection. Elle s’est manifestée ensuite comme mystère de salut par l’effusion de l’Esprit Saint à la Pentecôte.
Elle aura son achèvement à la fin des temps comme assemblée céleste de tous les rachetés.
156. De quelle manière l’Église est-elle corps du Christ ?
Par l’Esprit Saint, le Christ, mort et ressuscité, unit intimement à lui-même ses fidèles. Ainsi, ceux qui croient au Christ, parce qu’ils sont étroitement unis à lui, surtout dans l’Eucharistie, sont unis entre eux par la charité, formant un seul corps, l’Église, dont l’unité se réalise dans la diversité des membres et des fonctions.
157. Qui est la tête de ce corps ?
Le Christ « est la Tête du corps, c’est-à-dire de l’Église » (Col 1, 18). L’Église vit de lui, en lui et par lui. Le Christ et l’Église forment le « Christ total » (saint Augustin). « Tête et membres, une seule et même personne mystique pour ainsi dire » (saint Thomas d’Aquin).
158. Pourquoi dit-on de l’Église qu’elle est l’épouse du Christ ?
Parce que le Seigneur lui-même s’est défini comme l’« Époux » (Mc 2, 19) qui a aimé l’Église, qui s’est lié à elle par une Alliance éternelle. Il s’est livré pour elle, afin de la purifier par son sang, de la « rendre sainte » (Ep 5, 26) et d’en faire la mère féconde de tous les fils de Dieu. Si le terme de « corps » fait apparaître l’unité de la « tête » et des membres, le terme « épouse » met en relief la distinction des deux dans une relation personnelle.
181. Pourquoi le ministère ecclésial a-t-il aussi un caractère personnel ?
Le ministère ecclésial a aussi un caractère personnel, parce que, en vertu du sacrement de l’Ordre, chacun est responsable devant le Christ, qui l’a personnellement appelé en lui confiant une mission.
189. Comment les fidèles laïcs participent-ils à la fonction sacerdotale du Christ ?
Ils y participent en offrant – comme sacrifice spirituel « offert à Dieu par Jésus Christ » (1 P 2, 5), par-dessus tout dans l’Eucharistie – leur propre vie, avec leurs actions, leurs prières et leurs engagements apostoliques, leur vie de famille et leur travail quotidien, les difficultés de la vie supportées en patience et les moments de détente corporelle et spirituelle. De cette manière, les laïcs qui s’engagent pour le Christ et qui sont consacrés par l’Esprit Saint offrent eux aussi à Dieu le monde lui-même.
206. Que signifie mourir dans le Christ Jésus ?
Cela signifie mourir dans la grâce de Dieu, sans péché mortel. Celui qui croit au Christ et qui suit son exemple peut ainsi transformer sa mort en acte d’obéissance et d’amour envers le Père. « Cette parole est sûre : si nous mourons avec lui, avec lui nous vivrons » (2 Tm 2, 11).
207. Qu’est-ce que la vie éternelle ?
La vie éternelle est la vie qui commence aussitôt après la mort. Elle n’aura pas de fin. Elle sera précédée pour chacun par un jugement particulier prononcé par le Christ, juge des vivants et des morts, et elle sera scellée au jugement final.
218. Qu’est-ce que la Liturgie ?
La Liturgie est la célébration du Mystère du Christ, en particulier de son Mystère pascal. Dans la liturgie, par l’intermédiaire de l’exercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ, est signifiée et réalisée, par des signes, la sanctification des hommes. Le Corps mystique du Christ, à savoir la tête et les membres, exerce le culte public qui est dû à Dieu.
219. Quelle est la place de la Liturgie dans la vie de l’Église ?
Action sacrée par excellence, la liturgie constitue le sommet vers lequel tend l’action de l’Église et en même temps la source d’où provient sa force de vie. Par la liturgie, le Christ continue dans son Église, avec elle et par elle l’œuvre de notre rédemption.
220. En quoi consiste l’économie sacramentelle ?
L’économie sacramentelle consiste dans le fait de communiquer les fruits de la rédemption du Christ par la célébration des sacrements de l’Église, en tout premier lieu de l’Eucharistie, « jusqu’à ce qu’il revienne » (1 Co 11, 26).
221. Comment le Père est-il la source et la fin de la liturgie ?
Dans la liturgie, le Père nous comble de ses bénédictions en son Fils incarné, mort et ressuscité pour nous, et il répand dans nos cœurs l’Esprit Saint. En même temps, l’Église bénit le Père par l’adoration, la louange, l’action de grâces, et elle implore le don de son Fils et de l’Esprit Saint.
