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Évangile :
Chapitre :
Verset :

Matthieu 2, 17 - 18

17Alors fut accompli l'oracle du prophète Jérémie disant : 18Une voix a été entendue en Rama, des plaintes et des cris lamentables : Rachel pleure ses enfants; et elle n'a pas voulu être consolée, parce qu'ils ne sont plus. 
  • Saint Jean Chrysostome
    Après nous avoir rempli d'horreur par le récit de ce cruel massacre, l'Évangéliste, pour en diminuer la pénible impression, nous montre qu'il ne s'est pas accompli à l'insu de Dieu ou en dépit de sa puissance, mais qu'il l'avait prédit lui-même par son prophète, et c'est pourquoi il ajoute : "Alors fut accompli, " etc.
  • Saint Jérôme
    Saint Matthieu ne rapporte ce témoignage de Jérémie, ni d'après le texte hébreu, ni d'après les Septante ; ce qui prouve que les Évangélistes et les Apôtres n'ont suivi aucune version dans leurs citations, mais que comme Hébreux ils ont cité à leur manière et en hébreu ce qu'ils lisaient dans la sainte Écriture.
  • Saint Jérôme
    Il ne faut pas prendre Rama pour le nom propre de ce lieu qui est près de Gaban ; le mot Rama signifie ici élevé, et il veut dire : " La voix s'est fait entendre sur les hauteurs, c'est-à-dire qu'elle a retenti au loin, dans une grande étendue.
  • Saint Jean Chrysostome
    Ou bien peut-être, comme c'était pour déplorer la mort des innocents que cette voix se faisait entendre, elle retentissait sur les hauteurs, selon cette parole : " La voix du pauvre pénètre les nues " (Si 35, 20). Le mot pleurs exprime les cris des enfants, le mot hurlements les lamentations des mères. Mais pour les enfants la mort mettait fin à leurs douleurs, tandis que la douleur des mères se ravivait sans cesse dans le souvenir de leurs enfants. C'est pour cela qu'il est dit : " Il y eut de grands gémissements ; c'est Rachel qui pleurait ses enfants. "
  • Saint Jérôme
    De Rachel est né Benjamin, et Bethléem n'est pas dans la tribu de Benjamin. On se demande donc pourquoi Rachel pleure les enfants de Juda (c'est-à-dire ceux de Bethléem) comme ses propres enfants. Nous répondrons en peu de mots que Rachel fut ensevelie près de Bethléem dans Ephrata, et qu'elle reçut le nom de mère parce que son tombeau se trouvait dans cette contrée. On peut dire aussi que les deux tribus de Juda et de Benjamin étant limitrophes, et Hérode ayant ordonné de tuer les enfants, non seulement dans Bethléem, mais dans tous les environs, on peut en conclure qu'un grand nombre d'enfants de la tribu de Benjamin furent enveloppés dans le massacre de ceux de Bethléem.
  • Saint Augustin
    Ou bien peut-être c'est parce que les enfants de Benjamin, qui appartenaient à Rachel, ayant été autrefois mis à mort par les autres tribus et détruits à jamais, cette malheureuse mère se lamente sur le sort de ses propres enfants, en voyant les enfants de sa soeur massacrés pour une cause si glorieuse que leur mort leur assurait l'héritage de la vie éternelle. En effet, quand le bonheur d'autrui vient ajouter à notre infortune nous en pleurons plus amèrement nos propres malheurs.
  • Saint Rémi
    L'Évangéliste, pour nous dépeindre d'une manière plus frappante l'étendue de cette douleur, va jusqu'à dire que Rachel, toute morte qu'elle était, a pleuré ses enfants et n'a pas voulu se consoler parce qu'ils ne sont plus.
  • Saint Jérôme
    Ces dernières paroles peuvent avoir deux sens : ou parce que Rachel les croyait morts pour toujours, ou parce qu'elle ne voulait pas être consolée de la perte de ceux qu'elle savait devoir retrouver la vie. Tel serait donc le sens : " Elle ne voulut pas être consolée parce qu'ils ne sont plus, " c'est-à-dire : " Elle ne voulut pas être consolée de ce qu'ils n'étaient plus. "
  • Saint Hilaire
    On ne pouvait dire de ces enfants qui paraissaient morts qu'ils avaient cessé d'exister, car la gloire du martyre les avait élevés jusqu'à la vie plus parfaite de l'éternité, mais la consolation devait tomber sur ce qui avait été perdu et non sur ce qui avait été glorifié. Rachel était la figure de l'Église dont la fécondité avait succédé à une longue stérilité. Ces gémissements qu'elle fait entendre n'ont pas pour objet les enfants qui lui ont été ravis, mais ceux qui les ont mis à mort et qu'elle eût voulu garder pour ses enfants.
  • Rabanus Maurus
    Ou bien Rachel signifie l'Église qui pleure la mort des saints arrachés à cette vie de la terre, et qui ne veut pas le la consolation de voir ceux qui ont triomphé du monde par leur trépas revenir de nouveau avec elle pour soutenir les mêmes combats, mais qui refuse toute consolation parce qu'ils ne doivent pas être rappelés à la vie.
  • La Glose
    Ou bien elle ne veut pas être consolée dans la vie présente parce que ses enfants ne sont plus, et elle renvoie toute son espérance, toute sa consolation à la vie éternelle. 
  • Rabanus Maurus
    Rachel (dont le nom signifie brebisou voyante) est une belle figure de l'Église, dont toute l'intention se dirige vers la contemplation de Dieu, et qui est aussi cette centième brebis que le bon pasteur rapporte sur ses épaules.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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