455. Que commande le quatrième commandement ?
Il commande d’honorer et de respecter nos parents et ceux que Dieu, pour notre bien, a revêtus de son autorité.
456. Quel est la nature de la famille dans le plan de Dieu ?
Un homme et une femme unis par le mariage forment ensemble, avec leurs enfants, une famille. Dieu a institué la famille et l’a dotée de sa constitution fondamentale. Le mariage et la famille sont ordonnés au bien des époux, à la procréation et à l’éducation des enfants. Entre les membres d’une 139 famille s’établissent des relations personnelles et des responsabilités primordiales. Dans le Christ, la famille devient une église domestique, parce qu’elle est communauté de foi, d’espérance et d’amour.
457. Quelle place tient la famille dans la société ?
La famille est la cellule originelle de la société humaine et précède toute reconnaissance de la part de l’autorité publique.
Les principes et les valeurs de la famille constituent le fondement de la vie sociale. La vie de famille est une initiation à la vie en société.
458. Quels sont les devoirs de la société dans ses rapports à la famille ?
La société a le devoir de soutenir et d’affermir le mariage et la famille, en respectant aussi le principe de subsidiarité. Les pouvoirs publics doivent respecter, protéger et favoriser la vraie nature du mariage et de la famille, la morale publique, les droits des parents et la prospérité des foyers.
459. Quels sont les devoirs des enfants envers leurs parents ?
Les enfants doivent respect (piété filiale), reconnaissance, docilité et obéissance envers leurs parents, contribuant ainsi, par les bonnes relations entre frères et sœurs, au progrès de l’harmonie et de la sainteté de toute la vie familiale. Si les parents se trouvent dans une situation d’indigence, de maladie, d’isolement ou de vieillesse, les enfants adultes doivent leur fournir un soutien moral et matériel.
460. Quels sont les devoirs des parents envers leurs enfants ?
Participants de la paternité divine, les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants et les premiers à leur annoncer la foi. Ils ont le devoir d’aimer et de respecter leurs enfants comme personnes et comme fils de Dieu.
Ils ont à pourvoir, autant que faire se peut, à leurs besoins matériels et spirituels, choisissant pour eux une école appropriée et leur prodiguant de prudents conseils pour choisir leur profession et leur état de vie. En particulier, ils ont pour mission de les éduquer à la foi chrétienne.
461. Comment les parents éduquent-ils leurs enfants à la foi chrétienne ?
Principalement par l’exemple, la prière, la catéchèse familiale et la participation à la vie ecclésiale.
462. Les liens de famille sont-ils un bien absolu ?
Les liens de famille, bien qu’ils soient importants, ne sont pas absolus, parce que la première vocation du chrétien est de suivre Jésus en l’aimant : « Qui aime son père et sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi. Qui aime sa fille ou son fils plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10, 37). Les parents doivent aider avec joie leurs enfants à suivre Jésus, dans tous les états de vie, même dans la vie consacrée ou dans le ministère sacerdotal.
463. Comment doit s’exercer l’autorité dans les différents domaines de la société civile ?
Elle doit toujours s’exercer comme un service, en respectant les droits fondamentaux de l’homme, une juste hiérarchie des valeurs, les lois, la justice distributive et le principe de subsidiarité.
Dans l’exercice de l’autorité, chacun doit rechercher l’intérêt de la communauté au lieu du sien propre. Ses décisions doivent s’inspirer de la vérité sur Dieu, sur l’homme et sur le monde.
464. Quels sont les devoirs des citoyens dans leurs rapports avec les autorités civiles ?
Ceux qui sont soumis à l’autorité doivent considérer leurs supérieurs comme des représentants de Dieu, offrant leur collaboration loyale pour le bon fonctionnement de la vie publique et sociale. Cela comporte l’amour et le service de la patrie, le droit et le devoir de voter, le paiement des impôts, la défense du pays et le droit à une critique constructive.