223. Dans la liturgie, comment le Saint-Esprit agit-il par rapport à l’Église ?
Dans la liturgie s’opère la coopération la plus étroite de l’Esprit Saint et de l’Église. L’Esprit Saint prépare l’Église à rencontrer son Seigneur. Il rappelle le Christ à la foi de l’assemblée et le lui manifeste. Il rend présent et actualise le mystère du Christ ; il unit l’Église à la vie et à la mission du Christ, et il fait fructifier en elle le don de la communion.
224. Pourquoi les sacrements ? Combien y en a-t-il ?
Les sacrements sont des signes sensibles et efficaces de la grâce, institués par le Christ et confiés à l’Église, par lesquels nous est donnée la vie divine. Ils sont au nombre de sept : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Onction des malades, l’Ordre et le Mariage.
225. Quel est le rapport des sacrements avec le Christ ?
Les mystères de la vie du Christ constituent le fondement de ce que maintenant, par les ministres de l’Église, le Christ dispense dans les sacrements.
« Ce qui était visible dans notre Sauveur est passé dans les sacrements » (saint Léon le Grand).
227. Qu’est-ce que le caractère sacramentel ?
C’est un sceau spirituel conféré par les sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l’Ordre. Il est promesse et garantie de la protection divine. En vertu de ce sceau, le chrétien est configuré au Christ ; il participe de diverses manières à son sacerdoce. Il fait partie de l’Église selon des états et des fonctions différents. Il a ainsi pour vocation le culte divin et le service de l’Église. Puisque leur caractère est indélébile, les sacrements qui l’impriment ne sont reçus qu’une seule fois dans la vie.
229. Pourquoi les sacrements sont-ils efficaces ?
Les sacrements sont efficaces ex opere operato (« par le fait même que l’action sacramentelle est accomplie »). C’est en effet le Christ qui agit en eux et qui communique la grâce qu’ils signifient, indépendamment de la sainteté personnelle du ministre ; toutefois les fruits du sacrement dépendent aussi des dispositions de ceux qui les reçoivent.
230. Pourquoi les sacrements sont-ils nécessaires au salut ?
Même s’ils ne sont pas tous donnés à chaque croyant, les sacrements sont nécessaires à ceux qui croient au Christ, parce qu’ils confèrent les grâces sacramentelles, le pardon des péchés, l’adoption comme fils de Dieu, la conformation au Christ Seigneur et l’appartenance à l’Église. L’Esprit Saint guérit et transforme ceux qui les reçoivent.
231. Qu’est-ce que la grâce sacramentelle ?
La grâce sacramentelle est la grâce de l’Esprit Saint, donnée par le Christ et propre à chaque sacrement. Cette grâce aide le fidèle sur le chemin de la sainteté ; elle aide aussi l’Église à croître dans la charité et dans son témoignage.
232. Quel est le rapport des sacrements avec la vie éternelle ?
Dans les sacrements, l’Église reçoit déjà une anticipation de la vie éternelle, tout en demeurant « dans l’attente de la bienheureuse espérance et de la manifestation de la gloire de notre Dieu et Seigneur Jésus Christ » (Tt 2, 13).
233. Qui agit dans la liturgie ?
Dans la liturgie, c’est le Christ total (« Christus Totus »), Tête et Corps, qui agit. En tant que Souverain Prêtre, il célèbre avec son Corps, qui est l’Église du ciel et de la terre.
235. Comment l’Église de la terre célèbre-t-elle la liturgie ?
L’Église sur la terre célèbre la liturgie en tant que peuple sacerdotal, au sein duquel chacun agit selon sa fonction propre, dans l’unité de l’Esprit Saint. Les baptisés s’offrent en sacrifice spirituel, les ministres ordonnés célèbrent selon l’Ordre qu’ils ont reçu pour le service de tous les membres de l’Église ; Évêques et prêtres agissent dans la personne du Christ Tête.
236. Comment est célébrée la liturgie ?
La célébration liturgique est composée de signes et de symboles, dont la signification, enracinée dans la création et dans les cultures humaines, se précise dans les événements de l’Ancienne Alliance et s’accomplit pleinement dans la Personne et dans les œuvres du Christ.
