Une version améliorée de cette page est présentement en cours de développement sur un tout nouveau site

Cliquez ici pour aller sur le nouveau site et n'hésitez pas à me faire parvenir vos commentaires.
Évangile :
Chapitre :
Verset :

Jean 1, 24 - 28

24Or ceux qu'on lui avait envoyés étaient des Pharisiens. 25Et ils l'interrogèrent, et lui dirent: "Pourquoi donc baptisez-vous, si vous n'êtes ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète?" 26Jean leur répondit: "Moi je baptise dans l'eau; mais au milieu de vous il y a quelqu'un que vous ne connaissez pas, 27C'est celui qui vient après moi; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure." 28Cela se passait à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait. 
  • Origène
    Après que Jean-Baptiste eut fait cette réponse aux prêtres et aux lévites, les pharisiens l'interrogèrent de nouveau: «Or, ceux qui avaient été envoyés, étaient des pharisiens.» Autant qu'il est permis de le conjecturer d'après le contexte, ce fut là le troisième témoignage. On peut remarquer que les prêtres et les lévites avaient fait au saint Précurseur une question pleine de convenance et conforme à leur caractère: «Qui êtes-vous ?» Cette question n'est ni insolente ni déplacée, tout y est digne de vrais ministres de Dieu. Mais les pharisiens, justifiant la signification de leurs noms, qui veut diredivisés, importuns et fâcheux, font à Jean-Baptiste, par esprit de division, une question blessante:» Ils l'interrogèrent, et lui dirent: Pourquoi donc baptisez-vous, si vous n'êtes ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète ?» Ce n'est point qu'ils désirent eu savoir la raison, ils veulent tout simplement l'empêcher de baptiser. Avec cela, je ne sais quel motif les portait encore à recevoir le baptême de Jean. Pour expliquer cette conduite, il faut dire que les pharisiens venaient recevoir ce baptême sans y croire, par hypocrisie, et par crainte du peuple.
  • Saint Jean Chrysostome
    On peut dire encore que les prêtres et les lévites eux-mêmes étaient du nombre des pharisiens; ils n'ont pu triompher de Jean par leurs flatteries, ils cherchent donc à l'accuser pour le forcer de faire un aveu contraire à la vérité: «Et ils l'interrogèrent et lui dirent: Pourquoi baptisez-vous, si vous n'êtes ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ?» Comme si c'était une témérité impardonnable de baptiser, sans être le Christ, ou son précurseur, ou son héraut, c'est-à-dire un prophète.
  • Saint Grégoire le Grand
    Mais l'amour de la bonté dans les saints est à l'épreuve même des questions malveillantes qui leur sont adressées. Aussi Jean-Baptiste ne répond à ces paroles dictées par un sentiment de jalousie, que par les enseignements de la vie: «Il leur répondit: Moi, je baptise dans l'eau»
  • Origène
    Quelle autre réponse convenait-il de faire à cette question: «Pourquoi baptisez-vous ?» que de bien définir la nature de son baptême qui était un baptême purement corporel.
  • Saint Grégoire le Grand
    En effet, Jean-Baptiste ne baptisait pas dans l'esprit, mais dans l'eau, parce que son baptême ne pouvait effacer les péchés; ce baptême lavait dans l'eau les corps de ceux qui venaient le recevoir, mais ne purifiait pas les âmes par le pardon. Pourquoi donc baptise-t-il, puisque son baptême ne peut remettre les péchés? C'était pour remplir encore ici son office de précurseur; sa propre naissance avait précédé la naissance du Seigneur, son baptême devait aussi précéder le baptême du Sauveur. Il avait été le précurseur du Christ en l'annonçant aux Juifs, il était juste qu'il le fût aussi par un baptême qui était la figure du sacrement do baptême, et qu'en baptisant de la sorte, il annonçât le mystère de la rédemption, et déclarât que le Rédempteur se trouvait au milieu d'eux, sans en être connu: «Mais il y en a un au milieu de vous que vous ne connaissez pas». C'est qu'en effet, le Seigneur s'étant manifesté dans un corps sensible, il était visible dans son corps, et invisible dans sa majesté.
  • Saint Jean Chrysostome
     Jean-Baptiste parlait de la sorte, parce que le Sauveur était mêlé au peuple, comme un homme ordinaire, pour nous apprendre qu'il voulait en tout pratiquer l'humilité. Ces paroles: «Que vous ne connaissez pas», doivent s'entendre d'une connaissance parfaite, qui s'étendit par conséquent à la nature du Sauveur et à son origine divine.
  • Saint Augustin
    Son humilité le couvrait comme d'un voile qui ne permettait pas de le voir, c'est pour cela qu'il fallut allumer une lampe.