465. Quand le citoyen doit-il ne pas à obéir aux autorités civiles ?
Le citoyen ne doit pas, en conscience, obéir quand les prescriptions des autorités civiles s’opposent aux exigences de l’ordre moral : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5, 29).
466. Pourquoi faut-il respecter la vie humaine ?
Parce que la vie humaine est sacrée. Dès son origine, elle comporte l’action créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une relation spéciale avec le Créateur, son unique fin. Il n’est permis à personne de détruire directement un être humain innocent, car cela est gravement contraire à la dignité de la personne et à la sainteté du Créateur. «Vous ne ferez pas mourir l’innocent et le juste » (Ex 23, 7).
467. Pourquoi la légitime défense des personnes et des sociétés n’est-elle pas contraire à cette règle absolue ?
Par la légitime défense, on fait le choix de se défendre et de mettre en valeur le droit à la vie, la sienne propre ou celle d’autrui, et non le choix de tuer. Pour qui a la responsabilité de la vie d’autrui, la légitime défense peut être aussi un devoir grave. Toutefois, elle ne doit pas comporter un usage de la violence plus grande que ce qui est nécessaire.
468. À quoi sert une peine ?
Une peine infligée par l’autorité publique légitime a pour but de réparer le désordre introduit par la faute, de défendre l’ordre public et la sécurité des personnes, et de contribuer à l’amendement du coupable.
469. Quelle peine peut-on infliger ?
La peine infligée doit être proportionnée à la gravité du délit. Aujourd’hui, étant donné les possibilités dont l’État dispose pour réprimer le crime en rendant inoffensif le coupable, les cas d’absolue nécessité de la peine de mort « sont désormais très rares, sinon même pratiquement inexistants » (Evangelium vitæ). Quand les moyens non sanglants sont suffisants, l’autorité se limitera à ces moyens, parce qu’ils correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun, ils sont plus conformes à la dignité de la personne et n’enlèvent pas définitivement, pour le coupable, la possibilité de se racheter.
470. Qu’interdit le cinquième commandement ?
Le cinquième commandement interdit comme gravement contraires à la loi morale : L’homicide direct et volontaire, ainsi que la coopération à celui-ci ; l’avortement direct, recherché comme fin et comme moyen, ainsi que la coopération à cet acte, avec la peine d’excommunication, parce que l’être humain, dès sa conception, doit être défendu et protégé de manière absolue dans son intégrité ; l’euthanasie directe, qui consiste à mettre fin, par un acte ou par l’omission d’une action requise, à la vie de personnes handicapées, malades ou proches de la mort ; le suicide et la coopération volontaire à celui-ci, parce qu’il est une offense grave au juste amour de Dieu, de soi-même et du prochain ; quant à la responsabilité, elle peut être aggravée en raison du scandale ou diminuée par des troubles psychiques particuliers ou par de graves craintes.
471. Quelles procédures médicales sont autorisées quand la mort est considérée comme imminente ?
Les soins habituellement dus à une personne malade ne peuvent être légitimement interrompus. Par contre, sont légitimes le recours à des analgésiques n’ayant pas comme finalités la mort, ainsi que le renoncement à « l’acharnement thérapeutique », c’est-à-dire, à l’usage de procédés médicaux disproportionnés et sans espoir raisonnable d’une issue favorable.
472. Pourquoi la société doit-elle protéger tout embryon ?
Le droit inaliénable à la vie de tout individu humain, dès sa conception, est un élément constitutif de la société civile et de sa législation. Quand l’État ne met pas sa force au service des droits de tous, et en particulier des plus faibles, parmi lesquels les enfants conçus non encore nés, ce sont les fondements mêmes de l’état de droit qui sont minés.
473. Comment éviter le scandale ?
Le scandale, qui consiste à porter autrui à faire le mal, est à éviter en respectant l’âme et le corps de la personne. Si l’on porte délibérément autrui au péché grave, on commet une faute grave.