237. D’où proviennent les signes sacramentels ?
Certains proviennent de la création (la lumière, l’eau, le feu, le pain, le vin, l’huile) ; d’autres proviennent de la vie sociale (laver, oindre, rompre le pain) ; d’autres encore, de l’histoire du salut dans l’Ancienne Alliance (les rites de la Pâque, les sacrifices, l’imposition des mains, les consécrations). De tels signes, dont certains sont prescrits et immuables, assumés par le Christ, sont porteurs de l’action du salut et de la sanctification.
240. Quel est le but des images saintes ?
L’image du Christ est l’icône liturgique par excellence ; les autres images représentant la Vierge et les saints signifient le Christ qui est glorifié en eux. Elles proclament le message évangélique lui-même que la Sainte Écriture transmet par la parole. Elles contribuent à réveiller et à nourrir la foi des croyants.
242. Quel est le rôle de l’année liturgique ?
Au cours de l’année liturgique, l’Église célèbre la totalité du Mystère du Christ, de son Incarnation jusqu’à son retour dans la gloire. Certains jours, l’Église vénère avec une affection spéciale la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, et elle fait aussi mémoire des saints, qui ont vécu pour le Christ, qui ont souffert avec lui et qui sont avec lui dans la gloire.
243. Qu’est-ce que la liturgie des Heures ?
La liturgie des Heures, prière publique et habituelle de l’Église, est la prière du Christ avec son Corps. Par elle, le Mystère du Christ, que nous célébrons dans l’Eucharistie, sanctifie et transfigure le temps de chaque jour. Elle se compose principalement de Psaumes et d’autres textes bibliques, ainsi que de lectures des Pères et des maîtres spirituels.
244. L’Église a-t-elle besoin de lieux pour célébrer la liturgie ?
Le culte « en esprit et en vérité » (Jn 4, 24) de la Nouvelle Alliance n’est lié à aucun lieu en particulier, car le Christ est le véritable temple de Dieu, grâce auquel les chrétiens et l’Église entière deviennent, sous l’action de l’Esprit Saint, temples du Dieu vivant. Toutefois, le Peuple de Dieu, dans sa condition terrestre, a besoin de lieux où la communauté peut se rassembler pour célébrer la liturgie.
246. Quels sont les endroits privilégiés à l’intérieur des édifices sacrés ?
Ce sont : l’autel, le tabernacle, le lieu où sont conservés le saint-chrême et les autres huiles saintes, le siège de l’Évêque (cathèdre) ou du curé, l’ambon, la cuve baptismale, le confessionnal.
262. Peut-on être sauvé sans le Baptême ?
Parce que le Christ est mort pour le salut de tous les hommes, peuvent aussi être sauvés sans le Baptême ceux qui sont morts à cause de la foi (Baptême du sang), les catéchumènes et de même ceux qui, sous la motion de la grâce, sans avoir la connaissance du Christ ni de l’Église, recherchent sincèrement Dieu et s’efforcent d’accomplir sa volonté (Baptême de désir). Quant aux petits enfants morts sans Baptême, l’Église dans sa liturgie les confie à la miséricorde de Dieu.
267. Quel est le rite essentiel de la Confirmation ?
Le rite essentiel de la Confirmation est l’onction avec le saint-chrême (huile parfumée, consacrée par l’Évêque). Il s’effectue par l’imposition des mains par le ministre, qui prononce les paroles sacramentelles propres au sacrement. En Occident, cette onction est faite sur le front des baptisés avec ces paroles : « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu ». Dans les Églises orientales de rite byzantin, l’onction est faite aussi sur d’autres parties du corps, avec la formule : « Je te marque du don de l’Esprit Saint ».
271. Qu’est-ce que l’Eucharistie ?
L’Eucharistie est le sacrifice même du Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu’il a instituée pour perpétuer au long des siècles jusqu’à son retour le sacrifice de la croix, confiant ainsi à son Église le mémorial de sa Mort et de sa Résurrection
L’Eucharistie est le signe de l’unité, le lien de la charité, le repas pascal, où l’on reçoit le Christ, où l’âme est comblée de grâce et où est donné le gage de la vie éternelle.
272. Quant le Christ a-t-il institué l’Eucharistie ?
Il l’a instituée le Jeudi saint, « la nuit même où il était livré » (1 Co 11, 23), alors qu’il célébrait la dernière Cène avec ses Apôtres.