  • Théophylactus
    Ou bien le Seigneur était au milieu des pharisiens sans en être connu, parce qu'ils prétendaient savoir les Écritures; comme le Seigneur s'y trouve annoncé, il était au milieu d'eux, c'est-à-dire au milieu de leurs coeurs, mais ils ne le connaissaient pas, parce qu'ils ne comprenaient pas les Écritures. Ou bien encore, Jésus-Christ était au milieu des pharisiens, en tant que médiateur de Dieu et des hommes pour les unir à Dieu, mais les pharisiens ne le connaissaient pas.
  • Origène
    Ou bien encore, après avoir répondu à la première partie de leur question: «Pourquoi baptisez-vous ?» en leur disant: «Moi, je baptise, dans l'eau», il répond à la seconde partie: «Si vous n'êtes pas le Christ», en faisant l'éloge de la nature supérieure et divine du Christ, dont la puissance est si grande qu'il est invisible dans sa divinité, bien qu'il soit présent partout, et comme répandu dans tout ce vaste univers, ce qu'il veut exprimer par ces paroles: «Il y en a un au milieu de vous que vous ne connaissez pas». En effet, il est répandu dans tout cet univers, et en pénètre toutes les parties, tout ce qui est créé ne l'est que par lui; car toutes choses ont été faites par lui. Il était donc évidemment au milieu de ceux qui demandaient à Jean-Baptiste: «Pourquoi baptisez-vous ?» Ou bien encore, ces paroles: «Il y en a un au milieu de vous», doivent s'entendre de nous tous; car il est au milieu de nous, en tant que nous sommes des êtres raisonnables, puisque la partie la plus excellente de notre âme, c'est-à-dire notre coeur, se trouve au milieu de notre corps. Ceux donc qui portent le Verbe au milieu d'eux, mais qui ne connaissaient ni sa nature, ni son origine, ni la manière dont il est en eux, ont le Verbe au milieu d'eux, sans le connaître. Mais pour Jean, ils le connaissent, de là ce reproche qu'il leur fait: «Il y en a un au milieu de vous que vous ne connaissez pas». Les pharisiens qui attendaient la venue du Christ, n'apercevaient en lui rien d'aussi élevé, et le regardaient simplement comme un homme vertueux, voilà pourquoi Jean-Baptiste leur reproche d'ignorer l'excellence et la supériorité du Sauveur. Il leur dit: «Il est, il se tient au milieu de vous», car de même que le Père reste toujours immuable et au-dessus de toute vicissitude, ainsi le Verbe se tient aussi toujours prêt à nous sauver, c'est dans ce but qu'il s'est incarné, et qu'il se tient au milieu des hommes comme invisible et sans en être connu. Et pour ne pas laisser à penser que celui qui est invisible, qui pénètre le coeur de tous les hommes, et l'univers tout entier, est différent de celui qui s'est incarné et qui s'est manifesté sur la terre, Jean-Baptiste ajoute: «C'est lui qui doit venir après moi», c'est-à-dire qui doit se manifester aux hommes après moi. L'expression après, n'a pas ici le même sens que dans ces paroles où Jésus nous invite à marcher après lui (Mt 16 Lc 9). D'un côté, le Sauveur nous ordonne de le suivre, afin de pou voir parvenir jusqu'au Père en marchant sur ses traces; de l'autre, Jean-Baptiste veut nous faire connaître le but et la fin de sa prédication: il est venu pour préparer les hommes, par la foi, à recevoir des enseignements plus parfaits que ceux qu'il leur donnait. - S. Chrys.(hom. préced). Il leur dit donc: «C'est lui qui doit venir après moi», c'est-à-dire: Ne croyez pas que mon baptême contienne et donne toute perfection, s'il en était ainsi, un autre ne viendrait pas après moi pour donner un baptême différent. Mon baptême en est la préparation, il passera comme une ombre et une image pour faire place à la réalité; car il faut que celui qui doit annoncer la vérité, vienne après moi. Si mon baptême était parfait, il n'y aurait pas lieu de lui en substituer un second. Aussi a-t-il soin d'ajouter: «Qui a été fait plus grand que moi», c'est-à-dire qui est plus illustre et plus digne d'honneur et de gloire que moi.
  • Saint Grégoire le Grand
    Ces paroles: «Il a été fait avant moi», veulent dire, il m'a été préféré. Il vient après moi; parce que sa naissance a suivi la mienne, mais il a été fait avant moi, parce qu'il a été placé au-dessus de moi.
  • Saint Jean Chrysostome
    Mais Jean-Baptiste ne veut pas laisser supposer qu'on puisse établir une comparaison entre le Christ et lui, et pour montrer que sa gloire est incomparable, il ajoute: «Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sa chaussure», c'est-à-dire il est tellement élevé au-dessus de moi, que je ne suis pas digne d'être compté au nombre de ses derniers serviteurs, car c'est un des derniers offices, que de dénouer la courroie des chaussures.