474. Quels devoirs avons-nous envers le corps ?
Nous devons porter une attention raisonnable à la santé physique, la nôtre et celle d’autrui, en évitant le culte du corps et toutes sortes d’excès. Doivent aussi être évités l’usage de stupéfiants, qui causent de graves dommages à la santé et à la 143 vie humaine, et aussi l’abus de nourriture, d’alcool, de tabac et de médicaments.
475. Quand les expérimentations scientifiques, médicales et psychologiques sont-elle moralement légitimes sur les individus ou sur des groupes humains ?
Elles sont moralement légitimes si elles sont au service du bien intégral de la personne et de la société, sans risques disproportionnés pour la vie et l’intégrité physique ou psychique des individus, qui doivent être, au préalable, informés et consentants.
476. Avant et après la mort, le prélèvement et le don d’organes sont-ils autorisés ?
Le prélèvement d’organes est moralement acceptable avec le consentement du donneur et sans risques excessifs pour lui.
Pour que soit réalisé l’acte noble du don d’organes après la mort, on doit être pleinement certain de la mort réelle du donneur.
477. Quelles sont les pratiques contraires au respect de l’intégrité corporelle de la personne humaine ?
Ce sont : les enlèvements et les prises d’otages de personnes, le terrorisme, la torture, les violences, la stérilisation directe. Les amputations et les mutilations d’une personne ne sont moralement acceptables qu’à des fins thérapeutiques pour la personne elle-même.
478. Comment doit-on prendre soin des mourants ?
Les mourants ont le droit de vivre dans la dignité les derniers moments de leur vie terrestre, et surtout avec le soutien de la prière et des sacrements, qui les préparent à rencontrer le Dieu vivant.
479. Comment doivent être traités les corps des défunts ?
Les corps des défunts doivent être traités avec respect et charité. L’incinération est permise à condition qu’elle soit réalisée sans mettre en cause la foi en la résurrection des corps.
480. Que demande le Seigneur à toute personne en ce qui concerne la paix ?
Le Seigneur, qui a proclamé « bienheureux les artisans de paix » (Mt 5, 9), demande la paix du cœur et dénonce l’immora- 144 lité de la colère, qui est un désir de vengeance pour le mal subi, et la haine, qui porte à désirer le mal pour le prochain. Ces comportements, s’ils sont volontaires et consentis dans des matières de grande importance, sont des péchés graves contre la charité.
481. Qu’est-ce que la paix dans le monde ?
La paix dans le monde, qui est requise pour le respect et le développement de la vie humaine, n’est pas simplement l’absence de la guerre ou l’équilibre de forces opposées ; elle est « tranquillité de l’ordre » (saint Augustin), « fruit de la justice » (Is 32, 17) et effet de la charité. La paix terrestre est image et fruit de la paix du Christ.
482. Que réclame la paix dans le monde ?
La paix dans le monde réclame une distribution équitable et la protection des biens des personnes, la libre communication entre les êtres humains, le respect de la dignité des personnes et des peuples, la pratique assidue de la justice et de la fraternité.
483. Quand peut-on moralement consentir à l’usage de la force militaire ?
Le recours à la force militaire est moralement justifié par la présence simultanée des conditions suivantes : la certitude d’un dommage subi grave et durable ; l’inefficacité de toute solution pacifique ; les conditions sérieuses d’un succès ; l’absence de maux plus grands, étant bien considérée la puissance actuelle des moyens de destruction.
484. En cas de menace de guerre, à qui appartient-il d’apprécier de manière rigoureuse de telles conditions ?
Cela appartient au jugement prudent des Gouvernants, auxquels revient aussi le droit d’imposer aux citoyens l’obligation de la défense nationale, étant sauf le droit personnel à l’objection de conscience, obligation qui peut être réalisée par d’autres formes de service de la communauté humaine.