273. Comment l’a-t-il instituée ?
Après avoir réuni ses Apôtres au Cénacle, Jésus prit le pain dans ses mains, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous ». Puis il prit dans ses mains la coupe remplie de vin et leur dit : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi ».
274. Que représente l’Eucharistie dans la vie de l’Église ?
Elle est la source et le sommet de toute la vie chrétienne.
Dans l’Eucharistie culminent l’action sanctifiante de Dieu envers nous et le culte que nous lui rendons. L’Eucharistie renferme tout le bien spirituel de l’Église : le Christ lui-même, notre Pâque. La communion de la vie divine et l’unité du Peuple de Dieu sont exprimées et réalisées par l’Eucharistie. À travers la célébration eucharistique, nous nous unissons déjà à la liturgie du Ciel et nous anticipons la vie éternelle.
276. Quelle est la place de l’Eucharistie dans le plan divin du salut ?
Dans l’Ancienne Alliance, l’Eucharistie est préfigurée surtout par le repas pascal célébré chaque année par les Hébreux avec les pains azymes, en souvenir du départ précipité et libérateur de l’Égypte. Jésus l’a annoncée dans son enseignement et il l’a instituée en célébrant la dernière Cène avec ses Apôtres, au cours du repas pascal. Fidèle au commandement du Seigneur : «Vous ferez cela, en mémoire de moi » (1 Co 11, 24), l’Église a toujours célébré l’Eucharistie, surtout le dimanche, jour de la Résurrection de Jésus.
280. En quel sens l’Eucharistie est-elle mémorial du sacrifice du Christ ?
L’Eucharistie est mémorial en ce sens qu’elle rend présent et actualise le sacrifice que le Christ a offert à son Père, une fois pour toutes, sur la croix, en faveur de l’humanité. Le caractère sacrificiel de l’Eucharistie se manifeste dans les paroles mêmes de l’institution : « Ceci est mon corps livré pour vous » et « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous » (Lc 22, 19-20). Le sacrifice de la croix et le sacrifice de l’Eucharistie sont un unique sacrifice. La victime et celui qui l’offre sont identiques. Seule la manière de l’offrir diffère. Le sacrifice est sanglant sur la croix, non sanglant dans l’Eucharistie.
281. De quelle manière l’Église participe-t-elle au sacrifice eucharistique ?
Dans l’Eucharistie, le sacrifice du Christ devient aussi le sacrifice des membres de son Corps. La vie des fidèles, leur louange, leur action, leur prière, leur travail, sont unis à ceux du Christ. En tant que sacrifice, l’Eucharistie est aussi offerte pour tous les fidèles, pour les vivants et les défunts, en réparation des péchés de tous les hommes, et pour obtenir de Dieu des bienfaits spirituels et temporels. De plus, l’Église du ciel est présente dans l’offrande du Christ.
282. Comment Jésus est-il présent dans l’Eucharistie ?
Jésus Christ est présent dans l’Eucharistie d’une façon unique et incomparable. Il est présent en effet de manière vraie, réelle, substantielle : avec son Corps et son Sang, avec son Âme et sa divinité. Dans l’Eucharistie, est donc présent de manière sacramentelle, c’est-à-dire sous les espèces du pain et du vin, le Christ tout entier, Dieu et homme.
283. Que signifie la transsubstantiation ?
La transsubstantiation signifie la conversion de toute la substance du pain en la substance du Corps du Christ et de toute la substance du vin en la substance de son Sang. Cette conversion se réalise au cours de la prière eucharistique, par l’efficacité de la parole du Christ et de l’action de l’Esprit Saint. Toutefois, les apparences sensibles du pain et du vin, c’est-à-dire les « espèces eucharistiques », demeurent inchangées.
285. Jusqu’à quand demeure la présence eucharistique du Christ ?
Elle demeure tant que subsistent les espèces eucharistiques.
287. Pourquoi l’Eucharistie est-elle le banquet pascal ?
L’Eucharistie est le banquet pascal parce que le Christ, accomplissant sacramentellement sa pâque, nous donne son Corps et son Sang offerts en nourriture et en boisson. Il nous unit à lui et entre nous dans son sacrifice.
292. Quels sont les fruits de la Communion ?
La Communion fait grandir notre union au Christ et avec son Église. Elle maintient et renouvelle la vie de grâce reçue au Baptême et à la Confirmation, et elle accroît l’amour envers le prochain.
En nous fortifiant dans la charité, elle efface les péchés véniels et nous préserve, pour l’avenir, des péchés mortels.
