404. Que requiert d’autre un authentique vivre ensemble humain ?
Il requiert le respect de la justice, une juste hiérarchie des valeurs, la subordination des dimensions physiques et instinctives aux dimensions intérieures et spirituelles ; En particulier, là où le péché pervertit le climat social, il faut faire appel à la conversion des cœurs et à la grâce de Dieu, afin d’obtenir des changements sociaux qui soient réellement au service de toute personne et de toute la personne. La charité, qui exige la justice et rend capable de la pratiquer, est le plus grand commandement social.
411. Comment la société assure-t-elle la justice sociale ?
La société assure la justice sociale quand elle respecte la dignité et les droits de la personne, qui constituent la fin propre de la société. D’autre part, la société recherche la justice sociale, qui est liée au bien commun et à l’exercice de l’autorité, quand elle accomplit les conditions qui permettent aux associations et aux individus d’obtenir ce à quoi ils ont droit.
412. Quel est le fondement de l’égalité entre les hommes ?
Tous les hommes jouissent d’une égale dignité et des mêmes droits fondamentaux, en tant qu’ils sont créés à l’image du Dieu unique et qu’ils sont dotés d’une âme raisonnable ; ils ont même nature et même origine, et ils sont appelés, dans le Christ, unique Sauveur, à la même béatitude divine.
413. Comment évaluer les inégalités entre les hommes ?
Il y a des inégalités iniques sur les plans économique et social, qui frappent des millions d’êtres humains. Elles sont en contradiction ouverte avec l’Évangile et sont contraires à la justice, à la dignité des personnes, à la paix. Mais il y a aussi des différences entre les hommes, causées par divers facteurs, qui appartiennent au plan de Dieu. Il veut en effet que chacun reçoive d’autrui ce dont il a besoin et que ceux qui ont des « talents » particuliers les partagent avec les autres. Ces différences encouragent et souvent obligent les personnes à la magnanimité, à la bienveillance et au partage. Elles incitent les cultures à s’enrichir les unes les autres.
414. Comment s’exprime la solidarité humaine ?
La solidarité, qui découle de la fraternité humaine et chrétienne, se manifeste en premier lieu dans la juste répartition des biens, dans la rémunération équitable du travail et dans l’engagement pour un ordre social plus juste. La vertu de solidarité pratique aussi le partage des biens spirituels de la foi, encore plus importants que les biens matériels.
509. Quel est le contenu la doctrine sociale de l’Église ?
La doctrine sociale de l’Église, en tant que développement organique de la vérité de l’Évangile sur la dignité de la personne humaine et sa dimension sociale, contient des principes de réflexion, formule des critères de jugement, et présente des normes et des orientations pour l’action.
510. Quand l’Église intervient-elle en matière sociale ?
L’Église intervient en portant un jugement moral en matière économique et sociale, quand cela est exigé par les droits primordiaux de la personne, par le bien commun ou par le salut des âmes.
511. Comment doit s’exercer la vie sociale et économique ?
La vie sociale et économique doit s’exercer selon ses méthodes propres, dans le cadre de l’ordre moral, pour le service de l’homme dans son intégralité et pour le service de toute la communauté humaine, dans le respect de la justice sociale.
Elle doit avoir l’homme comme auteur, centre et fin.
512. Qu’est-ce qui s’oppose à la doctrine sociale de l’Église ?
S’opposent à la doctrine sociale de l’Église les systèmes économiques et sociaux qui sacrifient les droits primordiaux des personnes ou qui font du profit leur règle exclusive et leur fin ultime. C’est pourquoi l’Église réfute les idéologies associées au cours de la période moderne au « communisme » ou aux autres formes athées et totalitaires de « socialisme ». En outre, dans la pratique du « capitalisme », elle réfute l’individualisme et le primat absolu de la loi du marché sur le travail humain.
513. Quel est le sens du travail pour l’homme ?
Pour l’homme, le travail est un devoir et un droit, grâce auquel il coopère avec Dieu créateur. En effet, en travaillant avec soin et compétence, la personne met en œuvre des capacités inscrites dans sa nature, manifeste les dons du Créateur et les talents qu’il a reçus ; elle subvient à ses besoins et à ceux de ses proches ; et elle sert la communauté humaine. En outre, avec la grâce de Dieu, le travail peut être un moyen de sanctification et de collaboration avec le Christ pour le salut d’autrui.
514. À quel type de travail toute personne a-t-elle droit ?
L’accès à un travail sûr et honnête doit être ouvert à tous, sans discrimination injuste, dans le respect de la libre initiative économique et d’une rétribution équitable.
515. Quelle est la responsabilité de l’État en ce qui concerne le travail ?
Il revient à l’État d’assurer la sécurité concernant la garantie des libertés des individus et de la propriété, ainsi qu’une monnaie stable et des services publics efficaces ; de surveiller et de conduire l’application des droits humains dans le secteur économique.
En fonction des circonstances, la société doit aider les citoyens à trouver du travail.
516. Quelle est la tâche des dirigeants des entreprises ?
Les dirigeants des entreprises ont la responsabilité économique et écologique de leurs opérations. Ils sont tenus de considérer le bien des personnes et pas seulement l’augmentation des profits ; ceux-ci sont cependant nécessaires pour réaliser les investissements, l’avenir des entreprises, l’emploi et la bonne marche de la vie économique.
517. Quels sont les devoirs des travailleurs ?
Ils doivent s’acquitter de leur travail avec conscience, compétence et dévouement, cherchant à résoudre les conflits éventuels par le dialogue. Le recours à la grève non violente est moralement légitime quand il se présente comme un élément nécessaire en vue d’un bénéfice proportionné, tout en tenant compte du bien commun.
518. Comment s’exercent la justice et la solidarité entre les nations ?
Au niveau international, toutes les nations et toutes les institutions doivent agir dans la solidarité et la subsidiarité, dans le but d’éliminer ou au moins de réduire la misère, l’inégalité des ressources et des moyens économiques, les injustices économiques et sociales, l’exploitation des hommes, l’accroissement de la dette des pays pauvres, les mécanismes pervers qui font obstacle au développement des pays les moins avancés.
519. Comment les chrétiens participent-ils à la vie politique et sociale ?
Les fidèles laïcs interviennent directement dans la vie politique et sociale en animant avec un esprit chrétien les réalités temporelles et en collaborant avec tous, comme authentiques témoins de l’Évangile et artisans de paix et de justice.


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