485. En cas de guerre, que demande la loi morale ?
La loi morale demeure toujours valide, même en cas de guerre. Elle demande que soient traités avec humanité les non-combattants, les soldats blessés et les prisonniers. Les actes délibérément contraires au droit des gens et les ordres qui les commandent sont des crimes que l’obéissance aveugle ne suffit pas à excuser. Il faut condamner les destructions massives, ainsi que l’extermination d’un peuple ou d’une minorité ethnique. Ce sont des péchés très graves et on est moralement tenu de résister aux ordres de ceux qui les commandent.
486. Que faut-il faire pour éviter la guerre ?
On doit faire ce qui est raisonnablement possible pour éviter à tout prix la guerre, étant donné les maux et les injustices qu’elle provoque. En particulier, il faut éviter l’accumulation et le commerce des armes non dûment réglementées par les pouvoirs légitimes ; les injustices, surtout économiques et sociales ; les discriminations ethniques et religieuses ; l’envie, la défiance, l’orgueil et l’esprit de vengeance. Tout ce qui est fait pour vaincre ces désordres et d’autres encore contribue à édifier la paix et à éviter la guerre.
487. Quel est le devoir de la personne humaine en ce qui concerne son identité sexuelle ?
Dieu a créé l’homme, homme et femme, avec la même dignité personnelle. Il a inscrit en chacun la vocation à l’amour et à la communion. Il revient à chacun d’accepter sa propre identité sexuelle, en en reconnaissant l’importance pour toute la personne, la spécificité et la complémentarité.
488. Qu’est-ce que la chasteté ?
La chasteté est l’intégration réussie de la sexualité dans la personne. La sexualité devient vraiment humaine quand elle est intégrée de manière juste dans la relation de personne à personne.
La chasteté est une vertu morale, un don de Dieu, une grâce, un fruit de l’Esprit.
489. Que comporte la vertu de chasteté ?
Elle comporte l’apprentissage de la maîtrise de soi, en tant qu’expression de la liberté humaine orientée au don de soi.
Dans ce but, une éducation intégrale et permanente est nécessaire ; elle se réalise par étapes graduelles de croissance.
490. De quels moyens dispose-t-on pour aider à vivre la chasteté ?
Les moyens à disposition sont nombreux : la grâce de Dieu, le secours des sacrements, la prière, la connaissance de soi, la 146 pratique d’une ascèse adaptée aux diverses situations, l’exercice des vertus morales, en particulier de la vertu de tempérance, qui vise à faire en sorte que les passions soient guidées par la raison.
491. De quelle manière tous les baptisés sont-ils appelés à vivre la chasteté ?
Tous les baptisés, suivant le Christ modèle de chasteté, sont appelés à mener une vie chaste, selon leur état de vie : les uns, en vivant dans la virginité ou dans le célibat consacré, manière éminente de se consacrer plus facilement à Dieu d’un cœur sans partage ; les autres, s’ils sont mariés, en pratiquant la chasteté conjugale ; s’ils ne sont pas mariés, en vivant la chasteté dans la continence.
492. Quels sont les principaux péchés contre la chasteté ?
Sont des péchés gravement contraires à la chasteté, chacun selon la nature de son objet : l’adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels. Ces péchés sont l’expression du vice de la luxure. Commis sur des mineurs, de tels actes sont un attentat encore plus grave contre leur intégrité physique et morale.
493. Pourquoi le sixième commandement, bien qu’il dise «Tu ne commettras pas d’adultère », interdit-il tous les péchés contre la chasteté ?
Bien que, dans le texte biblique du Décalogue, on lise «Tu ne commettras pas d’adultère » (Ex, 20, 14), la Tradition de l’Église suit intégralement les enseignements moraux de l’Ancien et du Nouveau Testament, et considère le sixième commandement comme englobant tous les péchés contre la chasteté.
494. Quel est le devoir des autorités civiles en ce qui concerne la chasteté ?
Parce qu’elles sont tenues de promouvoir le respect de la dignité de la personne, les autorités civiles doivent contribuer à créer un climat favorable à la chasteté, même en empêchant, par des lois appropriées, la diffusion de certaines des graves offenses à la chasteté précédemment évoquées, surtout en vue de protéger les mineurs et les personnes les plus fragiles.