295. Pourquoi le Christ a-t-il institué les sacrements de la Pénitence et de l’Onction des malades ?
Le Christ, médecin de l’âme et du corps, les a institués parce que la vie nouvelle qu’il nous a donnée par les sacrements de l’initiation chrétienne peut être affaiblie et même perdue à cause du péché. C’est pourquoi le Christ a voulu que l’Église continue son œuvre de guérison et de salut, grâce aux deux sacrements de guérison.
297. Pourquoi y a-t-il un sacrement de la Réconciliation après le Baptême ?
Parce que la vie nouvelle de la grâce, reçue au Baptême, n’a pas supprimé la faiblesse de la nature humaine, ni l’inclination au péché (c’est-à-dire la concupiscence), le Christ a institué ce sacrement pour la conversion des baptisés qui se sont éloignés de lui par le péché.
298. Quand ce sacrement fut-il institué ?
Le Christ ressuscité a institué ce sacrement quand il est apparu à ses Apôtres, le soir de Pâques, et qu’il leur a dit : « Recevez l’Esprit Saint ; tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus » (Jn 20, 22-23).
299. Les baptisés ont-ils besoin de se convertir ?
L’appel du Christ à la conversion retentit en permanence dans la vie des baptisés. La conversion est un combat continuel de toute l’Église, qui est sainte, mais qui, en son sein, comprend des pécheurs.
302. Quels sont les éléments essentiels du sacrement de la Réconciliation ?
Ils sont au nombre de deux : les actes accomplis par l’homme qui se convertit sous l’action de l’Esprit Saint et l’absolution du prêtre qui, au nom de Christ, accorde le pardon et précise les modalités de la satisfaction.
306. Pourquoi les péchés véniels sont-il aussi objet de la confession sacramentelle ?
Bien que la confession des péchés véniels ne soit pas nécessaire au sens strict, elle est vivement recommandée par l’Église, parce qu’elle contribue à former la conscience droite et à lutter contre les inclinations mauvaises, pour se laisser guérir par le Christ et progresser dans la vie de l’Esprit.
307. Qui est le ministre du sacrement ?
Le Christ a confié le ministère de la Réconciliation à ses Apôtres, aux Évêques, leurs successeurs, et aux prêtres, leurs collaborateurs, qui deviennent ainsi les instruments de la miséricorde et de la justice de Dieu. Ils exercent le pouvoir de pardonner les péchés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
312. u’est-ce que les indulgences ?
Les indulgences sont la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà pardonnée.
À certaines conditions, le fidèle acquiert cette rémission, pour lui-même ou pour les défunts, par le ministère de l’Église qui, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue le trésor des mérites du Christ et des saints.
315. Quel est le comportement de l’Église envers les malades ?
Ayant reçu du Seigneur le commandement de guérir les malades, l’Église s’emploie à le réaliser par les soins qu’elle leur apporte, ainsi que par la prière d’intercession avec laquelle elle les accompagne. Elle dispose surtout d’un sacrement spécifique en leur faveur, institué par le Christ lui-même et attesté par saint Jacques : « Si l’un de vous est malade, qu’il appelle ceux qui dans l’Église exercent la fonction d’Anciens : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur » (Jc 5, 14-15).
319. Quels sont les effets du sacrement ?
Le sacrement confère une grâce spéciale, qui unit plus intimement le malade à la Passion du Christ, pour son bien et pour le bien de toute l’Église. Elle lui apporte le réconfort, la paix, le courage et le pardon des péchés si le malade n’a pu se confesser. Le sacrement procure aussi parfois, si Dieu le veut, le rétablissement de la santé physique. De toute manière, l’onction des malades prépare au passage vers la Maison du Père.
320. Qu’est-ce que le Viatique ?
Le Viatique est l’Eucharistie reçue par ceux qui vont quitter cette vie terrestre et qui préparent leur passage vers la vie éternelle.
Reçue au moment de passer de ce monde au Père, la Communion au Corps et au Sang du Christ mort et ressuscité est semence de vie éternelle et puissance de résurrection.
322. Qu’est ce que le sacrement de l’Ordre ?
C’est le sacrement par lequel la mission confiée par le Christ à ses Apôtres continue à être exercée dans l’Église, jusqu’à la fin des temps.