  • Saint Augustin
    Se juger digne seulement de dénouer la courroie de sa chaussure, eût déjà été dans Jean-Baptiste un grand acte d'humilité.
  • Saint Grégoire le Grand
    On peut encore donner cette explication. C'était un usage chez les anciens Juifs, que lorsqu'un homme refusait de prendre pour femme celle que la loi lui faisait un devoir d'épouser, celui qui devait l'épouser alors par ordre de parenté, était la chaussure au premier. Or, sous quel titre Jésus-Christ s'est-il surtout manifesté parmi les hommes? comme l'Epoux de la sainte Eglise. C'est donc avec raison que Jean-Baptiste se déclare indigne de dénouer la courroie de sa chaussure, comme s'il faisait ouvertement un aveu: Je ne suis pas digne de déchausser les pieds du Rédempteur, parce que je ne veux pas usurper injustement le titre d'époux. On peut encore l'entendre dans un autre sens. Qui ne sait que les chaussures sont faites de la peau des animaux, que l'on dépouille après leur mort? Or, le Sauveur par son incarnation, apparut comme ayant les pieds couverts d'une chaussure, en unissant sa divinité à notre nature mortelle et corruptible. La courroie de la chaussure est donc comme le lien de cette union mystérieuse. Jean-Baptiste ne peut dénouer la courroie de sa chaussure, parce qu'il ne peut approfondir lui-même le mystère de l'incarnation, et il semble tenir ce langage: Qu'y a-t-il d'étonnant qu'il ait été placé au-dessus de moi, lui qui est né, il est vrai, après moi, mais dont la naissance est pour moi un mystère incompréhensible?
  • Origène
    Un auteur a donné de ce passage cette interprétation qui a quelque vraisemblance: Je n'ai pas assez d'importance pour que le Fils de Dieu descende pour moi des hauteurs des cieux et se revête d'un corps mortel comme d'une chaussure.
  • Saint Jean Chrysostome
    Jean-Baptiste prêchait publiquement les prérogatives du Christ avec une indépendance pleine de dignité, et l'Évangéliste désigne le lieu où il faisait entendre sa voix: «Ceci se passa à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait». Ce n'est ni dans l'intérieur d'une maison, ni dans un lieu retiré qu'il annonçait Jésus-Christ, c'était au-delà du Jourdain, au milieu d'une nombreuse multitude, et en présence de ceux qu'il avait baptisés. Quelques exemplaires portent, et peut-être avec plus de raison: «A Bethabara», car Béthanie n'est ni au-delà du Jourdain, ni dans le désert, mais près de Jérusalem.
  • Saint Jean Chrysostome
    C'est encore pour un autre motif que l'Évangéliste fait connaître le nom du lieu où Jean baptisait. Il racontait des faits dont la date n'était pas éloignée, et remontaient à quelque temps seulement auparavant; il appelle donc en témoignage de la véracité de son récit ceux qui avaient été les témoins oculaires de ces faits, qu'il confirme par la désignation des lieux où ils se sont passés.
  • Alcuin d'York
    Béthanie signifie maison d'obéissance, ce qui nous apprend que c'est par l'obéissance de la foi, que tous les hommes doivent parvenir au baptême.
  • Origène
    Béthanie signifie encore maison de la préparation, et cette signification se rapporte parfaitement au baptême de Jean, qui avait pour fin de préparer au Seigneur un peuple parfait. Le mot Jourdain veut dire leur descente; or, quel est ce fleuve, si ce n'est notre Sauveur qui purifie tous ceux qui entrent dans le monde, en descendant et en s'humiliant non pour lui-même, mais dans la personne du genre humain. Ce fleuve sépare les terres et les villes données par Moïse, de celles qui ont été données par Josué, et les eaux rapides de ce fleuve portent la joie dans la cité de Dieu (Ps 45,5) De même que le serpent se cache dans le fleuve d'Egypte, ainsi Dieu se cache dans ce fleuve, car le Père est dans le Fils, et ceux qui viennent pour se purifier dans ses eaux, se dépouillent Je l'opprobre de l'Egypte, et se rendent dignes d'avoir part à l'héritage, ils sont purifiés de la lèpre, et ils méritent de recevoir une double grâce et de voir descendre en eux l'Esprit de Dieu, car la colombe spirituelle ne descend point sur un autre fleuve. C'est au-delà du Jourdain que Jean donne son baptême, comme précurseur de celui qui venait appeler non les justes, mais les pécheurs.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

Cet outil a été conçu par Miguel Morin.