495. Quels sont les biens de l’amour conjugal auquel est ordonnée la sexualité ?
Les biens de l’amour conjugal qui, pour les baptisés, est sanctifié par le sacrement de mariage sont : l’unité, la fidélité, l’indissolubilité et l’ouverture à la fécondité.
496. Quelle signification a l’acte conjugal ?
L’acte conjugal a une double signification : unitive (la donation réciproque des époux), et procréatrice (l’ouverture à la transmission de la vie). Nul ne doit briser le lien indissociable que Dieu a voulu entre les deux significations de l’acte conjugal, en excluant l’une ou l’autre d’entre elles.
497. Quand la régulation des naissances est-elle morale ?
La régulation des naissances, qui représente un des aspects de la paternité et de la maternité responsables, est objectivement conforme à la morale quand elle se vit entre les époux sans contrainte extérieure, ni par égoïsme, mais pour des motifs sérieux et par des méthodes conformes aux critères objectifs de moralité, à savoir par la continence périodique et le recours aux périodes infécondes.
498. Quels sont les moyens de régulation des naissances qui sont immoraux ?
Est intrinsèquement immorale toute action – comme, par exemple, la stérilisation directe ou la contraception – qui, en prévision de l’acte conjugal ou dans sa réalisation ou encore dans ses conséquences naturelles, se propose, comme but et comme moyen, d’empêcher la procréation.
499. Pourquoi l’insémination et la fécondation artificielles sont-elles immorales ?
Elles sont immorales parce qu’elles dissocient la procréation de l’acte par lequel les époux se donnent l’un à l’autre, instaurant de ce fait une domination de la technique sur l’origine et la destinée de la personne humaine. En outre, l’insémination et la fécondation hétérologues, par le recours à des techniques qui font intervenir une personne étrangère au couple, lèsent le droit de l’enfant à naître d’un père et d’une mère connus de lui et liés entre eux par le mariage et ayant le droit exclusif de ne devenir parents que l’un par l’autre.
500. Comment doit-on considérer un enfant ?
L’enfant est un don de Dieu, le don le plus excellent du mariage. Il n’existe pas un droit d’avoir des enfants (l’enfant dû à tout prix). Il existe au contraire le droit pour l’enfant d’être le fruit de l’acte conjugal de ses parents ainsi que le droit d’être respecté comme personne dès le moment de sa conception.
501. Que peuvent faire les époux, lorsqu’ils n’ont pas d’enfants ?
Si le don de l’enfant ne leur a pas été fait, les époux, après avoir épuisé les recours légitimes de la médecine, peuvent marquer leur générosité par l’accueil ou par l’adoption, ou encore par l’accomplissement de services exigeants à l’égard d’autrui. Ils réalisent ainsi une précieuse fécondité spirituelle.
502. Quelles sont les offenses à la dignité du mariage ?
Ce sont : l’adultère, le divorce, la polygamie ; l’inceste, l’union libre (cohabitation, concubinage), l’acte sexuel avant le mariage ou en dehors du mariage.
503. Que déclare le septième commandement ?
Il déclare la destination et la distribution universelles des biens, la propriété privée, le respect des personnes et de leurs biens, et le respect de l’intégrité de la création. Dans ce commandement, l’Église trouve aussi le fondement de sa doctrine sociale, qui comprend la rectitude dans l’action, que ce soit dans le domaine économique, dans la vie sociale et politique, dans le droit et le devoir du travail humain, dans la justice et la solidarité entre les nations, ou dans l’amour pour les pauvres.
504. Quelles sont les conditions du droit à la propriété privée ?
Le droit à la propriété privée existe à condition que la propriété soit acquise ou reçue de manière juste et que demeure primordiale la destination universelle des biens afin de satisfaire les besoins fondamentaux de tous les hommes.