323. Pourquoi l’appelle-t-on sacrement de l’Ordre ?
Ordre indique un corps de l’Église, dans lequel on est intégré au moyen d’une consécration spéciale (Ordination)
Par un don particulier du Saint-Esprit, cette consécration permet d’exercer un pouvoir sacré au nom et par l’autorité du Christ pour le service du Peuple de Dieu.
324. Quelle est la place du sacrement de l’Ordre dans le dessein divin du salut ?
Dans l’Ancien Testament, il y a des préfigurations de ce sacrement : le service des Lévites, de même que le sacerdoce d’Aaron et l’institution des soixante-dix Anciens (cf. Nb 11, 25). Ces préfigurations ont leur accomplissement dans le Christ Jésus qui, par le sacrifice de la croix, est le « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tm 2,5), « grand-prêtre selon le sacerdoce de Melchisédech » (He 5, 10).
L’unique sacerdoce du Christ se rend présent par le sacerdoce ministériel.
« Aussi le Christ est-il le seul vrai prêtre, les uns et les autres n’étant que ses ministres » (saint Thomas d’Aquin).
327. Quelle est la fonction de l’Évêque dans l’Église particulière qui lui est confiée ?
L’Évêque, auquel est confiée une Église particulière, est le principe visible et le fondement de l’unité de cette Église, envers laquelle, comme vicaire du Christ, il remplit la charge pastorale, aidé par ses prêtres et ses diacres.
328. Quel est l’effet de l’Ordination presbytérale ?
L’onction de l’Esprit Saint marque le prêtre d’un caractère spirituel indélébile ; elle le configure au Christ prêtre et le rend capable d’agir au nom du Christ Tête. Coopérateur de l’Ordre épiscopal, il est consacré pour annoncer l’Évangile, célébrer le culte divin, surtout l’Eucharistie, dont il tire la force pour son ministère, et pour être le pasteur des fidèles.
330. Quel est l’effet de l’Ordination diaconale ?
Le diacre, configuré au Christ serviteur de tous, est ordonné pour le service de l’Église. Sous l’autorité de son Évêque, il exerce ce service dans le cadre du ministère de la parole, du culte divin, de la charge pastorale et de la charité.
335. Quels sont les effets du sacrement de l’Ordre ?
Ce sacrement donne une effusion particulière de l’Esprit Saint, qui configure l’ordinand au Christ dans sa triple fonction de Prêtre, Prophète et Roi, selon les degrés respectifs du sacrement.
L’ordination confère un caractère spirituel indélébile, c’est pourquoi il ne peut être répété ni conféré pour un temps limité.
336. Avec quelle autorité est exercé le sacerdoce ministériel ?
Dans l’exercice de leur ministère sacré, les prêtres ordonnés parlent et agissent, non pas en vertu d’une autorité propre, ni même par mandat ou délégation de la communauté, mais dans la Personne du Christ Tête et au nom de l’Église. De ce fait, le sacerdoce ministériel se différencie radicalement, et pas seulement par une différence de degré, du sacerdoce commun des fidèles, au service duquel le Christ l’a institué.
357. Comment la vie morale du chrétien est-elle liée à la foi et aux sacrements ?
Ce que professe le Symbole de la foi, les sacrements le communiquent. Par eux en effet, les fidèles reçoivent la grâce du Christ et les dons de l’Esprit Saint, qui les rendent capables de vivre la vie nouvelle de fils de Dieu dans le Christ accueilli avec la foi.
359. Comment l’homme parvient-il à la béatitude ?
L’homme parvient à la béatitude en raison de la grâce du Christ, qui le rend participant de sa vie divine. Dans l’Évangile, le Christ montre aux siens la route qui conduit au bonheur sans fin : les Béatitudes. La grâce du Christ agit aussi en tout homme qui, suivant sa conscience droite, recherche et aime le vrai et le bien, et évite le mal.
362. Qu’est ce que la béatitude éternelle ?
Elle est la vision de Dieu dans la vie éternelle, où nous serons pleinement « participants de la nature divine » (2 P 1, 4), de la gloire du Christ et de la jouissance de la vie trinitaire.
La béatitude dépasse les capacités humaines. Elle est un don surnaturel et gratuit de Dieu, comme la grâce qui y conduit. La béatitude promise nous place devant des choix moraux décisifs concernant les biens terrestres, nous incitant à aimer Dieu pardessus tout.