505. Quelle est la finalité de la propriété privée ?
La propriété privée a pour finalité de garantir la liberté et la dignité des individus, les aidant à satisfaire les besoins fondamentaux de ceux dont ils ont la responsabilité et aussi de ceux qui vivent dans la nécessité.
506. Que prescrit le septième commandement ?
Le septième commandement prescrit le respect des biens d’autrui, par la pratique de la justice et de la charité, de la tempérance et de la solidarité. Il exige en particulier : le respect des promesses et des contrats stipulés, la réparation de toute injustice commise et la restitution des biens volés ; le respect de l’intégrité de la création, grâce à un usage prudent et modéré des ressources minérales, végétales et animales qui existent dans l’univers, avec une attention spéciale aux espèces menacées d’extinction.
507. Quel comportement doit avoir l’homme envers les animaux ?
L’homme doit traiter avec bienveillance les animaux, qui sont des créatures de Dieu, en évitant à leur égard soit un amour excessif, soit un usage aveugle, surtout pour des expérimentations scientifiques effectuées au-delà des limites raisonnables et avec d’inutiles souffrances pour les animaux eux-mêmes.
508. Qu’interdit le septième commandement ?
Le septième commandement interdit avant tout le vol, qui consiste en l’usurpation du bien d’autrui contre la volonté raisonnable du propriétaire. Il en va de même dans le fait de payer des salaires injustes, de spéculer sur la valeur des biens pour en tirer des avantages au détriment d’autrui, de contrefaire des chèques ou des factures. Il est interdit en outre de commettre des fraudes fiscales ou commerciales, d’infliger volontairement un dommage aux propriétés privées ou publiques, de pratiquer aussi l’usure, la corruption, l’abus privé des biens sociaux, les travaux mal exécutés de manière consciente, le gaspillage.
509. Quel est le contenu la doctrine sociale de l’Église ?
La doctrine sociale de l’Église, en tant que développement organique de la vérité de l’Évangile sur la dignité de la personne humaine et sa dimension sociale, contient des principes de réflexion, formule des critères de jugement, et présente des normes et des orientations pour l’action.
510. Quand l’Église intervient-elle en matière sociale ?
L’Église intervient en portant un jugement moral en matière économique et sociale, quand cela est exigé par les droits primordiaux de la personne, par le bien commun ou par le salut des âmes.
511. Comment doit s’exercer la vie sociale et économique ?
La vie sociale et économique doit s’exercer selon ses méthodes propres, dans le cadre de l’ordre moral, pour le service de l’homme dans son intégralité et pour le service de toute la communauté humaine, dans le respect de la justice sociale.
Elle doit avoir l’homme comme auteur, centre et fin.
512. Qu’est-ce qui s’oppose à la doctrine sociale de l’Église ?
S’opposent à la doctrine sociale de l’Église les systèmes économiques et sociaux qui sacrifient les droits primordiaux des personnes ou qui font du profit leur règle exclusive et leur fin ultime. C’est pourquoi l’Église réfute les idéologies associées au cours de la période moderne au « communisme » ou aux autres formes athées et totalitaires de « socialisme ». En outre, dans la pratique du « capitalisme », elle réfute l’individualisme et le primat absolu de la loi du marché sur le travail humain.
513. Quel est le sens du travail pour l’homme ?
Pour l’homme, le travail est un devoir et un droit, grâce auquel il coopère avec Dieu créateur. En effet, en travaillant avec soin et compétence, la personne met en œuvre des capacités inscrites dans sa nature, manifeste les dons du Créateur et les talents qu’il a reçus ; elle subvient à ses besoins et à ceux de ses proches ; et elle sert la communauté humaine. En outre, avec la grâce de Dieu, le travail peut être un moyen de sanctification et de collaboration avec le Christ pour le salut d’autrui.
514. À quel type de travail toute personne a-t-elle droit ?
L’accès à un travail sûr et honnête doit être ouvert à tous, sans discrimination injuste, dans le respect de la libre initiative économique et d’une rétribution équitable.
515. Quelle est la responsabilité de l’État en ce qui concerne le travail ?
Il revient à l’État d’assurer la sécurité concernant la garantie des libertés des individus et de la propriété, ainsi qu’une monnaie stable et des services publics efficaces ; de surveiller et de conduire l’application des droits humains dans le secteur économique.
En fonction des circonstances, la société doit aider les citoyens à trouver du travail.
516. Quelle est la tâche des dirigeants des entreprises ?
Les dirigeants des entreprises ont la responsabilité économique et écologique de leurs opérations. Ils sont tenus de considérer le bien des personnes et pas seulement l’augmentation des profits ; ceux-ci sont cependant nécessaires pour réaliser les investissements, l’avenir des entreprises, l’emploi et la bonne marche de la vie économique.
517. Quels sont les devoirs des travailleurs ?
Ils doivent s’acquitter de leur travail avec conscience, compétence et dévouement, cherchant à résoudre les conflits éventuels par le dialogue. Le recours à la grève non violente est moralement légitime quand il se présente comme un élément nécessaire en vue d’un bénéfice proportionné, tout en tenant compte du bien commun.
518. Comment s’exercent la justice et la solidarité entre les nations ?
Au niveau international, toutes les nations et toutes les institutions doivent agir dans la solidarité et la subsidiarité, dans le but d’éliminer ou au moins de réduire la misère, l’inégalité des ressources et des moyens économiques, les injustices économiques et sociales, l’exploitation des hommes, l’accroissement de la dette des pays pauvres, les mécanismes pervers qui font obstacle au développement des pays les moins avancés.
519. Comment les chrétiens participent-ils à la vie politique et sociale ?
Les fidèles laïcs interviennent directement dans la vie politique et sociale en animant avec un esprit chrétien les réalités temporelles et en collaborant avec tous, comme authentiques témoins de l’Évangile et artisans de paix et de justice.
520. De quoi s’inspire l’amour pour les pauvres ?
L’amour envers les pauvres s’inspire de l’Évangile des Béatitudes et de l’exemple de Jésus dans son attention constante envers les pauvres. Jésus a dit : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 152 40). L’amour envers les pauvres passe par l’engagement contre la pauvreté matérielle et contre les multiples formes de pauvreté culturelle, morale et religieuse. Les œuvres de miséricorde, spirituelles et corporelles, et les nombreuses institutions de bienfaisance nées au long des siècles sont un témoignage concret de l’amour préférentiel pour les pauvres qui caractérise les disciples de Jésus.
521. Quel est le devoir de l’homme à l’égard de la vérité ?
Toute personne est appelée à la sincérité et à la véracité dans sa conduite et dans ses paroles. Chacun a l’obligation de chercher la vérité et d’y adhérer, ordonnant toute sa vie selon les exigences de la vérité. En Jésus Christ la vérité de Dieu s’est manifestée tout entière. Il est la Vérité. Qui le suit vit dans l’Esprit de vérité et fuit la duplicité, la simulation et l’hypocrisie.
522. Comment rend-on témoignage à la vérité ?
Le chrétien doit témoigner de la vérité évangélique dans tous les domaines de son activité publique et privée, même au prix du sacrifice de sa vie, si cela est nécessaire. Le martyre est le témoignage suprême rendu à la vérité de la foi.
523. Qu’interdit le huitième commandement ?
Le huitième commandement interdit : le faux témoignage et le parjure, le mensonge, dont la gravité se mesure à la déformation de la vérité réalisée, aux circonstances, aux intentions du menteur et aux dommages subis pas ses victimes ; le jugement téméraire, la médisance, la diffamation, la calomnie, qui diminuent ou détruisent la bonne réputation et l’honneur auxquels toute personne a droit ; la flatterie, l’adulation et la complaisance, surtout si elles ont pour but des péchés graves ou le consentement à des avantages illicites.