366. Quelle place tient la liberté humaine dans l’ordre du salut ?
Notre liberté est fragile à cause du premier péché. Cette fragilité devient plus aiguë avec les péchés ultérieurs. Mais le Christ « nous a libérés, pour que nous soyons vraiment libres » (Ga 5, 1). Par sa grâce, l’Esprit Saint nous conduit à la liberté spirituelle, pour faire de nous ses libres collaborateurs, dans l’Église et dans le monde.
420. Qu’est-ce que la Loi nouvelle ou Loi évangélique ?
La Loi nouvelle ou Loi évangélique, proclamée et réalisée par le Christ, est la plénitude et l’accomplissement de la Loi divine, naturelle et révélée. Elle se résume dans le commandement de l’amour de Dieu et du prochain, et de l’amour des uns envers les autres comme le Christ nous a aimés. Elle est aussi une réalité intérieure à l’homme : la grâce du Saint- Esprit, qui rend possible un tel amour. Elle est « la loi de liberté » (Ga 1, 25), car elle incline à agir spontanément sous l’impulsion de la charité.
« La Loi nouvelle est d’abord la grâce même de l’Esprit Saint, qui est donnée aux croyants dans le Christ » (saint Thomas d’Aquin).
421. Où se trouve la Loi nouvelle ?
La Loi nouvelle se trouve dans toute la vie et la prédication du Christ, et dans la catéchèse morale des Apôtres. Le Discours sur la Montagne en est la principale expression.
422. Qu’est-ce que la justification ?
La justification est l’œuvre la plus excellente de l’amour de Dieu. Elle est l’action miséricordieuse et gratuite de Dieu qui nous remet nos péchés et qui nous rend justes et saints dans tout notre être. Cela se réalise par la grâce de l’Esprit Saint, qui nous a été méritée par la passion du Christ et qui nous est donnée par le Baptême. La justification ouvre la voie à la libre réponse de l’homme, c’est-à-dire à la foi au Christ et à la collaboration avec la grâce de l’Esprit Saint.
426. Qu’est-ce que le mérite ?
Le mérite est ce qui donne droit à la récompense pour une action bonne. Dans ses rapports avec Dieu, l’homme, de lui-même, ne peut rien mériter, ayant tout reçu gratuitement de Dieu. Néanmoins, Dieu lui donne la possibilité d’acquérir des mérites par son union à la charité du Christ, source de nos mérites devant Dieu. Les mérites des bonnes œuvres doivent donc être attribués avant tout à la grâce divine, et ensuite à la volonté libre de l’homme.
428. Sommes-nous tous appelés à la sainteté chrétienne ?
Tous les fidèles sont appelés à la sainteté chrétienne. Elle est la plénitude de la vie chrétienne et la perfection de la charité ; elle se réalise dans l’union intime avec le Christ et, en lui, avec la Sainte Trinité. Le chemin de sanctification du chrétien, après être passé par la croix, aura son achèvement dans la résurrection finale des justes, dans laquelle Dieu sera tout en tous.
456. Quel est la nature de la famille dans le plan de Dieu ?
Un homme et une femme unis par le mariage forment ensemble, avec leurs enfants, une famille. Dieu a institué la famille et l’a dotée de sa constitution fondamentale. Le mariage et la famille sont ordonnés au bien des époux, à la procréation et à l’éducation des enfants. Entre les membres d’une 139 famille s’établissent des relations personnelles et des responsabilités primordiales. Dans le Christ, la famille devient une église domestique, parce qu’elle est communauté de foi, d’espérance et d’amour.
491. De quelle manière tous les baptisés sont-ils appelés à vivre la chasteté ?
Tous les baptisés, suivant le Christ modèle de chasteté, sont appelés à mener une vie chaste, selon leur état de vie : les uns, en vivant dans la virginité ou dans le célibat consacré, manière éminente de se consacrer plus facilement à Dieu d’un cœur sans partage ; les autres, s’ils sont mariés, en pratiquant la chasteté conjugale ; s’ils ne sont pas mariés, en vivant la chasteté dans la continence.
560. Quel est le chemin de notre prière ?
Le chemin de notre prière est le Christ, car elle s’adresse à Dieu notre Père, mais ne parvient jusqu’à lui que si, au moins de façon implicite, nous prions au Nom de Jésus. Son humanité est en effet la seule voie par laquelle l’Esprit Saint nous enseigne à prier le Notre Père. C’est pourquoi les prières liturgiques s’achèvent par la formule « Par Jésus, le Christ, notre Seigneur ».


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