Toute faute commise contre la vérité oblige à réparation si elle a causé du tort à autrui.
524. Que demande le huitième commandement ?
Le huitième commandement demande le respect de la vérité, accompagné de la discrétion de la charité : dans la communication et l’information, qui doivent évaluer le bien individuel et commun, la défense de la vie privée, le risque de scandale.
Le respect des secrets professionnels doit toujours être sauvegardé, sauf cas exceptionnels, et pour des motifs graves et proportionnés. Est aussi requis le respect des confidences faites sous le sceau du secret.
525. Comment doivent être utilisés les moyens de communication sociale ?
L’information dans les médias doit être au service du bien commun ; dans son contenu, elle doit toujours être vraie et, en sauvegardant la justice et la charité, intégrale. D’autre part, elle doit s’exprimer d’une manière honnête et opportune, respectant scrupuleusement les lois morales, les droits légitimes et la dignité de la personne.
526. Quelle relation y a-t-il entre vérité, beauté et art sacré ?
La vérité est belle en elle-même. Elle comporte la splendeur de la beauté spirituelle. Outre la parole, il existe de nombreuses formes d’expression de la vérité, en particulier les œuvres d’art. Elles sont le fruit d’un talent donné par Dieu et de l’effort de l’homme. L’Art sacré, pour être vrai et beau, doit évoquer et glorifier le mystère du Dieu révélé dans le Christ et conduire à l’adoration et à l’amour du Dieu créateur et sauveur, Beauté suréminente de Vérité et d’Amour.
527. Que demande le neuvième commandement ?
Le neuvième commandement requiert de vaincre la concupiscence charnelle dans les pensées et les désirs. Le combat contre la concupiscence passe par la purification du cœur et par la pratique de la vertu de tempérance.
528. Qu’interdit le neuvième commandement ?
Le neuvième commandement interdit de cultiver des pensées et les désirs concernant les actes défendus par le sixième commandement.
529. Comment parvient-on à la pureté du cœur ?
Avec la grâce de Dieu et en luttant contres les désirs désordonnés, le baptisé parvient à la pureté du cœur par la vertu et le don de chasteté, la pureté d’intention, la transparence du regard, extérieur et intérieur, la discipline des sentiments et de l’imagination, la prière.
530. Quelles sont les autres exigences de la pureté ?
La pureté exige la pudeur ; elle protège l’intimité de la personne, exprime la délicatesse de la chasteté, règle les regards et les gestes pour qu’ils soient conformes à la dignité des personnes et de leur union. Elle libère de l’érotisme ambiant et tient à l’écart de tout ce qui favorise la curiosité malsaine. Elle requiert encore une purification du climat social, par un combat soutenu contre la permissivité des mœurs, qui repose sur une conception erronée de la liberté humaine.
531. Que commande et que défend le dixième commandement ?
Ce commandement complète le précédent. Il demande une attitude intérieure de respect dans les rapports avec la propriété d’autrui. Il interdit l’avidité, la convoitise effrénée des biens d’autrui, l’envie, qui traduit la tristesse éprouvée devant les biens d’autrui et le désir immodéré de se les approprier.
532. Que demande Jésus par la pauvreté du cœur ?
Jésus demande à ses disciples de le préférer, Lui, à tout et à tous. Le détachement des richesses dans un esprit de pauvreté évangélique et l’abandon à la providence de Dieu, qui nous libère de l’inquiétude du lendemain, disposent à la béatitude des « pauvres en esprit, parce que le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5, 3).
533. Quel est le plus grand désir de l’homme ?
Le plus grand désir de l’homme, c’est de voir Dieu. C’est le cri de tout son être : « Je veux voir Dieu ». En effet, l’homme réalise son bonheur vrai et total dans la vision et la béatitude de celui qui l’a créé par amour et qui l’attire à lui dans son amour infini.
« Celui qui voit Dieu a obtenu tous les biens que l’on peut concevoir » (saint Grégoire de Nysse).


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